Chemins de Fer Vicinaux du Jura

[chef de gare]

Il va falloir attaquer les embranchements

[pelican]

Attaquons

[YVES]

Une question, en regardant la gare de Saint Claude, la CPA avec le Chateau d'eau, nous observons aussi le dossier d'un couvert, à vue nez, c'est assez étroit.
Quel était le gabarit sur le CFV ?

[chef de gare]

Du classique 2 mètres 20 de mémoire, mais comme sur la photo de Dufi avec le LBB l'objectif utilisé peut fausser les proportions.

[YVES]

Sur le CBR, le gabarit en largeur des tombereaux était de 2,30m.

[chef de gare]

Sur la vue de St-Claude, je confirme que c'est la perspective qui donne cette impression de petitesse

[chef de gare]

Parcourons maintenant la ligne d'Arinthod, ou plutôt l'embranchement d'Orgelet, ouvert en 1898, et prolongé sur Arinthod en 1901.
Heureusement, on pouvait aller de La Bifur à Lons, car sinon cela équivalait à aboutir au milieu d'une plaine, avec pour seule animation un café en face de la gare (heureusement il y avait des ouécés...).

Commençons par un plan (un plan c'est bien ça situe toujours les choses ).
Les connaisseurs s'en doutent, mais je le précise néanmoins : il s'agît d'une version redessinée, basée sur le projet d'origine daté de 1897, ainsi que sur les projets d'agrandissements successifs.
Cela remonte à l'époque où j'avais le temps de rester avec mon crayon, mon compas, ma règle et aides aux courbes !

Maintenant que le plan des voies est posé, passons à une iconographie qui n'est pas une CPA.
Cette plaque de verre au format 18x24 a été miraculeusement sauvegardée par Denis Bernard à la fin des années 1970.
Elle était entreposée dans le grenier d'un presbytère (si je me rappelle bien de l'histoire).
Nous sommes en été, en 1907, aux alentours de midi. Les bicabines sont encore munies de leur couvre-mouvements, et les premières voitures à bogies sont de sortie.
A gauche, le café Charnal.

Au fond à gauche, un train arrive de Lons, emmené par une 030T SFB.
A sa droite, un wagon chargé de fûts de vin stationne sur la voie en cul-de-sac (il fallait bien alimenter le café !).
Derrière notre vaillante bicabine, trois wagons couverts, une voiture à essieux, une autre à bogies (reconnaissable à sa hauteur de caisse), et trois autres voitures à essieux.
Il doit d'agir d'un jour de foire ou de marché.

En gare, le train pour Arinthod est prêt à partir, après avoir assuré la correspondance.
La 030T ANF va emmener avec elle deux voitures à essieux de 2e classe, et une voiture mixte première / fourgon poste.
Les deux lanternes réglementaires sont à l'avant, le plein d'eau et de briquettes a été fait. Paré !

[chef de gare]

Et c'est parti pour la direction d'Arinthod !
La ligne, en dehors de la portion entre Chatonnay et Arinthod, bénéficie d'un profil en long assez facile.

Premier arrêt : Poids-de-Fiole, qui tire son nom d'anciens puits romains.
Pas de gare, mais une simple halte, dont je ne connais pas de cliché.
Ici petite carte des années 1930, qui montre à gauche le café local.
La voie du tram passe sur la droite, dans les herbes.

[chef de gare]

La première gare sur le parcours est celle de Dompierre (aujourd'hui Dompierre-sur-Monts).
Elle était située à l'entrée du village en regardant vers Orgelet.

Commençons par une vue du photographe Tournier d'Orgelet.
Elle date de 1903 environ, juste avant la possibilité d'écrire au dos !
Il n'y a pas une grosse animation dans le secteur.

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Enfin, pas tout à fait, car un train part en direction d'Arinthod
Une 030T SFB emmène trois voitures à essieux, une composition classique sur cet embranchement.

Avançons de quelques années, avec cette CPA de Karrer.
Vue éditée vers 1908, au moment où cet éditeur est passé dans le secteur.
C'est la plus belle de la gare.

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Un convoi arrive d'Arinthod.
Il est emmené par une 030T ANF, avec trois voitures voyageurs.
L'activité autour de la gare reste modeste.

Rapprochons-nous de 1914, avec ce cliché signé Tournier une nouvelle fois.
Pas de train malheureusement, mais quelques habitants pour apporter un peu de vie au quartier.
La sacoche à gauche est probablement celle du photographe.

Autre CPA, cette- fois-ci vers 1917-1918.
Le BV vient d'être agrandi, sur le modèle habituel déjà vu entre Lons et St-Claude.
Pas d'homme adulte sur le cliché, mais des enfants et des veuves habillées en noir, ce qui confirme la datation de la prise de vue.

Pour terminer, la dernière vue que je connaisse de la gare.
Cliché probablement édité vers la fin des années 1920.
Toujours pas de train...

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Le zoom permet de constater qu'il y madame la cheffesse de gare en haut de l'escalier, avec son époux.
Comme le voulait la coutume de l'époque, il devait probablement être employé à l'entretien de la voie des CFV.
Quelques passants en promenade sont également de la partie !

[chef de gare]

A la sortie du village de Dompierre existait encore une scierie, qui a disparu dans les années 2010.
Elle fut même desservie par un embranchement particulier à partir du milieu des années 1920.

Il existe au moins une CPA où l'on aperçoit la scierie Faton, sur la droite.

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Petit zoom, où l'on constate bien que la voie des CFV passait juste devant !

