Chemins de Fer Vicinaux du Jura

[chef de gare]

Lorsque j'écris chasse-neige, il faut lire étrave de chasse-neige

Passons aux installations marchandises à Saint-Laurent.
Tout en longueur, elle se terminaient sur la remise à machine avec son logement pour l'équipe de traction.

Il y a pléthore de CPA montrant cette partie de la gare, mais rares sont celles avec de l'animation.
Ici un des derniers tirages des séries BF, juste après la guerre de 1914-18.

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Au-delà des enfants qui jouent au premier plan, on peut voir quasiment toutes les installations.
De gauche à droite : l'abri des voyageurs, la remise à charbon, la grue à pivot, et le portique de transbordement.

Sur cette autre vue d'avant 1914, nous sommes à l'autre bout de la gare.
Le village de Saint-Laurent est visible à l'arrière-plan.

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En zoomant, on voit bien le reste des installations utilisées par les CFV.
Abri de transbordement en bois, et remise à machine en bois avec logement en dur.
Nous sommes même gratifiés de quelques wagons sur la voie de transbordement.

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Même cadrage, mais cette fois-ci dans les années 1950. Le trafic a cessé en 1938, et les voies déposées au cours de la guerre.
Mais l'on peut voir la remise à machine, avec le logement agrandi au cours du conflit de 1914-18.
Ce bâtiment, avec la remise à machine, vont survivre quasiment en l'état jusqu'au début des années 2000 !

[chef de gare]

Pour illustrer le propos, deux photos prises en 2006, avec mon petit APN Canon de l'époque.

[pelican]

pas mal pour vieux APN
J'aime bien les photos dans la neige ..

[chef de gare]

Après avoir rebroussé chemin, le tram continue sa route vers Foncine !
La première étape de ce périple va être la halte desservant le centre du village.

Le hasard faisant bien les choses, le tram s'arrêt devant l'Hôtel du Commerce, qui en échange loue un petit local aux CFV pour gérer les bagages.
L'éditeur Karrer passe par là au cours de l'été 1907 ou 1908.

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Le zoom permet de voir les deux modes de locomotion présents dans cette région à l'époque (sans compter la marche à pied...)
C'est aussi l'occasion d'apercevoir un mystère non résolu : les portes battantes à l'arrière d'un couvert, que l'on retrouve sur le K 105 qui a fini ses jours sur le MLC, puis le NStCM.
Absente des plans, cette disposition probablement bricolée localement n'est jamais évoquée dans les rapports officiels.

Seule autre vue connue du tram arrêté à la halte : la CPA éditée par le sieur Ferrand.
Comme pour la précédente, le convoi est vu de l'arrière, mais d'un peu plus près.

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Le zoom permet de mieux voir les devantures du café et du restaurant de l'hôtel.

Cet éditeur a réalisé une autre vue à peu près au même endroit, mais en se retournant.
C'est l'occasion de mieux voir la pancarte de la halte, directement accrochée à l'hôtel.

Je connais même une sorte de carte de visite / publicitaire de ce dernier, qui a survécu on ne sait trop comment.

Je vous passe les vues où l'on ne voit que les rails dans le secteur, pour sauter à la fin des années 1930.
Carte sur papier photo de Cim, où la voie du tram est encore bien présente.

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Mais le trafic doit alors se limiter aux trains de marchandises hebdomadaires, à en juger par la disparition partielle de la voie sous du gravier après le café.

[YVES]

A Saint Laurent du Jura, devant l'hôtel, c'est quoi ce wagon, avec deux portes battantes sur le dossier (cf agrandissement CPA n°1).

[chef de gare]

Justement c'est ce que j'écrivais, aucune idée de la raison de ce bricolage...

Mais ce mystère n'empêchera pas le tram de continuer sa route vers Foncine !
Alors que certaines gares sont dures à illustrer, la halte de la Savine bénéficie de la présence d'une scierie embranchée sur les CFV.

Avant 1914 pour commencer.
Vue d'ensemble de la scierie, et au premier-plan la voie qui traverse le chemin.

Ensuite, au début des années 1920, avec cette CPA CLB.
Beau tirage de la scierie et de la halte.

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Moins courant, la présence sur le cliché de wagons plats en cours de chargement.
Le bois représentait la majeure partie du trafic marchandises de cette ligne.

Ensuite, dans les années 1930, Karrer édite une nouvelle vue.
Pas de wagon visible, mais il y a toujours le premier plan avec la voie des CFV.

Enfin, une carte moins courante éditée par Cim, probablement vers 1938-1939.
Le trafic CFV semble arrêté, mais la voie est toujours en place.

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Le zoom permet de bien distinguer l'évitement qui existait à cette halte, avec un cul-de-sac, afin de remiser les wagons à charger ou en attente d'enlèvement.

[chef de gare]

Continuant à travers prés et vallons, le tram arrive au village du Lac des Rouges Truites, inutile d'expliquer l'origine de son nom

Comme le village était sur une butte, la ligne du tram le contourne soigneusement.
Nous regardons ici en direction de Foncine, la voie s'apprête à franchir le chemin pour ensuite filer sur la droite.

Si je ne connais pas de CPA de la gare, l'arrivée du tram a néanmoins permis de faire éditer des cartes du village.
Sur celle-ci, il faut une nouvelle fois une bonne vue pour comprendre la légende !

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Car la gare est cachée derrière le cimetière, en contrebas.

Cette autre CPA prise en regardant vers Saint-Laurent, montre mieux la position de la gare par rapport au village.

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Le zoom est toujours utile dans ces contextes.
On voit bien que la ligne ne colle plus du tout à la route, mais prend au contraire des libertés à travers champs pour effacer le relief.

