Lampaul - le port au clair de lune.
Regardez à droite, on distingue nettement une voie étroite. Decauville, V. 50, plus étroit encore (pour faire Moming !) ?...
Explications de NG Brittany :
"Compte tenu de la présence au loin de "Enez Eussa" (n°1), la vue est donc postérieure à 1924, mais je pense que vu sa qualité, elle doit dater d'avant guerre. Le premier "Enez Eussa" du nom, datait de 1908, initialement comme yacht de luxe, d'un archiduc, sur le lac Léman (!) ; il fut réquisitionné en 1915 et, après des fortunes diverses, convertis en "vapeur postale et passagers" pour Molène et Ouessant, dès 1924, Dieselisé en 1949, il cessa de naviguer en février 1961 et fut "détruit". L'actuel, mis en service vers 1992, est le troisième du nom.
Il faut rappeler qu'une "voie de 60 ou 50" fut installée vers 1905¨, sur l'île d'Ouessant, pour la construction du fort (suite à l'affaire de Fachoda). Elle s'étendait sur environ deux km et demi, vers le centre de l'île... bien que certains éléments (témoignages), malgré la fin des travaux en 1909, elle serait resté en place. Je pense sur les quais qu'il s'agissait d'un vestige, de plus, à l'examen, il apparait qu'un wagonnet semble présent."
Rapide recherche. Le port de Lampaul est tout mignon, tout petit aussi.
Bref, réduit à l'échelle, en ajoutant quelques voies pour manoeuvrer, vous obtenez un joli diorama.
L'imagination fait le reste...
La voie installée pour construire le fort se révèle si utile que les habitants de Ouessant, eux-aussi atteint par la "railway mania" des années folles, réclamèrent leur chemin de fer ! "Sur le continent ! Et pourquoi pas nous ?..."
Ainsi naquit la compagnie des chemins de fer de Lampaul. La voie et le matériel, 2 030T, 3 voitures, et quelques wagons furent achetés chez Decauville. Mais après 1919, le parc fut renforcé par des matériels de provenances diverses, wagons Pershing, locomotive saddletank, et peut-être même un peu de matériel ex-militaire Allemand. Les spécialistes ne s'accordent toujours pas sur les essais d'une 040 brigadlok ...
Continuons notre histoire...
Après une période difficile dans les années 1950-60, une bande de passionnés ferroviphiles bretons, qui n'avaient pas pu sauver un morceau de ligne métrique du RB (comme en Lozère), découvrirent des sections de rails rouillés, mais toujours en place par endroit. Le tourisme de masse se développant dans les années 1970, la municipalité accueillit très favorablement l'idée d'un chemin de fer touristique. Le CFTL (chemin de fer touristique de Lampaul) était né, et aujourd'hui il vient de souffler ses 40 bouggies. La fête de la vapeur fut un succès, avec la participation de l'APPEVA, des hollandais de Valkenburg et de plusieurs réseaux anglais. Mais les responsables du club s'interrogent, comment faire face à une affluence toujours croissante ? Les trains, sur les trop petites voies du port de Lampaul, sont pris d'assaut par les touristes, désireux de visiter l'île.
1 lieu, 1 réseau, 2 ambiances possibles.
Je ne cache pas l'influence anglaise dans la genèse de ce projet, et même dans ces tendances les plus actuelles, comme Moming.
Christopher Payne, Portpyn. Déjà un petit côté Chemin de Fer de Lampaul...
Photos : Jacky Molinaro.
On pourrait imaginer un réseau avec, d'abord le port de Lampaul et ses voies. Puis ensuite, une extension avec 2 autres "show cases" pour l'exploitation : l'un en pleine voie, l'autre avec un petit terminus près du phare du Stiff. Le Chemin de fer de Lampaul traverserait donc Ouessant d'Ouest en Est.
Voilà... L'idée est née il n'y a pas une heure. Si un lecteur décide de s'en emparer, ce sera un plaisir. Je verrai avec beaucoup de joie le Chemin de Fer de Lampaul, en 2014, à Expométrique.


