Ile de Ré

[rail1435]

... ou pissé dans la glycine?

[Patrick ze rabbit Deludin]

Pas de piscine à la maison : dans une île ou à moins de 50 km des côtes, les piscines devraient être interdites, au nom de la sauvegarde de la planète. En plus, c'est totalement inutile puisque l'eau est mauvaise pour la santé.
La preuve ? Ça trouble les boissons anisées .
Et en plus l'eau bue éclate .
Quand il n'y aura plus d'eau douce sur Terre, on sait déjà qu'on n'ira pas la chercher sur Mars, où il n'y a que des barres chocolatées...

Par contre, j'ai du fer à ne pas savoir quoi en foutre... ...
Navrant...

[Zébu]

Comme tu dis !

[Patrick ze rabbit Deludin]

Bonne année à tous !

Bon, je vais commencer 2015 par faire acte de contrition, non pas pour mes plaisanteries d'un goût douteux (je sais que certains les attendent avec impatience...), mais en ce qui concerne l'emplacement de la gare de Ste Marie, et suite aux remarques de Malcolm.

Si j'avais regardé de plus près ma carte de 1942, j'aurais vu que :
* la gare est située au sud de la voie,
* la voie est à présent occupée par la route, l'ancien tracé étant plus au sud lui aussi.
Voici cette comparaison :

Qui plus est, je sais par André Artur que la gare était constituée de la voie mère, d'un évitement situé au sud de celle-ci et d'un "abri avec bureau" près de l'aiguille ouest, toujours au sud.
La forme de l'actuel stationnement épouse effectivement cet ensemble, il contient aussi -curieuse coïncidence - l'abri d'attente des autocars.
Donc la gare devrait être là... mais elle n'y est plus !

J'irai voir de plus près jeudi, puisqu'il faut que je me rende dans l'île.

Une remarque faite par un copain qui éructe le teuton, euh qui parle allemand (voir illustration du haut): "außer betrieb" veut dire "hors service" ! On retrouve la même expression un peu partout sur la carte. Je pense que les occupants, en 1942, avaient fait le point de l'existant avant de remettre le "réseau" en fonction pour l'organisation Todt.
Qu'en pensez-vous ?

À suivre...
Et maintenant

[oie galopante]

Bonjour Monsieur Lapin,

C'est dommage que la gare n'a pas été retenu pour être utilisé comme un abri de bus.

Rue de la Gare semble si loin de la gare. Partie a été renommé Rue des Alouettes, peut-être?

D'autres membres peuvent souhaiter savoir que un peu à l'est de Rue de la Gare est Venelle de la Gare - marqué en rouge sur cette image Google.

bleu = Rue de la Gare; rouge = Venelle de la Gare

Plus de votre part bientôt, j'espère.

[Patrick ze rabbit Deludin]

Oui, c'est d'autant plus curieux que la rue en courbe qui part du marché, qu'on peut estimer être le centre "vivant" ou commercial de Ste Marie (l'église est excentrée) aurait du s'appeler "Rue de la Gare" d'un bout à l'autre puisqu'elle y menait ! Les français sont compliqués...

Bon, reprenons notre train à peu près à l'heure en gare de la Noue et dirigeons-nous plein nord pour retraverser l'île en direction de la Flotte. Et cette fois, je vous jure que j'ai ma carte-référence sous les yeux. En plus, là, c'est un tronçon que je connais bien parce que je suis... chez moi !
La voie suit la départementale joignant les 2 communes, d'abord du côté est puis du côté ouest : à partir de ce basculement, le "talus" en accotement a été digéré par les élargissements successifs de la chaussée, mais elle zigzague toujours autant ! On se demande si elle n'a pas été tracée un lendemain de fête...
Le rond jaune, c'est là où se trouve le terrier familial

Je reviendrai ultérieurement sur les 2 gares de la Flotte.
On retrouve le tracé à l'entrée sud du village. Les récents travaux (automne 2014) de réaménagement d'un giratoire au tracé idiot et la création d'une piste cyclable n'ont pas fait réapparaître de traverses, j'ai vérifié. Après, la voie longeait le mur côté est, ce qui explique la largeur inusitée de la chaussée :

