Outrages écrivais-tu...
Je nuancerai sérieusement.
A la fin du XIXème siècle, quelques constructeurs, Corpet entre autre, s'étaient fait une spécialité des machines facilement convertibles d'un écartement à l'autre. Cela correspondait à une demande des entrepreneurs qui travaillaient sur les chantiers de construction des voies ferrées.
- Exemple avec une Corpet-Frot :
Corpet N° d'usine 391, 030T, 15t, convertible VN/VM, commandée par Frot-Gagnon, numérotée n°12 et baptisée "Le Progrès", livrée le 26.01.1882. Les techniciens apprécieront la distribution. Cette machine a participé aux travaux de construction du Canal du Nord, en 1908.
Chez Ambujault, puis Lucien Corpet une quinzaine de locomotives convertibles VN/VM sont recensées :
Outre la N° 391 de chez Frot, on doit signaler :
- N°75, une 020T de 12t, "Breda", livrée le 17.02.1862, en VN à Collet & Pellet, revendue en VM en 1870 à l'Emmenthal-Bahn.
- N°210, une 020T de 11t, "Le Lignon", livrée le 05.02.1876, à l'entreprise de travaux Chaumont & Bavisy. Cette Corpet illustre bien les besoins des entrepreneurs du BTP lors de la construction des voies de chemin de fer : "Le Lignon" fut d'abord utilisé en VN sur le chantier de la ligne PLM de Boën sur Lignon à l'Hopital-sous-Rochefort, puis en 1887/88 en VM pour construire la ligne Sud France Draguignan-Meyragues, qui acheta en 1905 cette locomotive de travaux.
- N°321, une 020T de 10t, "L'Abeille", livrée le 01.0.1.1881 à Ythier.
- N°322, une 020T de 10t, "Désirée", livrée à Croix-Bavisy le 30.12.1880. Info spéciale Tyrphon, cette Corpet convertible travailla aussi dans l'Aisne, pour l'entreprise Michon de Neuily Saint Front et sur la ligne Roisel-Hargicourt, avant d'être retirée du service en 1908/09.
- N°345, une 020T de 11t, "L'Alpin", livrée le 19.05.1881 à Longrée. Une longue carrière : cette Corpet ne fut démolie, après avoir connue plusieurs exploitants, qu'en 1954.
- N°346, une 020T, de 10t, "La Vosgienne", livrée à Martin le23.07.1881. Cette machine fut aussi mise en service en 1901 et termina sa carrière sur le Roisel-Hargicourt.
- N° 377, une 020T, de 10t, livrée à Black et l'Écurueil le 16.02.1882.
- N°465, une 030T de 11t, "Marmande", livrée ) l'entreprise Bonéry le 13.04.887.
- N° 469, une 030T de 16t, "Mont Blanc", livrée le 13.04.1887 à l'entreprise Rougier & Aillaud qui la numérote n°10. Une longue carrière qui s'acheva après la seconde guerre mondiale, aux Houillères du bassin de la Loire.
- N° 469, une 030T de 16t, "L'Avre", livrée le 13.04.1887 à l'entreprise Rougier & Aillaud qui la numérote n°11. Cette machine travailla sur le chantier Sud-France de Draguignan-Meyragues, puis fut revendue à différentes entreprises de TP, avant d'être ferraillée en 1938.
- N°481, une 030T de 10,7t, "La Cerestenne", livrée le 24.02.1888 à l'entreprise de TP Orizet & Gache de Nice. Elle travaille à la construction de la ligne VM Nice-Digne, puis à la ligne VM du PLM entre Miramas et l'Estaque. Ferraillée en 1962/63.
- N°492, une 030T de 15t, "Juliette", livrée à la sucrerie Ouvrée de Souppes sur le Loing. Ultérieurement, elle travailla sans doute à la construction d'une écluse au Havre, employée par l'entreprise Viger-Schneider et Cie.
Mais Corpet produisit aussi quelques autres machines convertibles vers d'autres écartements.
Pour en savoir plus - Un article complet sur les Corpet convertibles dans le N°18 de Rail et Industrie.

Une entreprise qui n'a jamais acheté une Corpet neuve !!! Est-ce bien une compagnie ferroviaire sérieuse ?!...