par rms olympic » 16 05 2009 à 19:41
Cas des autorails "Renault SCEMIA" de l'ancien CBR et de celui des tramways d'Eure & Loir:
Le premier SCEMIA, fut sauf erreur, mis en service dès 1923 sur les CBR ( où "CF de la Banlieue de Reims et extensions"); Il fut suivis d'au moins, peu après, trois appareils un peu plus robustes. Si il est connu que certains ont assurés un véritable service urbain "Epernay à Ay et Mareuil, ainsi que divers compléments ruraux, il est également connu que deux d'entr'eux furent mutés aux Tramways d'Eure & Loir. : "c'est donc cette destinée, de ces deux appareils qui constituent l'objet de ce forum" ; ainsi que le "neuf" livré directement à Chartres.
Fin 1929, devant les difficultés et mauvais services assurés par le concessionnaire du réseau départemental d'Eure et Loir (Baert et Verney), le conseil général est contraint de racheter ce réseau, puis de "l'affermer à un exploitant" qui sera celui du Réseau de la Marne (CBR): la SGTD.
Afin de réorganiser les services, qui, à cette époque se concevaient encore souvent: "ferroviaires" (la dernière section des TEL " n'ouvrant" que le 01 01 31 !), il fallut d'urgence disposer d'autorails viables ( ce qui était loin d'être le cas avec les minables Verney et la Crochat, seule valable); en conséquences, la SGTD mute, après les avoir fait réviser par Renault, comme neuves (!) "deux automotrices SCEMIA" du CBR; un "troisième engin", légèrement plus puissant ( 28 cv fiscaux !) étant "acquis neuf", dès juillet 1930. Ces trois autorails roulent quelques mois sur le secteur de Chartres, puis sont mutés : l'un à Chateauneuf en Thymerais (ligne isolée de ST Sauveur à Chateauneuf et La Loupe), les deux autres (dont la NX 3... neuve) à Brézolles (ligne isolée de Dreux à Brézolles et Senonche) dès le début 1931. Notons que la section Digny à La Loupe ne fut exploitée, aux voyageurs, qu'un an, à peine et, essentiellement par la RS ex CBR !
Elles y auraient assuré un service très convenable, mais les évolutions en matière de transports locaux, particulièrement : les tramways ruraux longeant les routes, vont êtres fatales aux TWS "E & L". Le "groupe de Brézolles" cesse le trafic voyageurs par fer au printemps 1933 (la NX 3 neuve est aussitôt mutée à Chateauneuf) et, sur l'autre ligne, la navette de ST Sauveur à Chateauneuf est maintenu jusqu'au 31 décembre 1936 (à noter que le "prolongement" vers La Loupe cessa dès 1932 !). Pour information, les autres lignes TEL, essentiellement réduites aux marchandises, furent abandonnnées entre 1933 et 1935.
Dès la décision du "déclassement total" du réseau prise, le conseil général, propose à la vente le "matériel roulant":
En fait, seule la "régie des CF des Côtes du Nord" s'est intéressée pour "l'autorail RS N° NX3". Ce dernier, disposant d'un kilomètrage faible (en fait, durant près de 4 ans, il effectuait, journellement : 3 ou 4 courses sur une ligne de... 4 km !), fut acquis dès Mars, puis muté à ST Brieuc début avril 1937; ayant participé à une étude sur les anciens TEL (en 1970), des anciens traminots m'avaient affirmé, à cet époque, que les deux autres RS (en bon état), avaient également "intéressé la Régie CDN". Cependant, ces deux RS ex CBR, furent utilisés comme "Draisines" par les entreprises affectées à la dépose du réseau, terminée en 1938 ; elles furent "officiellement ferrailées" peu après (bien que / au début des années 60, dans la remise ex TEL, j'avais aperçu par les fentes des portes, un mystérieux engin, reposant sur le coupon de voie métrique restant : "épave d'une RS" ? le mystère reste entier, car la remise de Chateauneuf (route de La Loupe) fut détruite peu après.
Quant à la NX 3, elle fut renumérotée : CDN 22, puis après l'arrivée des ABH 6, en 1948, avec le N° 122 (21, puis 121 étant la grosse Renault à bogies type NK)
cet engin, probablement peu utilisé après les suppressions massives de 1948/1950, subsista encore de nombreuses années et ne parait avoir été démoli que peu avant la liquidation de la Régie des CDN (1956/57).
LA CARRIERE DE LA 122 aux CDN ? il est curieux de constater que cet engin qui, livré en même temps que les superbes DE DION OC1 et, de plus, encore existant presque jusqu'à la fermeture ne fut jamais photographié, du moins de près ! Quelles lignes a - t - il desservi ? garda - t- il son moteur original ou fut -il, comme sur la RS (type NK) 121 et sur le DE DION 13 (type KG) remplacé par un Diesel, moins gourmand que celui à essence ?
EN RESUME : bien des "mystères à lever" sur le destin de cet "autorail oublié" : probablement le dernier livré de la longue "lignée RS" et qui connu une carrière honorable de plus de 20 ans, en deux réseaux !