Merci, Malletslm, pour tes compliments.
Pour répondre à tes commentaires, je crois qu'il faut d'abord se placer dans la situation de la fin des années 60'. A cette époque, les collectivités ne voulaient pas financer des chemins de fer obsolètes alors que les lignes fermaient partout (Ardèche, le premier département sans trains de voyageurs). Elles ne pouvaient pas deviner le potentiel de développement représenté par les chemins de fer touristiques. Pour elles, les associations d'amateurs étaient formées de gens passéistes ou d'enfants attardés qui voulaient continuer à jouer au train grandeur nature (je m'excuse mais c'était leur cruelle façon de penser).
Donc elles ont imposé cette clause qui interdisait de leur demander quelques subsides que ce soit, au CFV comme au CFBS.
Au début, le CFBS a galéré pendant 10 ans en assurant la préservation du matériel et de l'infrastructure (et c'était déjà formidable) mais sans pouvoir se développer et investir. Les choses ont changé avec la création du Syndicat Mixte pour l'Aménagement de la Côte Picarde (SMACOPI) dont les dirigeants éclairés ont compris le potentiel du CFBS et l'ont intégré dans leurs dossiers de subvention. L'interdit était levé et la pompe amorcée. Les investissements lourds ont commencé pour ne plus s'arrêter jusqu'à maintenant. Sans cela, le CFBS ne serait jamais devenu ce qu'il est actuellement.
Le CFV n'a pas bénéficié d'une telle opportunité et a dû continuer à se débrouiller seul.
Par ailleurs, la côte Picarde est la zone la plus touristique dans un département et une région qui n'ont pas une grande réputation dans ce domaine. Ces derniers ont donc favorisé son développement et le CFBS en a profité. Le CFV est, au contraire, dans des territoires qui possèdent d'autres pôles touristiques de premier ordre (les Gorges de l'Ardèche ou les Alpes). Le développement de l'Ardèche Verte n'était donc pas prioritaire.
Pour la structure en société du CFV, elle fut sans doute rendue nécessaire au début pour permettre l'achat d'une partie du matériel et de la ligne en 1975 quand l'Etat se désengagea, ainsi que l'embauche des premiers salariés. Ce n'est que plus tard, dans les années 90', qu'elle rendit plus difficile à mes yeux la poursuite du développement.
Le CFBS a connu une évolution inverse. En 1973, une société avait aussi été créée pour reprendre la ligne Noyelles - St Valery - Cayeux qui venait de fermer. Cependant, à la fin des années 70', le regretté M. Jentel ,alors vice-président du CFBS, a réussi à dissoudre ladite société et a transférer le matériel au CFBS.
Ce qui serait intéressant serait qu'un témoin de l'époque des débuts du CFV nous explique, sans polémiques inutiles, comment le Vivarais est passé d'un bénévolat semble-t-il très actif au début à la portion congrue que j'ai connue au milieu des années 80'.
Enfin, pour la création d'un syndicat intercommunal, c'était bien trop prématuré en 1969. Voir à ce sujet les péripéties de l'histoire des CFR puis VFV. La chance du CFBS est d'avoir repris en partie la concession de l'ancien exploitant SE puis CFTA, le département de la Somme restant propriétaire des infrastructures et rachetant même ensuite la section Noyelles - St Valery Canal à la SNCF.
Une erreur fréquemment commise actuellement est de ne pas se replacer dans le contexte historique, de raisonner sur des évènements passés comme s'ils avaient lieu actuellement et parfois de vouloir donner des leçons aux anciens sur ce qu'ils auraient dû faire à l'époque. Ils ont fait ce qu'ils ont pu, ont parfois pris des décisions qui se sont avérées être des erreurs par la suite, mais qu'aurait-on fait à leur place ?