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À la même époque, le département de l'Aisne se préoccupait du sort de la ligne Guise – Bohain – Le Catelet, exploitée par la Compagnie des Chemins de Fer Secondaires du Nord-Est (C.F.S.). Sur celle-ci, après avoir utilisé des autorails légers de 1929 à 1934, on abandonnait le service voyageurs en mars 1935, dans le cadre des accords de coordination. En raison de la pénurie de matériel routier, liée à l'état de guerre, un service voyageurs par traction vapeur reprenait en octobre 1940. Après la fin du deuxième conflit mondial, l'inflation entraîna une forte augmentation du déficit. L'exploitant proposa donc en 1946 d'utiliser de nouveau des autorails, et préconisa le modèle construit par Brissonneau-et-Lotz.
Face à l'investissement requis, le Conseil Général préférait demander l'emploi des anciens autorails S.C.E.M.I.A., dont la livraison remontait aux années 1920. À la suite des nombreuses avaries qui survinrent sur ce matériel hors d'âge, la C.F.S. signala en mai 1947 que du matériel Brissonneau-et-Lotz d'occasion était disponible. Malheureusement, la ligne était alors en sursis, et le département se contenta de voter le 13 juin la poursuite de l'exploitation pour une durée d'un an. Elle continua donc tant bien que mal avec les vieux autorails, au gré des pannes. Au début de l'année 1948 se posa donc sérieusement la question du maintien d'un service commercial efficace, sans augmenter les coûts d'exploitation.
Dans une lettre du 5 mars, la C.F.S. réclamait une nouvelle fois l'achat d'un autorail neuf de grande capacité. Le 12 mai, après de longs débats, le Conseil Général se prononçait en faveur de cette acquisition, et accordait un nouveau sursis à la ligne, jusqu'au 1er juillet 1949.
Mais les conditions imposées à l'exploitant ne lui convinrent pas. Ce dernier devait notamment reprendre à ses frais le matériel acheté, en cas de cessation du service l'année suivante. Il proposa alors d'acquérir l'exemplaire d'occasion encore disponible en Charente.
Le 12 juin, après s'être accordé sur le coefficient d'exploitation souhaité pour le maintien du service ferroviaire, le département validait cette offre. Cette décision aboutissait à deux marchés de gré à gré le 17 septembre 1948. L'autorail, garé à Angoulême, était cédé par M. Adam (ferrailleur parisien), pour 4 300 000 F. M. Jeancard fournissait pour 700 000 F un lot de pièces de rechange, qui comprenait un moteur Diesel, une génératrice, deux moteurs électriques, deux bogies, deux essieux moteurs, ainsi que des pièces détachées.
Expédié le 27 octobre à destination de St-Waast, l'autorail était remis en état par le dépôt de Soissons. Achevé le 14 février 1949, on l'essayait avec succès sur la ligne le 9 mars. Sa mise en service tardive entraîna la prolongation d'un an de la période d'observation. Il portait le numéro BL 12.
Le 20 mai 1950, le Conseil Général constata que malgré son emploi, le déficit avait notablement augmenté. Il votait en conséquence le déclassement de la ligne, dont la fermeture survint dès le 31 décembre. La C.F.S., en vertu des accords antérieurs, racheta l'autorail au département, et le revendit à un acquéreur inconnu en septembre 1953.
chef de gare a écrit:Il y a quand même plus de chances de dénicher une photo d'autorail en 1950 dans l'Aisne qu'en 1928 dans le Jura
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