La voie plongeait ensuite par une grande courbe à gauche pour éviter la commune par l'ouest. Son tracé est aujourd'hui occupé par des petites rues "desservant les derrières", comme on dit localement sans penser à mal (...ni à mâle, d'ailleurs ) :

Partiellement, elle a servi longtemps de première déviation à la commune, sous le nom qu'elle a toujours d' "Avenue des 10 Moulins" (il n'en reste qu'un, du moins la tour, et encore il faut savoir où il est). On en voit le tracé superposé représenté en vert sur la première carte ci-dessus, elle vient tangenter l'avenue par le sud-ouest :

La voie passait devant le dépôt, une voie (ou deux ?) en impasse, uniquement accessible en marche arrière en arrivant de la Noue. Malgré des constructions récentes, son emplacement est toujours vide d'habitations :

Un dépôt ?? Pas celui pour des machines mais uniquement pour des wagons. Oui car, pour rejoindre la gare initiale (tracé orange), le train devait rebrousser jusqu'au port. Donc tout ce qui n'allait pas en gare ou sur les quais restait là, à attendre le retour du convoi, qui devait ré-atteler avant de repartir vers St Martin, la prochaine gare.
Inutile de dire qu'au moment de constituer le convoi à Sablanceaux (parce que dans l'autre sens, ça ne marche pas : réfléchissez-y), il n'y avait pas droit à l'erreur.
Inutile de dire aussi que là, on commence à prendre du retard...

La voie-mère (tracé bleu, toujours) décrivait ensuite une large courbe vers l'ouest, à l'emplacement du gros tank teuton sans clignotant.
À l'arrière-plan (rectangle rouges sur les deux autres tanks teutons) se trouvait la 2e gare, dont je n'ai trouvé ni photos ni vestiges.

La voie menant en impasse sur le port s'embranchait dans la montée, oui parce que là ça monte (la "côte de Coquereau", qu'on appelle ça : ça casse bien le mollets des touristes à vélo l'été). Elle passait en accotement là où est garé le lapin à moteur gris métallisé et "descendait" en ville, toujours en accotement : la route en a conservé une largeur inhabituelle et un dévers très marqué.

La prochaine fois, je vous emmène en ville et je vous parle des gares, promis !

...et maintenant, je vais lire ce qu'ont écrit les autres

[Bart]

Bravo pour la visite guidée !


Il s'en passe de belles, sur l'ile... Bon, c'est totalement HS, mais...
http://www.leparisien.fr/poitou-charent ... 420161.php
Ce qui est étonnant, c'est que vu ce que cela semble rapporter, personne "de chez nous" n'a imaginé de créer une entreprise pour en tirer parti, si possible dans un esprit un poil plus correct que la méthode dévoilée ?

[Patrick ze rabbit Deludin]

C'est François Pignon qui doit faire attention !
Bon, je me rue sur mon plat de carottes et je reviens vous parler de la Flotte, ces gares, son restaurant, tout ça...

[Victor le chat]

Patrick, oublie pas le resto de Saint Martin !

[Patrick ze rabbit Deludin]

Voui voui, un peu de patience, on n'est pas encore rendu

Un petit rappel de l'épisode précédent : le train rebrousse jusqu'au port par une voie en zigzag à fort dévers qui évite une zone marécageuse où personne n'aurait eu l'idée de construire. Enfin jusqu'aux années '70...

Bon, les gares de la Flotte. Pourquoi au pluriel ?
Parce que la première a été implantée assez près du port. Elle était accompagnée d'un restaurant, dont le bâtiment est toujours là (ce sont aujourd'hui des appartements, le resto n'a pas survécu au train). Elle était composée d'une voie d'évitement au sud, et d'un "abri avec bureau" à l'angle sud-ouest, deux grands classiques de l'île.
Je vous livre ici une vue moins courante que l'habituelle car prise vers l'ouest, et qui a l'avantage de vous montrer la disposition de tout ce petit monde :

Cette disposition a disparu en 1929 pour être remplacée par la gare, évoquée précédemment, située dans la courbe à l'extérieur de la commune (même aujourd'hui, malgré son extension). C'est dire si les chances de résister aux transports en communs naissants étaient minces, dans de telles conditions !

