PargnyTraversée dangeureuse.Entre Sainte-Euphraise et Pargny, le CBR amorçait sa descente du plateau champenois vers Reims, une belle pente. La plateforme suivait en accottement sur 1,5 KM, l'actuelle D 980, avant de traverser la "Grand Rue" de Pargny.
Et aujourd'hui, tout en bas du village, dos à la gare.
Autant vous dire qu'avec un convoi chargé, cela demandait toute l'attention du mécanicien, et de bons freins.
Dans son N°1788, le
Petit Journal Illustré, du 29 mars 1925, titrait sa page de couverture
"Un client qu'on attendait pas".
« Ce client, c’est celui qui entra tout à coup dans un café de Pargny, prés de Reims.
Le petit train qui desert la banlieue de la ville champenoise traversait tranquillement ce village lorsque, tout à coup, la locomotive sortie des rails. Les freins refusèrent de fonctionner et tout le convoi suivit la machine.
Celle-ci, après avoir parcouru une cinquantaine de mètres, broya une auto qui se trouvait sur la route, monta sur le troitoir et, démolissant la devanture d’un café, vint s’arrêter enfin à quelques pas des consommateurs abasourdis.
Ceux-ci eurent plus peur que de mal. De même les voyageurs qui se trouvaient dans le train. Mais, pris sous les décombres, le mécanicien et le chauffeur de la locomotive ne s’en tirèrent pas sans blessures. »Sources :Image : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7176730/f12.imageArticle : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7176730/f2.imageUn accident grave, donc...
Mais qui pose au moins 2 questions :
1) La date, le petit journal illustré est daté du 29 mars 1925. Or Claude Wagner reprend dans son livre la date de 1926, extrait d'un ouvrage d'un historien local. Y-a-t'il eut à Pargny, 1 ou 2 accidents ? Ou bien plutôt une erreur de date ?
2) En effet, dans le tome 2, p. 80, de son livre sur le CBR, Mr Wagner publie des photos d'un accident, provenant de la collection P. Cosnard.
Qu'y voit-t'on ?
La devanture d'un "café, billard, tabac", qui n'est pas défoncée, mais devant lequel l'accident c'est produit. Puis sur une seconde photo, une autre façade, où des étais sont posés. Celle qui a du être heurtée par la motrice. Enfin, après cette façade, un Ford T réduite à l'état de "compression de César", suite à une greffe de tampon...
Bref, les faits sont cohérents, mais pour être "vendeurs", les illustrateurs et journalistes du Petit Journal ont donné dans la presse à sensations.
Une entreprise qui n'a jamais acheté une Corpet neuve !!! Est-ce bien une compagnie ferroviaire sérieuse ?!...