L'AAPA est en deuil.
Henri Ménard vient de nous quitter après quelque jours de comat et quelques semaines de souffrance.
Maquettiste invétéré, il était connu pour ses superbes réalisations au 1/10e, notamment, la rame du Petit Anjou, 030 SACM, B 111, un fourgon, un plat et un couvert, une voiture ex Seine-et-Marne, un De Dion JM, une draisine Billard, une grue Beaume et Marpent...
A son actif également, toujours à la même échelle, une motrice des tramways de Nantes et une autre d'Angers à peine terminée.
Il avait l'art de tirer parti de n'importe quoi pour en faire une pièce utile à ses maquettes. Je l'ai vu utiliser des bouts de seringues pour faites des durites étanches et soupples pour ses petites machines à vapeur fixe. Passé maître dans l'art du reconditionnement de tous l'intérieur d'un photocopieur, son oeil toujours malin voyait illico quel parti il pourrait tirer de tel ou tel bout de machin pour en faire une pièce de maquette. Je n'ai par ailleurs jamais vu quelqu'un d'autre travailler à une telle vitesse pour un résultat aussi parfait et mécaniquement fonctionnel.
Fidèle de tous les salons maquettistes de la région, il aimait aller "fair ses courses " à Expotrain et ne ratait jamais une année à Neuville-de-Poitou où il s'était imposé avec quelques prix. Il fut même nationalement primé pour une superbe maquette de ... motoculteur. Egalement, un très beau trois mats.
Passionné d'aviation, il avait fait son service militaire dans l'aviation comme mécanicien, il était imbattable sur les moteurs et se voyait déjà plongé dans la remise en état de celui de notre De Dion JM récemment récupéré.
Mais pourquoi dire qu'il était passionné de ceci ou de cela ? Plutôt dire que tout le passionnait avec une curiosité, un étonnement et la jubilation juvénile de l'éternel enfant qu'il était resté dans sa tête.
C'est une très grosse perte pour l'AAPA, nous lui devons toute la fabrication de la quincaillerie de l'AC 21, les moules de boisseau de tampon et plus encore, il faudrait des pages et des pages pour en faire la liste.
L'athmosphère était plutôt plombée cet après midi à l'atelier de la Maladrie et tous se sont plongés avec ardeur dans le travail afin de penser à autre chose.
Mais le spectacle continu comme on dit
