Le réseau breton et son histoire

[Andreas]

Dommage que le Réseau Breton a été supprimé. Seul avantage: la plupart du réseau a été converti en piste ciclable. Magnifique de chez magnifique. Voici mon compte-rendu. J'ai parcouru l' ex-réseau du sud au nord, de l'est à l'ouest, jusqu'à la presqu'île de Crozon. J'ai rencontré le soleil (rarement), la pluie (souvent) et la boue.
Texte en allemand (et breton), mais vous y trouverez de nombreux photos qui montrent l'état du réseau:
1) Rosporden – Morlaix https://agossweiler.wordpress.com/2017/12/30/hent-glas-radeln-in-der-bretagne-teil-1/
2) St Méen le Grand – Carhaix https://agossweiler.wordpress.com/2017/12/31/hent-glas-radeln-in-der-bretagne-teil-2/
3) Carhaix – Camaret sur Mer https://agossweiler.wordpress.com/2018/01/04/hent-glas-radeln-durch-die-bretagne-teil-3/

[trenbirinik]

Bonsoir
Merci Yves pour le lien, Mr Joanes a des photos superbes

[cfcdn]

Merci d'avoir lancé ce fil sur le RB.
Pour information, j'avais fait il y a quelques années une liste du matériel RB préservé : http://bretagne-ferroviaire.org/RB/preservation.php
Cette liste n'est plus à jour. Si vous voyez des choses à mettre à jour n'hésitez pas à me contacter (de préférence par message privé). Merci d'avance

[monplaisir]

Un film sur le RB avec ses PN automatiques...

https://www.cinematheque-bretagne.bzh/B ... cbb8476d78

De la voie métrique à la voie normale...
https://www.cinematheque-bretagne.bzh/B ... a6f1140ad5

https://www.cinematheque-bretagne.bzh/B ... a6f1140ad5

[Didierd]

Un film sur le RB avec ses PN automatiques...

https://www.cinematheque-bretagne.bzh/B ... cbb8476d78

De la voie métrique à la voie normale...
https://www.cinematheque-bretagne.bzh/B ... a6f1140ad5

https://www.cinematheque-bretagne.bzh/B ... a6f1140ad5

Fabuleux documents sur le RB

Les films en couleur montrent les ultimes circulations du RB en voie métrique, avec l'acheminement de matériels radiés vers leur lieu de démolition (Port-de-Carhaix ?)

Je ne sais plus si c'est sur ce forum ou dans un ancien n° de VE, mais j'avais déjà vu des photos de l'acheminement des vapeurs, avec l'arrêt en pleine ligne pour la découpe au chalumeau des bielles de Mallet Corpet 41 qui avaient grippé.

Didier.

[Jeannot]

Merci à toi Monplaisir de nous avoir fait connaître ces films.

Il y avait plus de P.N automatiques que je ne le pensais, ce qui prouve qu'il y avait des efforts sur la diminution des charges de personnel, charges qui étaient toujours montrées du doigt dans les différents rapports sur le RB.
Vu qu'une grosse partie du matériel roulant était d'origine, et quelques autorails des engins venant d'autres réseaux, il devait être bien amorti, alors était-ce autant déficitaire que ça ?
Sans doute comme dans nombre d'endroits, une desserte voyageurs pas trop adaptée, histoire de bien plomber le réseau.

Les vues avec les agents d'entretien sont sympas, on ne voit pas souvent ces gens. Bien sûr, on apprécie les trains pris dans différents endroits. En tout cas, les films sont superbes.
Je n'avais pas très bien saisi le garage d'autorails seuls à Port-de-Carhaix, car cette gare a aussi servi à stationner les machines lors de l'arrêt de l'exploitation, mais il y a des vues à Motreff également avec des autorails à l'arrêt, et un train arrive, donc c'est entre la suspension du service voyageurs et la fermeture définitive.
Il est vrai que la mise à voie normale de la ligne de Guingamp devait être commencée, donc il fallait débarrasser Carhaix des autorails qui ne servaient plus, puisque certaines voies métriques n'étaient plus accessibles.

Pour l'acheminement des machines sur Loudéac avec la 41, oui moi aussi Didier j'en avais vu une photo, mais je ne me souviens plus où.
Je ne pensais pas en voir un film.
On voit bien que c'est vraiment la fin, la végétation a poussé, et malgré que les installations sont en place, on ne ferme plus les barrières des P.N.
Les gars ont le sourire dans les films, mais peut-être pour cacher l'amertume, car la fermeture du RB fût un drame social. D'ailleurs tout aurait pu sauter, mais ce n'était pas envisageable, car la région aurait eu du mal à s'en remettre.

[rms olympic]

Bonnes remarques "jeannot" sur le "RB", que je partage d'ailleurs !

