Sucreries de l'Aisne - Voies de 60 + Métriques

[Patrick ze rabbit Deludin]

Arf, j'étais justement en train de rédiger le texte qui suit !!!

Adonc, hier soir, je parcourais nonchalamment le hors série sur les bennes de Charge Utile (n° 26) et là, paf ! une illumination :

Donc recherches chez Nénette ce matin, et ça colle farpaitement, sauf... le graffito sur le radiateur.
Même les queues de cochon repliables sont présentes (bonne idée pour la santé des genoux) :

Donc SAURER Type B, je crois qu'il n'y a pas de doute possible.
Et si c'est une benne hydraulique, on est en 1924, par là : invention de Fernand Genève.
j'espère qu'il a déposé un brevet, parce qu'après tout le monde s'y mettra.

[Patrice Roussiale]

Même Ramon s'y met
Pas de doute, c'est un Saurer !
En voilà un Suisse de 1913.
Malheureusement, aucune indication de type.
Complètement identique, à part la lame de protection du radiateur.
Le pépère avec les betteraves, il a donc pu être réquisitionné et avoir survécu à la Grande Guerre.

Cordialement.

[Patrick ze rabbit Deludin]

Oui, c'est certainement un ancien véhicule de l'armée (surplus de la 1ère GM ?), reconnaissable à la barre de protection du radiateur et... aux "queues de cochon" pour le remorquage. Quoique jusque dans les années 60, on trouvera ces queues sur de nombreux véhicules civils, devant (chape d'attelage, plutôt, sur les véhicules français) et derrière, de chaque côté des longerons de châssis.
Voir les Berliet GLR et suivants.

[Max-Therence]

Sur les camions Saurer un document intéressant :

https://www.fichier-pdf.fr/2010/09/15/p ... -14-18.pdf

Saurer livre.jpg (274.61 Kio) Vu 4804 fois

[YVES]

A propos des photos de Cuisy-en-Almont.
1) Bravo pour l'identification du camion Saurer. Je pense que la benne n'est pas un bricolage à postériori, le matériel a peut-être/sans doute été acheté neuf chez Saurer, sa mise en service fut le prétexte des photos.
2) D'un point de vue historique, nous sommes dans le contexte de la reconstitution agricole après la première guerre mondiale. La toute première opération, indispensable, fut le déminage des terres agricoles. Ensuite, il y a une volonté de modernisation des exploitations, de leurs bâtiments, des infrastructures (l'estacade et la trémie), une concentration des terres, les débuts de la mécanisation, la concentration des râperies et sucreries, entrainant essor de chemins de fer betteraviers (Cf Eric Fresné, 70 ans de chemins de fer betteraviers en France). Certaines opérations avaient parfois même un caractère véritablement spéculatif, comme au chemins des dames. Les terres ne valaient plus rien, leur remise en culture pouvait rapporter. Des capitaux parisiens et belges s'investissent dans ces opérations. L'opiniâtreté au travail des gros exploitants et des chefs de culture a permis de faire reculer la "zone rouge", la réduisant parfois à un mince liseré par rapport à sa surface définie à l'origine.
Si le sujet vous intéresse :
- Une thèse.
Reconstruire le Chemin des Dames (1919-1939). par Stéphane Bedhome.
http://www.theses.fr/2012MON30015
https://tel.archives-ouvertes.fr/file/i ... e_arch.pdf
- Un roman, bien documenté, dont l'action se passe dans la vallée de l'Aisne, donc dans un secteur proche de Crâonne et du Chemin des dames, sans que ces noms soient prononcés.
Roland Dorgelès, Le réveil des morts, 1923, réédité chez Albin Michel.
http://graines-de-mots.over-blog.com/ar ... 08363.html
3) Le fond photographique Vergnol. Attention, nous sommes face à un fond professionnel. Certains clichés furent utilisés pour éditer des cartes postales. Les photos, très soignées, témoignent d'un matériel de qualité, chambre noire et plaques de verre. Donc, pour éviter le flou, des photos posées. Or, à l'époque, lorsque l'on vous prend en photo, on se fait beau - regardez la tenue de quelques cheffes de station sur les CPA., ou les paysannes endimanchées un jour de marché.
Mais, je l'affirme à nouveau le cliché du chargement de tombereaux CDA/Nord-Est, remplis à ras bord de betteraves, est un scoop !

[YVES]

Je viens de trouver sur le site inventaire ferroviaire une fiche sur la sucrerie de Bucy-le-Long.
Cliquez : http://www.inventaires-ferroviaires.fr/ ... 43.tb1.pdf
Elle porte sur l'imposant transbordeur aérien reliant la sucrerie et le plateau, mais on y trouve aussi quelques information, dont une bonne photo aérienne du dépôt, sur le chemin de fer.
Aujourd'hui, le site est recouvert par un bois, ambiance assez "jungle", impossible de découvrir quoique ce soit. Si vous avez des informations, des photos de la sucrerie de Bucy-le-Long et son réseau (150 kms de voies au moment de son extension maximale), elles seront les bienvenues.
- Pour alimenter le débat 2 articles :
https://sucrerie-francieres.fr/inventaire-bucy-le-long/
https://www.picardiegazette.fr/article/ ... cre-a-bucy

[Ramon Soupalognon]

Désolé Yves, n'ai rien sur la sucrerie de Bucy-le-Long, j'ai juste ces quelques CPA et photo sur les sucreries de l'Aisne.
Sucrerie Aubineau, premier propriétaire de la 031 T Decauville n° 360 "Le Martroy", aujourd'hui au Musée des Transports de Pithiviers :

La Râperie de Cramaille, qui a fourni des wagons tombereaux voie de 60 cm ou leurs châssis à des réseaux touristiques qui en ont fait des baladeuses, cette usine dépendait de la Sucrerie de Neuilly-Saint-Front :

De la voie portable :

Ramon

[030T 1707 Nord-Est]

Raymond, un petit souvenir de la Râperie de Cramaille :
Le 14 Octobre 1975 manoeuvres à la main des tombereaux à sauver.....pour le futur CFSE de Mr Guillemont, à la pousse Henri et Raymond

Diapositive Bernard Bary.

