Parmi les courtes ou moyennes exploitation ferroviaires, en voie métrique, ayant suvécu quelques années après la dernière guerre, aux réseaux ou lignes déjà évoquées (Riceys à Cunfin, Foulain à Nogent, CGM...) un autre réseau, oublié, similaire exista, au départ de Chateaubriant, vers Chapelle Glain et Ancenis, il s'agissait du "Tramway de Erbray" ( ou "TE"), dépendant du "groupe LEMONNIER".
Ce réseau fut construit pour desservir les fours à chaux de Erbray, tout en désenclavant quelques bourgs de l'est de Chateaubriant. La première section de Chateaubriant à St Julien, via Erbray et les fours à chaux fut ouverte dès fin 1888 et, constitua le premier "métrique de Bretagne" (NB: le second fut celui de St Malo des TB, l'année suivante), il n'avait été précédé que du tramway à vapeur de La Baule, en voie de 60 et à buts balnéaires. Le prolongement de St Julien à Chapelle Glain fut ouvert en 1899.
La "ligne de Ancenis", se détachant de la précédente à Erbray, par contre, bien plus longue (51 km), ne fut définitivement mise en service qu'en 1913. Le réseau s'étendant sur 62 km (dont 20 pour la ligne primitive, deux embranchements: l'un à Chateaubriant pour les transbordements et le dépôt central; l'autre vers le Port de Ancenis)
Il s'agissait d'un véritable "vicinal" tant par son tracé que ses premiers véhicules qui évoquaient les vicinaux Belges: installations de gares faibles en bâtiments (en particulier sur la ligne originale de Chapelle). Si la ligne primitive longeait le plus souvent la route, par contre, celle de Ancenis connaissait des sites indépendants et quelques ponts notables (franchissements de lignes Ouest ou PO, en particulier).
La prospérité de ce petit réseau fut boulversée par la grande guerre, en particulier sur la ligne de Ancenis, dont les dessertes furent réduites et son trafic déclinant, fut victime de la concurrence routière très forte ! Par contre, celle de Chapelle Glain, assurée d'un trafic notable des fours à chaux et carrières de Ferrière resista bien mieux. Deux autorails prototypes sont mis en service en 1922 et 1924.
La ligne d'Ancenis fut définitivement fermée à tous trafics dès 1938; pour les voyageurs, la concurrence sauvage des autobus des "transports Citroën" et "Drouin Frères" fit en sorte qu'il n'y eut pas de services de remplacement !
La ligne de Chapelle fonctionna normalement, mais son service de voyageurs se réduisit aux Mercredis et dimanches (et fêtes), jours de trafics notables, en particulier les marchés locaux !
Après la dernière guerre, le matériel roulant fatigué et la concurrence des autobus et camions, plus performants, vont finalement conduire à la fermeture totale fin septembre 1947; le dernier train officiel étant celui "spécial des courses"...tard le soir !
A noter, que la Cie TE, est devenu, dès le lendemain de la fermeture : "Cie Castelbriantaise de transports", spécialisée dans le camionnage, puis devenu "filiale" de CALBERSON; le service voyageurs repris par...Drouin (comme par hasard !!!) qui dévia des lignes routières, pré-éxistantes, pour desservir le tracé des bourgs vers Chapelle Glain.
Matériel roulant:(nous y reviendrons au fil des différentes interventions des internautes !)
Comme indiqué, les premières locomotives étaient des 030T Bi cabines + voitures et wagons, courts, à 2 essieux.
Avec les extensions apparurent des "voitures longues" à grand empattement, dites : De Rechter; la "traction" fut renforcée par de classiques 030T Corpet. Enfin dès 1923, le premier autorail De Dion "JA" est livré, il sera suivi dès 1924, par un "JB", plus ferroviaire, lui avec son moteur intérieur (il est le prototype des "KG"), ces deux engins resteront en service jusqu'à la fermeture !
Donc, un fil est ouvert sur ce chemin de fer, disparu, des Marches de Bretagne, toutes les documentations le concernant seront les bien venu !