Sous le goudron !!! Les rails du tramway de La Rochelle

[pelican]

Une lapalissade ...
Chouette histoire

[Patrick ze rabbit Deludin]

Gniark gniark...

En étudiant les vues aériennes de Géoportail, c'est fou ce qu'on y trouve très souvent notre petit tramway.
Je suppose que c'est du au fait qu'il y avait de nombreuses rotations par jour.

Je fais un panachage entre Wiki et l'Inventaire :
Matériel d'origine :
Automotrices : 8 unités
Remorques: 4 unités
Matériel complémentaire :
Automotrices : 8 unités, ex tramway d'Aix-les-Bains.
Donc au total 16 motrices, mais que 4 remorques : en cas d'affluence, il était donc nécessaire de multiplier le nombre de motrices en service.

Le tramway d'Aix-les-Bains était un réseau de quatre lignes de tramways construites à voie métrique qui desservaient la ville savoyarde d'Aix-les-Bains de 1896 à 1908.
Donc les motrices sont arrivées après cette dernière date, la compagnie ayant d'ailleurs fait faillite en 1914 (Wiki).
Les fameuses motrices (un métier disparu : le balayeur de plaques tournantes...) :

La jolie baladeuse a du être ferraillée depuis longtemps.
Le matériel était peint de couleur claire, blanc ou crème sans doute, avec des filets.
On notera l'absence de tampons, ces 2 petites choses marrantes que possédaient les motrices de La Rochelle :

Il existe aussi quelques différences, au niveau de la forme des montants métalliques servant de mains montoires et soutenant la toiture notamment.

[rms olympic]

D'après un ancien passionné local et signalé sur certaines revues, les "Baladeuses" de Aix les Bains auraient été cédées, vers 1920, à un réseau de Tramways électriques, mais lequel ?

Pendant longtemps, il avait été évoqué que les automotrices de Aix les Bains, hormis un essai, sans suite, de l'une d'elles, sur le Tramway départemental du Pont de Beauvoisin (Savoie) auraient été...ferraillées ! - Cependant, ce n'est que vers les années 1980, que j'avais pris connaissance (Par une "Vie du Rail" ?) de ce transfert à La Rochelle. Il est vrai que ce matériel, sur son réseau d'origine, ne circulait guère que durant la saison Thermale, qui, à cette époque, n'était ouverte que de mai à fin septembre, voir début octobre, soit cinq à sept mois, tout au plus ! - En fait, les parcourt annuels de ces tramways Aixois, sur son réseau d'origine, devaient, finalement, être assez faibles.

Il avait été évoqué du transfert, à La Rochelle, d'anciens tramways Mékarski de Nantes, mais, selon certains passionnés et spécialistes, concernant les automotrices, celà aurait été assez difficile en modifications mécaniques, car Nantes fut toujours en "voie normale", alors que La Rochelle était en voie métrique...peut être s'agiraient ils, de voitures ex Nantaises, convertis à La Rochelle, en remorques ?

[Patrick ze rabbit Deludin]

De plus, pour les tramways d'Aix, il semble (d'après Wiki) que de nombreuses contraintes "administratives" aient tout fait pour que le réseau ne fonctionne pas au mieux de ses possibilités :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tramway_d%27Aix-les-Bains

Quant aux remorques, j'y reviendrai plus tard .

[rms olympic]

Oui, vers 1971, une ancienne revue de la FACS (NB : à l'époque "Chemins de fer Secondaires") avait publié une étude assez détaillée, évoquant bien les problèmes relatifs aux difficultés de ce malheureux et assez éphémère "réseau des tramways de Aix les Bains"...je vais essayer de la retrouver dans mes armoires !

[bzh44]

Il semble qu'à l'origine du réseau Il fut livré 9 motrices à air comprimés, 1 en provenance de Nantes après modification des essieux à la voie métrique, les 8 autres provenant directement du constructeur Buffaud et Robatel de Lyon.

Les 8 motrices en provenance d'Aix les Bains furent transférées en 1921, après remise en état et quelques coups de peinture elles remplacèrent progressivement (mais rapidement) les automotrices Mékarski d'origine puisque dès 1923 ces dernières furent retirées du parc.



Ancienne motrice d'Aix les Bains sur le réseau Rochellais.

[Patrick ze rabbit Deludin]

Bon ben voilà, la surprise est éventée...
Donc puisque nous sommes dans le matériel, je laisse chacun jouer au jeu des 7 zerreurs :

Je parlais des tampons : les motrices d'Aix étaient munies d'une plaque de tamponnement, que je suppose être "en appui" sur les 2 moignons.

