MEMOIRE D'UN FOURGON DU PETIT ANJOU.
Le Petit Anjou, au pays du bon vin !
1947 fut un bel été, il faisait soif à chauffer et conduire les Blanc-Misseron du Petit-Anjou. Pour faire le train Noyant-Méhon, Bouboule, le mécanicien et Mimile avaient déjà fait quelques « provisions »…
Mais à Mazé, après avoir salué la gardienne, Charlotte, ils décidèrent avec quelques compagnons de se rincer le gosier.
Bien éméchés, ils menaient un grand tapage sur le quai et chipèrent le chapeau-melon d’un voyageur chic. Bouboule le découpa, s’en coiffa comme d’une calotte d’ecclésiastique et mimile se trouva affublé du cercle de feutre en guise d’auréole.
Complètement éméchés, chantant des chansons paillardes, ils remontèrent sur leur locomotive. La pauvre petite Blanc-Misseron traversa alors à fond de train les gares de Beaufort la Vallée et Fontaine-Guérin, devant des voyageurs médusés.
Finalement, dans la cote précédant Baugé, la pression s’effondrant, la locomotive planta un chou. Ses conducteurs avaient oublié de l’abreuver… en eau plate !
Sur l’air d’une comptine bien connue :
« C’est Madame Chunet qui a perdu son chat …»
Madame Chunet avait l’habitude se rendre à vélo à la halte de Noyant. Elle faisait arrêter le train pour se rendre à Baugé. Ce jour-là, elle emmenait avec son chat dans un panier. Mais le temps de grimper son vélo dans le fourgon, le mistigri s’était fait la belle ! Impossible pour le convoi de repartir, on n’allait pas abandonner cette pauvre bête. Mais où s’était caché le chat de Madame Chunet ???
Et les lingots d’or ?
En effet, les fourgons du Petit Anjou chargeaient des lingots de la mine d’or de Montrevault-Saint-Pierre. Ils étaient simplement chargés dans le compartiment clos du fourgon à bagages et voyageaient sous la seule surveillance du chef de train.
Sources utilisées pour la mise en scène :
Michel Raclin, Michel Harouy, « Une mémoire sur rail, le Petit-Anjou au quotidien », éditions Cheminements, p. 46, 207, 158.
