Petite compilation d’informations sur la tuilerie du Fresne. La tuilerie du Fresne d’Argences fut crée en 1740 puis devint « Grande tuilerie normande » en 1871. Grâce aux frères Gourmez, sa spécialité était alors les tuiles vernissées qui décorent encore nombre de villas de la côte normande et l’ancienne gare d’Argences. En partie détruite en 1944, puis par un violent incendie en 1963, elle fut .reconstruite et modernisée. Ses productions étaient alors les tuiles, les planchers précontraints, les pots de cheminée. Elle fonctionna jusqu’en 1980. Argences était à l’écart de la ligne Paris Cherbourg établie en 1856. La tuilerie avait des problèmes pour transporter ses productions et faire venir le charbon également nécessaire à l’usine à gaz. La demande de desserte réclamée par le conseil municipal en 1894, ne sera réalisée qu’en 1912 par une voie allant de la Tuilerie à la gare de Moult avec arrêt à la petite gare toujours existante route de Vimont.
L’année 1913 connut une importante activité, 2 190 trains, 5 830 voyageurs, (Ce trafic, concurrencé par les autocars, cessa en 1936) et 62 103 tonnes de marchandises ( ce transport fut arrêté en 1965). La voie ferrée a laissé la place à un chemin piétonnier, aménagé par la Communauté de communes, reliant la route de Vimont à celle du Fresne. Ce qui ,après visualisation sur googlemap, répondra peut-être à ton interrogation sur le tracé de la voie.
Petit entracte susceptible de se traduire par une scène inattendue sur ton futur diorama ( je pense à une certaine référence du catalogue Busch
Le stégosaure découvert en 1955 dans les carrières de la briqueterie du Fresne d’Argences relevait d’une espèce inconnue. Les paléontologues, Robert Hoffsteller et Peter Galton, lui donnent un nom. Bien que trouvé plus près de Caen que de Lisieux, ce stégosaure fut baptisé : Lexovisaurus.
En Juin 1940, Argences est occupée par l'armée allemande, La tourbe est exploitée dans les marais. Elle est conditionnée en petits cylindres et transportée par wagonnets jusqu’à l’usine (l'usine à gaz?)(voie de soixante, traction certainement hippomobile)et la gare de Moult. Cette société, dirigée par M. Comby, employait des réfractaires au STO (Service du travail obligatoire) et leur évitait ainsi de partir en Allemagne. C’est peut-être cette installation qui à été confondue avec celle de la tuilerie qui était plus un outil de manutention interne et ne possédait pas d’engin de traction à voie étroite (là je m’avance un peu…mais je n’ai jamais trouvé quelque document que ce soit confirmant ou infirmant leur existence et vu l’étendue des installations, tout devait se faire à la force humaine…)
La tuilerie reprend son activité dès 1946 .
En 1956 L’usine est reconstruite et augmentée d'un atelier de "précontrainte" (poutrelles en béton armé et hourdis en terre cuite) pour la réalisation de niveaux d'immeubles, il est installé dans les bâtiments qui font face à l'usine. En 1969, un four tunnel modernise la cuisson. L’usine fonctionne quelques années au maximum de ses capacités, mais la décennie 70 lui est fatale avec le ralentissement des constructions, la concurrence des aglos (usine de Mondeville-Colombelles située à coté des hauts fourneaux) et la crise du pétrole. Elle ferme en 1980.
J’avoue n’avoir que survolé ce sujet à l’époque ou je m’intéressai à notre région et découvert tardivement l’existence du réseau d’exploitation de la tourbe, mais il n’est pas trop tard pour s’y remettre…ta curiosité est contagieuse et comme on dit :
deux brutes qui marchent vont plus loin qu’un intellectuel assis. 