Nous allons revoir cela en ligne...

[Patrick ze rabbit Deludin]

Nous partons de La Pallice pour rejoindre le boulevard Émile Delmas, le bien nommé "boulevard de la Soif" à cause du nombre de bistros à l'hectomètre, dont certains ne délivraient pas que des boissons (bonjour mesdemoiselles !).
À l'époque et jusque dans les années 1960, le quartier est essentiellement industriel. Les seuls immeubles cossus, en pierre et avec étages, sont les appartements avec bureaux en rez-de-chaussée d'armateurs et de riches négociants, et quelques hôtels.
Les autres constructions, à part les troquets, sont des maisons basses encadrant l'entrée d'usines ou plus généralement d'entrepôts.
Le tout est desservi par de la voie normale, parfois croisée par notre tramway, et un nombre phénoménal de plaques tournantes.
En voici un bon résumé :

1 : voie métrique du tramway. La courbe bizarre sous les arbres dessert peut-être un arrêt, je n'ai rien trouvé en ce qui les concernent, sauf les points évidents.
2 : une des fameuses voies en impasse.
3 : embranchement VN sur les voies du port.
4 : entrepôt.
5 : plaque tournante.

C'est la fameuse CP déjà passée :

Puis c'est la remontée du boulevard Delmas, long de près d'un kilomètre :

[rms olympic]

Vraiment intéressantes et captivantes ces documentations sur le dernier réseau de tramways à air comprimé de France : La Rochelle. L'autre réseau survivant avec ce mode de traction : Vichy à Cusset ayant été remplacé par des autobus dès 1927 !

[Patrick ze rabbit Deludin]

Oui, le réseau a fonctionné de 1901 à 1929, comme tu l'as dit précédemment, même si certaines antennes ont fermé avant cette date ultime : j'y reviendrai au fur et à mesure que nous les parcourrons.

[Patrick ze rabbit Deludin]

Au bout du boulevard Delmas, la voie s'oriente vers le nord-est en suivant la rue de Montréal.
Juste à ce changement de direction se trouve une voie d'évitement qui permet aux convois de se croiser :

La vue oblique montre des choses intéressantes, notamment dans l'ovale orange :

Le décor a bien changé, il n'y a plus beaucoup d'espace libre.
Mais la cheminée est toujours là, en "décor" à un centre commercial.

Approchons-nous un peu, avec cette vue sous un angle différent :

Elle présente 2 types de motrices, une du réseau accompagnée d'une remorque et une en provenance d'Aix-les-Bains, bien reconnaissable à sa couleur.
Nous sommes en 1923.
Vu de plus près :

[Patrick ze rabbit Deludin]

Au bout de la rue de Montréal, la voie s'oriente un peu plus vers l'est en entrant rue Denfert-Rochereau.
Je remets le plan général pour s'y retrouver :

C'est là que se trouvait l'embranchement vers le village de Laleu (à l'époque bien séparé de La Rochelle) :

Cette antenne sera abandonnée en 1913.

[242TE66]

A propos du boulevard Delmas, on peut rappeler qu'Emile Delmas était un armateur connu, mais fut aussi maire de La Rochelle et député de Charente-Inférieure. Ce fut également dans ses dernières années un grand voyageur.

Emile Delmas
242TE66

[Patrick ze rabbit Deludin]

Oui, une personne intéressante à plus d'un titre, comme toute la famille, associée ou non aux Vieljeux : de fortes personnalités, bien dans l'esprit local.
https://francearchives.gouv.fr/fr/article/82631997
Avec ses frères, on lui doit la création de la compagnie maritime du même nom, célèbre pour la "roue dentée" blanche sur fond bleu (ou pas), visible sur nombre de CPA, qui ornait les cheminée des bateaux à vapeur. Ces derniers, préférés dès le début aux navires à voiles ou mixtes, feront la renommée de l'entreprise par leur régularité.
Ils desservaient depuis La Pallice les îles de Ré et d'Oléron .

Allez, je reviens à quai ce soir...

[rms olympic]

Au sujet des bateaux à vapeur et à roues, il ne faut pas oublier les deux célèbres (de l'armement Delmas ?) qui reliaient La Rochelle à La Flotte en Ré et St Martin de Ré : "Jean Guitton" et "Coligny", ce dernier ayant navigué d'ailleurs pratiquement jusqu'à la fin des années trente, contrairement au Jean Guitton qui, lui semble avoir disparu bien plus tôt !