[Mamanto]

Ces films sont très émouvants car ils montrent les ultimes circulations d'un réseau déjà fermé.
On voit à Carhaix une locomotive à moitié découpée et le chargement dans un tombereau à voie normale des roues de wagons ferraillées...
Quelle tristesse ...
Je suis surpris aussi par l'importance du trafic marchandise sur la section mise à voie normale de Guingamp à Carhaix nécessitant des doubles tractions de 141TC et le parc d'autorails à voie normale, preuve qu'il y avait encore un fort potentiel pour le ferroviaire.
D'après le livre "Les dernières années de la vapeur en France" d'Yves Broncard, la dernière circulation eu lieu le 30 mars 1970 entre Carhaix et Loudéac.
Il s'agissait de la Mallet 417 tirant un train formé de deux autorails OC1 encadrant deux remorques Billard.

[Jeannot]

Comme tu le dis Mamanto, ces images sont tristes.

Malgré ça, je trouve qu'il est intéressant de voir comment se passe le démantèlement, ça montre toute l'énergie qu'on peut mettre à détruire quelque chose qui a demandé beaucoup de labeur pour être construit, et qui a été avant tout l'attente de toute une population.
On ne passe pas de l'exploitation de tout un réseau, à des chemins de terre dans la campagne, sans une formidable action destructrice. Quand on voit le soin apporté par les agents d'entretien dans leur travail, la démolition en règle qui suit fait froid dans le dos, on voit bien que la société est prête à tout.

Pendant longtemps, je n'avais pas réagi au fait que la section Carhaix - Port-de-Carhaix comportait deux voies. Je ne dis pas "était à double-voie", car je ne suis pas sûr que c'était exploité sous ce régime comme les grandes lignes à voie normale. C'est la disposition des installations à Port-de-Carhaix et surtout les aiguilles, mais je n'ai pas de plan de voie précis, qui me font penser que les deux voies depuis Carhaix n'étaient peut-être exploitées qu'indépendamment entre ces deux gares, chacune pour la ligne concernée au départ de Port-de-Carhaix vers Rosporden ou Châteaulin.
Est-ce que quelques férus du RB sur ce forum de spécialistes en ont une idée ?

Personnellement, je suis trop jeune pour avoir connu le RB métrique en exploitation, et je n'ai jamais rien vu sur le sujet.
L'autre côté de Carhaix comportait aussi deux voies parallèles, voire trois jusqu'au moment où la ligne de Loudéac s'éloigne des deux autres, mais celle de Guingamp et de Morlaix se quittaient ensuite rapidement, alors que côté Port-de-Carhaix, elles étaient côte à côte jusqu'à cette gare.

[242TE66]

Carhaix - Port-de-Carhaix.
Il s'agissait en effet de deux voies uniques parallèles, mais on pouvait passer d'une ligne sur l'autre à Port-de-Carhaix, ce qui n'était pas le cas à l'autre extrémité de la gare de Carhaix, où les lignes étaient en effet parallèles aussi, mais sur une plus faible longueur. J'ai bien vu un plan des voies de Port-de-Carhaix dans un livre ou une revue (ou sur l'internet ?), mais je suis absent de chez moi pour quelques jours. Je chercherai à mon retour.

Assez âgé pour avoir connu le Réseau Breton à voie métrique en activité, je suis passé trois fois sur cette section en 1964. Mais j'étais un peu trop jeune pour tout apprécier à sa juste valeur comme je le ferais maintenant et surtout je n'imaginais pas que trois ans plus tard tout serait fini.... . Surtout que j'avais constaté l'installation de plusieurs PN automatiques entre nos vacances familiales de 1963 et 1964 dans la presqu'île de Crozon...!

242TE66

[Jeannot]

Merci pour tes précisions 242TE66, c'est intéressant.

J'ai effectivement pu apercevoir que des aiguilles permettaient la liaison entre les différentes voies en gare de Port-de-Carhaix, mais plutôt pour accéder aux voies locales, c'est-à-dire aux voies de service pour y prendre ou laisser des wagons, mais qu'à l'arrivée de Carhaix sur les voies les plus éloignées du B.V, donc les voies réservées aux trains de Rosporden, il n'y avait pas de liaison permettant d'accéder directement à la ligne de Châteaulin. C'est ce qui m'a fait penser que chaque voie côté Carhaix devait être affecté à une ligne en particulier, dans l'ordre géographique.

En plus, il y a à chaque fois deux voies à quai en gare de Port-de-Carhaix, alors que sur les voies normales, dans ce genre de gare de bifurcation, il y a des passages possibles pour des croisements de chaque ligne, mais pas forcément tous en même temps, limitant le nombre de voies à trois. Là, il y en a quatre, du fait que chaque ligne est indépendante, même s'il y a des passages possibles entre elles, comme tu l'expliques 242TE66.

Je comprends tout-à-fait tes dires quand tu mentionnes que tu n'appréciais pas forcément ce que tu as vu à l'époque à sa juste valeur.
Il est certain que quand on est jeune, on voit des choses, ça aide quand même car souvent on a de bons souvenirs visuels, sauf qu'il manque des connaissances pour comprendre le pourquoi du comment.
Longtemps après, on aimerait bien en savoir plus, malheureusement il faudrait revoir ces choses pour bien apprécier tout ça, sauf que c'est impossible...

