Ce musée était fascinant lorsque je l'ai découvert en 1964. Fondé deux ans auparavant par la SNCV et particulièrement par Mr l'ingénieur Haussman, tout y était bien ordonné et présenté. Le matériel sortait d'une restauration méticuleuse et professionnelle après avoir été dissimulé plus ou moins officiellement dans des fonds de dépôts.
C'était l' AMUTRA qui était chargée de sa gestion. Souvent,le samedi et le dimanche je m'y rendais à vélo non sans passer par le très actif dépôt vicinal de La Roue et longer la ligne "L" (Leerbeek). A part ouvrir les grilles et tenir la caisse, mon premier travail a été de repeindre l'édicule des WC. La belle remorque en teck 2107 présentait un enfoncement accidentel sur le haut du paravent côté fourgon, cela m'énervait, aussi un beau jour, j'ai apporté des bouts de planches, de la colle et du vernis et j'ai rebouché le trou. Si on est attentif, on distingue encore la réparation.
Par la suite, la situation a dégénéré: l'AMUTRA ne sachant où stocker les nombreux tramways urbains qu'elle avait préservés (Anvers, Gand, Verviers, Fribourg etc) a commencé à remplir la cour de matériel hétéroclite en plus ou moins bon (mauvais) état.
Les membres actifs se sont raréfiés, certains voulant se tourner vers une exploitation active d'une ligne vicinale.
Le summum a été atteint lors de la scission de la SNCV, qui était une société NATIONALE, en deux entités régionales: une wallonne (SRWT, TEC) et l'autre flamande (De Lijn).
La stupidité des changements institutionnels en Belgique a fait que le matériel de Schepdael a été partagé de part et d'autre. (Cela rappelle le partage de la bibliothèque de l'université de Louvain: lettres paires pour les uns, lettres impaires pour les autres!) et l'AMUTRA perdit sa gestion du musée.
Point positif:l 'ASVi a obtenu la gestion du matériel wallon. Elle en assure l'entretien et l'exploite sur la ligne Lobbes-Thuin.
Par contre, Bruxelles (la troisième région) a été complètement oubliée. Or, du matériel vicinal y a exercé un service purement urbain. Je pense à la motrice 19 (première série de motrices de la SNCV), qui étonnamment a quitté le musée de Woluwé pour celui de Liège.
Voici une histoire bien belge qui permettra à nos amis français de saisir l'évolution de ce musée.
