par tkautzor » 21 05 2014 à 18:16
C'est intéressant ça. Tu as des détails sur le type de wagons, leur nombre et en quelle année?
La ligne Port-au-Prince - St-Marc de la Cie. Nationale des C.F. d'Haïti (CNCFH), ouverte en 1913, à été nationalisée en 1948. Diverses industries étaient embranchées à la ligne, dont la minoterie à Lafiteau, la cimenterie à Fond Mombin (Ciments Lambert / Lafarge), la briqueterie La Baudry à Arcahaie, les plantations de pite (sisal) de la SHADA à Carriès et à Tamarin (Cap-St-Marc), l'usine de pite de la SHADA à Montrouis et la plantation de banane de la Standard Fruit aux Verrettes (au-dela de St-Marc). En plus, la ligne à voie de 762 mm de l'HASCO partageait la voie de la CNCFH entre son usine de PaP et Sibet (9 km) au moyen d'un 3ème rail. Cette ligne représentait donc le plus important C.F. ayant existé en Haïti et aurait dût constituer un maillon essentiel du projet de liaison avec Cap-Haïtien, 2ème ville du pays.
Malheureusement, avec l'arrivée des Duvalliers au pouvoir, la CNCFH devint une vache à lait et les coffres étaient régulièrement vidés par les acolytes des Duvaliers. En 1963, suites au dégats provoqués par l'Ouragan Flora, les moyens manquaient pour reconstruires la ligne coupée à deux endroits, et les services voyageurs et marchandises ont été interompus pour toujours. Le C.F. fùt une nouvelle fois pillé et les locomotives et le matériel roulant vendus (chaudières à des industriels, le reste à la ferraille). Ciments d'Haïti, qui dépendait du C.F., continua d'acheminer son ciment par rail vers PaP pendant quelques temps avec le Moyse jusqu'à ce que les rails fûrent également vendus à la ferraille par les Duvaliers.
Plus au Nord, les sections utilisées pour acheminer la pite à l'usine SHADA de Montrouis, qui disposait des ses propres locotracteurs diesels US, ont été utilisées jusqu'en 1972 pour la plantation de Carriès et 1977 pour celle de Tamarin (Cap-St-Marc). En 1979, toutes les voies avaient également été déferrées. Aujourd'hui on peut toujours suivre le tracé de la ligne et on trouve encore des gares et des ponts métaliques, sans doute trop difficiles à ferrailler.
Les CFDT, dont le matériel roulant était également équipé d'attelage automatique Willison, ont fermés en 1962, la CNCFH en 1963. Cela voudrait dire que les Ciments d'Haïti auraient été privés des wagons CNCFH, envoyés à la ferraille, et malgré cela au lieu d'acheter des camions pour transporter leurs ciment auraient fait l'effort de chercher des wagons d'occasion en France. Je trouve tout de même cela surprenant et courageux de leur part.