Je comprends cette frustration d'avoir vu tout disparaître après avoir connu ces lignes, alors que bien sûr tu ne pensais pas à cette fin.

Comme je le disais plus haut, j'ai été surpris du nombre de P.N automatiques dans le film, car on voit bien qu'il y a des images à plusieurs endroits, et j'ai l'impression que c'est plutôt sur la ligne de Rosporden, car les évènements ont l'air d'être plutôt dans l'ordre.
Tu nous dit qu'il y en avait eu installés sur Camaret entre 1963 et 64, 242TE66, c'est incroyable si proche de la fermeture.
Les premières études économiques sur le réseau semblent dater du tout début des années 60, et la décision de reconversion annoncée fin 1966, donc en 63-64, on devait être au moins dans une période d'incertitude.
En gros, on a modernisé les P.N pour faire des économies de personnel, mais sans savoir s'il y avait un avenir, car vu les mauvais bilans qui étaient annoncés et les réflexions sur le sujet sans doute pas loin d'être engagées, rien n'était certain !

[242TE66]

Incroyable mais vrai...!

Je m'en souviens d'autant mieux que, encore jeune et un peu naïf, je ne pouvais pas imaginer à l'époque que l'on fermerait une ligne si peu de temps après l'avoir modernisée.... Et c'était forcément sur la ligne de Camaret puisque c'est la seule que nous avions parcourue en 1963. Je me souviens en particulier du PN proche de la gare de Tal ar Groas et je regrettais qu'avec ce nouveau PN automatique l'autorail Decauville ne klaxonnait plus aussi longuement qu'avant....

En 1964, j'avais consulté l'indicateur Chaix de la région Ouest (je l'ai toujours) et j'avais réussi à convaincre la famille de quitter la grande ligne à Guingamp et de gagner Telgruc via Carhaix et Châteaulin-Embranchement au lieu de passer par Landerneau. Et puis une fois j'ai mis mon vélo dans l'autorail à Huelgoat - Locmaria (ligne de Morlaix) et je suis rentré à Telgruc via Carhaix. Mais je n'ai jamais emprunté les lignes de Rosporden ou Loudéac.

Je pense en effet que, malgré les raccordements surtout destinés au trafic marchandises, les deux lignes étaient exploitées d'une manière indépendante entre Carhaix et Port-de-Carhaix. Il faudra que je regarde si les horaires permettaient une éventuelle course d'autorails (ou de MV) entre les deux directions...!

242TE66

[rms olympic]

Quant aux "modernisations du matériel roulant automoteur", après les rénovations/re - carrossage des De Dion ex CdN (X.157 et X.158, ex : CdN n°15 et n°16 ), au début des années soixante, il faut noter que le X.153 (ex AM.25 des TIV) vit également son moteur 95 CV (ex NJ de la SE ) remplacé par un puissant Willème de 180 CV, des améliorations d'insonorisations sur les X.201 à X.206 et, surtout, une rénovation complète d'un Decauville, avec (enfin ) une portière de fourgon agrandit (NB : "le fourgon" des Decauville avait été sommairement aménagé dans l'emplacement du compartiment première classe prévu pour les CF du Yunnan ) ; d'après certains cheminots du RB de l'époque, un second Decauville aurait du subir la même rénovation, mais les décisions de "mises sur routes" ne permirent pas d'entreprendre ces travaux ! Par contre, les deux autorails Billard n°151 et X.152, en bon état, ne paraissaient pas avoir subis de grosses modifications et/ou modernisations : Il est vrai que, malgré une brève carrière, comme "remorques" au début de leurs rachat par la SE en 1950/51, ils étaient relativement récents (194748) et en bon état. Je me souviens, concernant ces Billard "A.150.D 6", qu'ils étaient plus confortables que les OC.2 (NB : par contre, les OC.1 étaient eux, curieusement mieux suspendus et plus confortables que les OC.2 !) et même mieux suspendus que les remarquables Decauville qui eux, avaient tendances "au roulis" !
Dommage que le "réseau Breton" n'avait pas bénéficié de plusieurs Autorails Verney, comme le BA et le POC... peut être, simple réflexion personnelle, toutefois, que la récupération des trois Decauville, destinés au Yunnan (mais restés à Marseille de 1939 à 1951 et, jamais embarqués suite à la guerre ) permit d'éviter des Verney neufs pour le réseau Breton ?

[Didierd]

... la section Carhaix - Port-de-Carhaix comportait deux voies.

La ligne de Châteaulin avait été refaite en rail Vignole.

Un train arrivant de Rosporden avec la 230 E.331 entre Port-de-Carhaix et Carhaix. Remarquez la nappe de fils téléphoniques.

Cette section de ligne avait des allures de "grand chemin de fer".

photo Jacques Renaud

Didier.

[rms olympic]

Par contre, la voie lourde, type Vignole, posée en direction de Chateaulin ne dépassait pas beaucoup Port de Carhaix : quelques brefs kilomètres, il me semble.
A noter que dès Pleyben, il y avait également du Vignole vers Chateaulin et Camaret/Le Fret, mais plus léger et plus ancien.