[dufi78]

Elle porte sur l'imposant transbordeur aérien reliant la sucrerie et le plateau

Le réseau de Bucy-le-Long est très faiblement illustré... car tardif et construit après la WW1, et supprimé avant les années 60 qui ont été illustrées par les photographes amateurs.
La sucrerie-distillerie a été construite avec les indemnités de Dommages de Guerre de plusieurs sucreries anéanties dans la Première Guerre Mondiale, dont celle de Vauxrot.
Elle était embranchée sur la VNS CSNE puis RTA Soissons-St-Paul (faisceau d'échange RTA/SNCF) - Beaurieux (Guignicourt) longeant en accotement la RD 904 puis RD 925
Elle est toujours embranchée par ce qui est devenu un EP SNCF, mais il semble sinon abandonné ou au moins très peu circulé.
A suivre sur https://goo.gl/maps/RAfGnza8smyemgwT9 ou https://goo.gl/maps/F5yoHHCcaqPbQDm57
NB : c'est certainement une des rares lignes qu'on puisse suivre intégralement de chez soit grâce à la Google Car

Les câbles des transbordeurs ne sont plus visibles sur les cartes époque 1950 de Géoportail.
Je complèterai ce fil si je trouve des cartes de l'entre-deux guerres les mentionnant.

Sur le site de la Société Historique de Soissons (SAHSS), il y a peu de choses également.
Mais ce beau viaduc dénote une construction soignée.
https://sahss.piwigo.com/picture?/22250/search/4808

Et quelques images de sa construction mais avec des camions (dont je vous épargne la vue ) => chercher "transbordeur"
https://sahss.piwigo.com/picture?/24525/search/427

Après le début des années 1950, plus de trace de transbordeurs ni de réseau ferroviaire betteraviers à voie de 60, remplacés par des camions ou remorques agricoles

[eric fresné]

Les stations hautes des transbordeurs était touts deux le point de départ d'un réseau à voie de 60, établi en même temps que les transbordeurs. Au sud, la station se situait à Acy et au nord à Vregny et non à Crouy comme indiqué dans le PDF cité plus haut.

[dufi78]

Sur "Remonter le temps" daté du 16/04/1949, autour de la sucrerie de Bucy
https://wxs.ign.fr/x7yv499pbcguxhhxh8sy ... 1_0100.jp2
on voit bien le départ en cornes des câbles, le transbordeur sud, ses pylônes et ses bennes, et au bout du transbordeur nord le faisceau de voie de 60 sur le plateau nord en forme de boucle de retournement.

La sucrerie et les deux cornes de départ des câbles.

Terminal d'échange transbordeur du réseau nord

Et sur celle-ci
https://wxs.ign.fr/x7yv499pbcguxhhxh8sy ... 1_0078.jp2
la tête du transbordeur sud au nord-est du village d'Acy

Terminal d'échange transbordeur du réseau sud

Sur les vues antérieurs de 1929, on ne perçoit que les deux "cornes" d'arrivée de la sucrerie, qui laisserait penser que le transbordeur est encore en construction (?) mais tant la couverture incomplète des sites qu'une définition insuffisante ne permet pas de préciser.

Sur les prises de vues suivantes du 08/05/1955, les installations su transbordeur ont disparu, mais les terminaux ne sont pas photographiés.
Il faut attendre la série de 09/04/1957 pour voir que les emprises des terminaux subsistent mais ne semblent plus accueillir de wagons...

Et pour la postérité, le terminal sud s'appelle toujours "Le transbordeur" sur les cartes modernes.
https://www.geoportail.gouv.fr/carte?c=3.398309,49.35285000000002&z=15&l0=GEOGRAPHICALGRIDSYSTEMS.MAPS.SCAN25TOUR.CV::GEOPORTAIL:OGC:WMTS(1)&permalink=yes

[YVES]

Merci Messieurs de vos contributions.
Je suis content de l'intérêt succité par la sucrerie de Bucy-le-long. A cause de la fermeture précoce du réseau ferré, contrairement à Maizy, on dispose de peu de photographies. A-t'on une idée du matériel, locomotives et wagons et de son évolution dans le temps ?
PS - Le terminal d'échange transbordeur du réseau nord, en forme de raquette, pourrait inspirer un réseau sucrier intéressant en HOe. Une idée de projet de réseau dans un futur "voies libres" ?...

[dufi78]

On trouvera un plan dynamique des deux réseaux nord et sud de la SDS Bucy-le-Long d'après relevé ici :
http://archeoferroviaire.free.fr/v31/sp ... rticle1453

[eric fresné]

Pour des généralités et les plans des stations et des réseaux, je les ai mis dans "70 ans de chemins de fer betteraviers en France" (LR Presse). Un article, qui date un peu et comporte des inexactitudes sur le parc moteur, a été publié dans Voie Libre N°16 (LR Presse). Enfin, Keith Clingan et moi-même sommes parvenus à établir une liste des machines à peu près exhaustive. Elle a été publiée dans "Industrial & preserved locomotives of Picardy, France" (IRS).

[Ramon Soupalognon]

Le 14 Octobre 1975 manoeuvres à la main des tombereaux à sauver.....pour le futur CFSE de Mr Guillemont, à la pousse Henri et Raymond

Merci Bernard, çà rappelle de bons souvenirs, et il y en a beaucoup...

Raymond