Sur cette vue aérienne des années 1960, j'ai fléché l'empacement du BV de l'ancienne gare.
En bas à droite, on peut admirer la scierie, qui a pris de l'ampleur.

Avantage des tirages Cim de cette période : on peut zoomer à volonté
Cela permet d'amirer le petit réseau à voie de 50 ou 60 cm (je n'avais pas mesuré lorsque j'étais passé sur place...).
Mais aussi de constater que la voie métrique de l'EP est restée en place devant le quai de chargement.
Un portique avait également été installé pour accélérer les opérations.

Et la voie était toujours là en 2005 : http://demophile.free.fr/CFV/ScierieFaton.htm
Et en écrivant ce texte, je découvre que tout a disparu depuis

[pelican]

Encore merci pour ces photos ... et surtout les commentaires

[chef de gare]

Après avoir passé Dompierre, le tram file dans la plaine sur Orgelet.
La gare n'est pour une fois pas à l'entrée de la ville, mais à sa sortie.
Le prolongement sur Arinthod était déjà en négociation lors de la construction du premier réseau, ce qui explique ce choix.

Avant d'arriver en gare, le tram traversait donc Orgelet.
Nous l'avons déjà évoqué, un horloger local se mit à la photographie et l'édition de CPA : Georges Tournier.
Et il voua une certaine passion au tram.

Commençons à l'entrée de la ville. il s'agît d'un cliché de M. Bénier pour une fois.
Nous sommes vers 1905, le train pour Arinthod, emmené par une 030T ANF neuve, passe devant l'hôtel.

Avançons-nous de quelques dizaines de mètres.
En sens inverse, un train pour la Bifur s'apprête à passer devant le magasin de M. Tournier.
Cliché pris vers 1905 également, avec une 030T ANF toute neuve.

Un peu plus loin dans la ville, depuis le terre-plein de l'église, le sieur Tournier nous offre une vue bucolique.
Date de prise de vue supposée entre 1908 et 1914.

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En zoomant, on voit bien le tram qui se dirige vers la gare, en direction d'Arinthod.
Il est emmené par une 030T SFB.

En continuant à avancer vers Arinthod, nous arrivons presque à la gare
Mais il nous faut tout d'abord passer devant la Poste !
Le tram est emmené par la 030T SFB n° 11, qui a perdu sa cheminée tronconique au profit d'un modèle similaire à celles du modèle ANF.
Le tampon le plus ancien retrouvé sur cette CPA est de 1918, ce qui semble cohérent avec la taille des arbres et les tenues vestimentaires.

Enfin, dernière vue avant la gare, en fait quasiment à sa sortie.
Nous voyons ici un train emmené par une 030T ANF, qui se dirige vers La Bifur.
La CPA a dû être éditée à l'occasion de l'ouverture de la nouvelle Poste, dont la construction a été votée en 1910 (tampon de 1912).

[pelican]

Mr Tournier était un petit malin : CP avec sa boutique !!

[chef de gare]

Après cette traversée de la ville à vitesse réduite, notre tram est enfin en gare !
Tous les clichés - ou presque - sont du sieur Tournier.
Il n'y a qu'à Orgelet que l'on trouve une telle richesse de prises de vue, qui se tarit avec la retraite du susnommé...

Première vue connue, en 1900.
Datation facilitée par la présence de la remise à machine en bois, qui sera transportée en 1901 à Arinthod.
La gare est dans sa disposition d'origine, avec seulement deux voies.
Celle des marchandises est tellement encombrée que l'on peut se demander comment étaient réalisées les manœuvres !

Deuxième CPA, vers 1902 ou 1903 (encore un dos simple).
La ligne a été prolongée sur Arinthod, d'où arrive un train.
Une troisième voie a été ajoutée le long de la route, afin de faciliter l'écoulement du trafic.

Troisième prise de vue vers 1907 maintenant.
Un convoi s'élance à toute vapeur en direction de La Bifur.
La Poste n'est pas encore bâtie, et l'église est mise en valeur.

Dernier cliché pris avant 1914, ici en 1908.
Le plus beau de la gare, le plus dur à trouver dans un bon tirage...
Car il a été réimprimé à au moins 4 ou 5 reprises.
Un train emmené par une 030T SFB se dirige vers Arinthod, la machine a récemment perdu ses couvre-mouvements.

[chef de gare]

Nous sommes maintenant en 1916. Le tram est en direction de La Bifur.
L'agrandissement du BV est l'occasion d'éditer une nouvelle CPA.
L'impact de la guerre est bien visible : un soldat et peu d'hommes valides sur la prise de vue.

Le retour à la paix donne lieu à l'édition d'une autre CPA en 1919.
Le tram va encore une fois en direction de La Bifur.
La plaque avec le nom de la gare a été apposée sur le mur, et le convoi est imposant, avec un couplage de planches.

Après cette dernière CPA Tournier, une vue audacieuse de CLB.
Nous sommes au début des années 1920, et regardons en direction d'Arinthod, depuis le haut du clocher !

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Petit zoom pour mieux voir l'activité dans le quartier de la gare.
Un train pour Arinthod est en train de marquer l'arrêt.

Dernière CPA connue avec le tram, à la fin des année 1920.
Cliché pris un jour de pluie, tirage sombre, et difficile à trouver.
Le tram se dirige sur La Bifur, emmenée par la 030T ANF n° 323.

Pour finir, la classique vue Cim, années 1930, avec la gare vide de train.
Il y a tout de même le chef de gare !