Nous avions discuté avec gnr37, en page 4,7,11,12,15,18 d'un possible réseau Decauville sur les hauteurs du Havre ayant pu être témoin de manoeuvres d'artillerie lourde avant la première GM, manoeuvres attestées par une photo, que l'on retrouve d'ailleurs dans plusieurs journaux et publications de l'époque. Il s'est avéré qu'il s'agissait certainement du réseau d'un champ de tir situé dans la plaine alluviale proche de la Seine et de l'usine Schneider grande pourvoyeuse d'artillerie...
Il n'empêche qu'il y eut bien un réseau Decauville sur les hauteurs du Havre mais construit par les Allemands pendant la 2ème GM quand il s'est agi de transformer Le Havre en "Forteresse" du mur de l'Atlantique, à partir de 1942, pour interdire l'usage du port aux Alliés en cas de débarquement.
Nous allons faire un petit tour sur les traces de ce chemin de fer aujourd'hui presque complètement disparu, qualifié de "stratégique", ce qui semble très exagéré.
Son utilité semble surtout résider dans le transport de matériaux destinés au bétonnage de la "forteresse".
Il apparait sur cette carte du département de Seine Maritime :
Il apparait également sur cette archive militaire allemande sous forme de points rouges :
Sur la carte suivante il apparait en trait bleu, joignant une gare d'échange militaire établie pour les besoins de la cause le long de la ligne VN Le Havre-Les Ifs par Montivilliers, au pied du plateau du pays de Caux qui domine la vallée de la Lézarde, sur le territoire de la commune d'Harfleur. La ligne va remonter la vallée de la Rivière de Fontenet pour atteindre le sommet du plateau.
Localisation actuelle sur une vue Google; l'emplacement de la gare d'échange est maintenant occupé par l'Hôpital Jacques Monod et son parking.
Voici une vue d'ensemble du site en 1945.
IGN Remonter le temps.
Vue de l'extrémité sud du faisceau de la gare d'échange.
IGN Remonter le temps.
Extrémité nord.
IGN Remonter le temps.
On remarque que les voies sont démontées. Peut être servent elles, comme à Royan, à déblayer les ruines du centre ville inutilement bombardé les 5, 6, 8, 10, 11 septembre 1944 : 2 000 morts civils, 80 000 sinistrés... peu de morts allemands puisqu'ils stationnaient dans les fortifications sur les hauteurs de la ville...
On voit également les garages vraisemblablement destinés au matériel moteur que l'on ne voit nulle part. Partout, en vrac, des berlines sont abandonnées.
Sur la photo suivante, orientée perpendiculairement aux 2 précédentes, on remarque encore du matériel abandonné, de trois types différents semble-t-il. Sur la droite on remarque des coupons de rails entassés.
Cette vue est de 1948 quand les autres sont de 1945.
IGN Remonter le temps.
La ligne entame sa montée vers le plateau en suivant le fond de vallée de la Rivière de Fontenet qu'elle traverse à plusieurs reprises. On remarque également le départ d'un embranchement truffé de rebroussements qui grimpe le raide versant de vallée menant au plateau de Caucriauville. On en parlera tout à l'heure.
IGN Remonter le temps.
C'est dans ce secteur que se trouve l'un des ponts de la ligne dont un participant du forum "Atlantikwall" m'a proposé la photo. Je n'ai pu la localiser plus précisément. Je remercie ici ce participant.