Mais revenons à notre plan d'origine : Après la gare, la voie rejoignait le port en "descendant" le cours Félix Faure : elle régnait sans partage au beau milieu de la promenade, ce qui n'empêchait pas les piétons de s'y... promener ! La première vue ci-dessous, prise au carrefour avec la rue du Château des Mauléon * , anciennement "rue des Charettes", est très rare, profitez-en !
(* meuh non, y'a jamais eu de château à la Flotte, tout au plus des vestiges gallo-romains )

Elle arrivait ainsi au port, sur lequel nous reviendrons dans un prochain épisode parce que... j'ai pas eu le temps de préparer les vues !

À plus tard pour un nouvel épisode. maintenant c'est comme d'hab...

[oie galopante]

Bonjour Monsieur Lapin,

Merci pour cette visite guidée fascinante de votre île.

La deuxième gare de La Flotte at-il eu un bâtiment semblable à la première?

[Patrick ze rabbit Deludin]

Bon, un petit détour de mon programme initial, pour répondre à Malcolm.
Cette 2e gare, d'après ce que m'en a dit André Artur, devait être du même modèle que la première : "abri avec bureau". On peut même se demander si la première n'a pas été démontée pour être remontée au nouvel emplacement. D'après lui (et les Archives Départementales où il a puisé ses informations), la voie d'évitement était au nord de la voie-mère, le bâtiment au nord-est de l'aiguille : ça change ! Ce doit être le tracé représenté ci-dessous.
Comme je l'ai dit, je n'ai trouvé aucune carte postale ou photo de famille qui la montre.
Par contre, il est probable que, sur cette vue aérienne datant de 1950 (le train avait disparu depuis 3 ans environ), ce soit le bâtiment dans le cercle rouge.
On remarquera que tous les chemins y convergent.

On peut supposer que le dépôt a été abandonné après 1929 puisque le train ne rebroussait plus jusqu'au port : plus la peine de laisser des wagons de côté, et il fallait venir chercher les marchandises à la gare, loin du centre-ville.
J'ai volontairement laissé la première vue sans surcharge, pour que vous puissiez vous faire une idée personnelle, car je ne prétend pas détenir la vérité, mon grand' père ne m'en ayant jamais parlé. Mon tracé, grâce à la carte allemande, est en tout cas plus juste que celui fait sur les photos.
J'ai également mis à la même échelle la vue aérienne récente, pour vous montrer que cette gare serait sans doute aujourd'hui à l'emplacement du carrefour giratoire.
Le Vo n°7 n'est plus aujourd'hui qu'une petite rue sans intérêt qui ne débouche même pas sur le carrefour. Il a été remplacé par l'avenue des Moulins déjà évoquée, implantée sur le tracé du train. C'est le trait vert fin de la 3e vue.

C'est tout pour ce soir.

[Patrick ze rabbit Deludin]

On est jeudi, j'avais signalé qu'à l'occasion d'un tour dans l'île pour le travail je retournerais voir de près l'emplacement de la gare de Ste Marie.
D'abord et avant d'y aller, mettons sur la vue aérienne actuelle le tracé de l'ancienne vue de 1948 : j'ai reporté en même temps et à la même échelle le tracé encore visible de la voie ferrée et les rues adjacentes. Voilà ce que cela donne :

Vu de près, l'abri des bus peut sembler être un vestige de l'ancienne gare ("abri avec bureau"), noyée dans d'autres constructions : épaisseur du mur correspondant éventuellement aux briques de 22 cm utilisées à l'époque, gonds de volets énormes fleurant bon une période révolue. Mais aucune microfissure entre les différentes constructions sur les murs ne permet d'être affirmatif.