[chef de gare]

Pour illustrer ce côté sinueux, une vue aérienne IGN de 1935

[YVES]

Ok, merci pour la porte !
Toujours aussi intéressantes, les CPA.

[rms olympic]

Vraiment intéressant, ces remarquable documents photographiques relatifs aux "Vicinaux du Jura".
Des documents similaires, relatifs aux lignes électrifiées du groupe de Champagnole seraient aussi agréables à découvrir, ce réseau vicinal, ayant eu, une petite chance (!) de circuler un plus longtemps et n'ayant été, définitivement, "mis hors service" que début 1951 !

[chef de gare]

Je vois que l'approche du terminus fait s'aiguiser les appétits
Mais je ne pourrai pas illustrer par des CPAs le réseau de Champagnole aussi richement.
En effet celles-ci sont rares, chères, et surtout à peu près introuvables...
Mais peut-être avec des clichés de Pierre Laurent.

Reprenons le fil du tram
Il faut indiquer dès à présent que la richesse des CPAs de ce secteur est essentiellement due à un éditeur : M. Jouffroy.
Je n'ai pas encore réussi à l'identifier plus précisément.
Je pensais le retrouver en regardant le recensement de Foncine-le-Haut, mais que pouic

La ligne des CFV finit donc par atteindre Foncine-le-Bas, au prix de quelques méandres supplémentaires.

Sur cette vue peu courante, le convoi des CFV apparaît à droite du cliché.
La 030T SFB file à toute vapeur, on peut admirer au passage la cheminée tronconique.

Regardons un peu le secteur de la gare.
Sur cette vue de 1906 ou 1907, la construction est en cours.

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En zoomant, on voit bien que les bâtiments sont encore en travaux.

Rapprochons-nous de la gare, à présent achevée.
Cette CPA de 1907 permet de voir la ligne en direction de Clairvaux.
A droite l'hôtel qui vaudra au secteur d'être un peu mieux illustré que la normale.

Tournons-nous à 180° pour admirer l'arrivée en gare d'un train pour Clairvaux.
Il doit s'agir des premiers moments de l'exploitation en 1907, une bonne partie du village est venue admirer le passage du convoi.

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Petit zoom sur la gare enfumée par la 030T SFB.
Devant le BV un lorry d'entretien de la voie a été remisé dans la cour gravillonnée.

[chef de gare]

Avançons dans le temps, et nous nous retrouvons en 1927, juste après l'ouverture de la traction électrique et du réseau de Champagnole.
C'est l'occasion de renouveler les CPAs de la gare, agrandie dès le premier conflit mondial.

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Le zoom permet de voir qu'on pose pour la photo. Peut-être s'agissait-il d'un train d'essai ?
A droite du cliché, la grue à pivot installée à l'occasion de la pose de deux voies en cul-de-sac pour l'arrivée de la ligne de Champagnole.

Peu de temps après cette CPA, une autre vue est éditée afin de montrer que l'hôtel est maintenant desservi par un tram électrique !
Notez devant l'hôtel la table de jardin, nous sommes en été.

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Le zoom montre une rame de la ligne de Clairvaux garée sur la voie des marchandises.
Pour une raison inconnue, une voiture voyageurs à bogies est présente.

Ensuite, plus grand-chose, si ce n'est cette vue mal imprimée des années 1930.
Une voiture automobile est présente sur la gauche, et une petite activité marchandises semble exister en gare.

Finissons avec deux clichés de juillet 1949, pris par Christian Schnabel, moins d'un an avant la fermeture.
Ils sont malheureusement très mal exposés, et mon scanner Epson montre ses limites.
Sur le premier, les enfants sont venus admirer les manœuvres en gare : l'autorail De Dion AM34 loué aux Chemins de Fer du Doubs va assurer une navette vers Foncine-le-Haut, avant de revenir correspondre avec le train de Champagnole.
La deuxième vue permet de voir à gauche le train qui vient d'arriver de Champagnole, et à droite une automotrice garée sur la voie des marchandises, qui assurera probablement le train du soir ou du lendemain matin.

[récup'61]

Magnifique, de quoi en faire un livre (je l'ai déjà dit).
Maintenant avec les automotrices et le De Dion, c'est parfait !

[rms olympic]

A la vue des automotrices à bogies de ces CFV du Jura, je suis à me demander si elles n'avaient pas une certaine parenté avec les 7 automotrices livrées en 1932 aux CEN de Haute-Savoie (Annemasse Samoens Sixt) : les automotrices des CEN étant un peu plus récentes, plus puissantes et un peu moins anguleuses de caisse (toiture plus arrondi, en particulier.)
Il est vrai que un aspect assez voisin se retrouvait sur, outre Annemasse à Sixt : les rames du Lyon à Neuville, l'automotrice n°4 du tramway de Bellegarde à Chézery, le Lyon à Vaugneray...en particulier, avec : ces allures assez élégantes et plus agréables que des automotrices aux caisses plus rustiques et plus anguleuses, comme, en particulier : sur les Tramways de la Haute Vienne, du Territoire de Belfort et quelques autres !

[chef de gare]

Le livre existe, certes pas en couleurs, et doit encore pouvoir se trouver neuf ou d'occasion sur internet.

Concernant les automotrices électriques, le châssis et la caisse furent construits par Horme & Buire, et équipés électriquement par Lyon & Dauphiné.
L'automotrice n°32 sera reconstruite à la suite d'un incendie, pas par Horme & Buire qui avait disparu, mais par un constructeur dont je ne me rappelle plus à l'instant où j'écris ces lignes...