Donc je ne peux pas en dire plus, n'ayant de plus pas trouvé de CP anciennes, que ce soit dans mes albums, ceux des copains ou Delcampe.

[Patrick ze rabbit Deludin]

Revenons à la Flotte.
Au fait, pourquoi ce nom à mon patelin ? Sans doute parce que la vaste baie, abritée des vents dominants d'ouest par l'île de Loix (hé oui, c'est une autre île), était propice à y faire reposer une flotte de navires à l'abri du gros temps.

Donc, nous "descendons sur le port" en suivant le cours Félix Faure. Mais, pour remettre les choses dans leur contexte, il faut d'abord restituer le décor de 1898.
Pour cela, mise à la même échelle du cadastre de 1843 et de la vue aérienne de 1950, car entretemps le fond du port (quai sud) a été réduit pour élargir la départementale vers 1947 ou 48. Les parties hachurées sont donc "récentes".

Il faut dire que le port, créé au 17e siècle, a beaucoup évolué, avec la disparition progressives des cales, notamment. Et il va bientôt (2016 ?) être défiguré par une gigantesque porte destinée à fermer le bassin lorsqu'il y aura risque de submersion : on a beau dire aux "spécialistes" que l'eau fera le tour parce que l'eau, c'est de niveau, il semble que non, elle suivra les panneaux "l'eau est priée de (ne pas) passer par là" .
On distingue bien sur certaines cartes postales la fissure engendrée par le tassement du nouveau remblai dans les pavés, et même quelques années après dans le bitume qui les recouvre.

Voici le tracé approximatif des voies autour du port...

..., les cartes postales d'époque...

... et aujourd'hui, à peu près sous le même angle.

Les tronçons des quais sud et est, accessibles par des plaques tournantes, devaient sans doute desservir la Compagnie Rhétaise dont les navires arrivaient à quai à l'entrée du bassin. Ces rails n'ont pas laissé de traces photographiques sur les cartes postales de 1909, donc ont disparu avant, sans que je puisse préciser la date.

On notera la géométrie curieuse des voies et la drôle de tronche de la plaque tournante à l'angle sud-ouest . On notera aussi qu'en 1957, plus rien ne paraissait, je le sais, j'y étais ! (et en tenue d'époque, s'il vous plaît. On ne se moque pas... ).

La voie ferrée a donc progressivement régressé, interrompue ensuite devant la distillerie Margotteau, dont une partie a disparu à la fin des années 40 pour créer le stationnement actuel, et l'autre est devenue l'excellente "maison du Platin" , petit musée local qui parlera bientôt du p'tit train à la Flotte, je m'en charge !

La suite, je vous l'ai déjà racontée : la voie sera déposée sur l'intégralité de sa pénétration en ville en 1929, pour ne desservir que la nouvelle "gare extérieure".

Deux anecdotes pour finir le sujet :
Avant que le tour du port soit chaussé de pavés blancs bien glissants les jours de pluie et dangereux en cas de verglas , on voyait apparaître après une ondée des enfoncements remplis d'eau régulièrement disposés sur le bitume : les traverses n'ayant pas été retirées avant la réfection de la voirie, elles pourrissaient lentement et le sol s'enfonçait à leur emplacement ! j'ai une photo quelque part, faite après une pluie d'orage, mais où ?
Aussi, une curiosité ferroviaire, encore visible celle-là : la voie qui remontait le quai ouest en évitant les cales et l'escalier s'incurvait brutalement pour s’arrêter au pied d'une bitte, ce qui n'est pas un gros mot lorsque cela s'écrit avec 2 "t" . On en distingue encore la trace dans la forme de l'enrobé, en 1953 (Pourquoi 1953 ? Parce qu'on refait la grande jetée) :

J'ai bien dit "La voie s'arrêtait". Pas les wagons dont le tampon central a marqué de manière indélébile le côté de la bitte !
(Merci au soleil rasant de Noël qui rend la photo plus explicite !).

La prochaine fois, on monte à la capitale...

Mais avant, le lapin...

[oie galopante]

Très intéressant, Monsieur Lapin.

Un bon début de mon dimanche.