Deux honorables participants à ce fil s'étaient interrogés, pages 13 et 38, sur un embranchement mystérieux de la ligne Amiens - Aumale (Envermeu). Cette antenne naissait en gare d'Hornoy pour, après une courbe de l'ordre de 100 m de rayon (grosse moto), filer droit vers le sud-est pour rattraper les emprises abandonnées d'une éphémère ligne stratégique créée en 1918.
La réponse se trouve probablement dans le tome
ad hoc de l'ouvrage "
Les petits trains de jadis" utilement produit autrefois par les Editions du Cabri. On y lit en effet en la page 70 de cet ouvrage que "
des terrains d'aviation étaient embranchés près d'Hornoy sur la ligne d'Aumale".
En effet, à une période où l'Allemand s'était montré très envahissant, il avait mis la main sur le terrain d'aviation de Poix-Croixrault (Somme) pour l'aménager avec deux pistes bétonnées de 1 600 x 50 m nanties de nombreuses voies et aires de dispersion à l'usage des oiseaux métalliques de
Dicke Hermann, très malheureusement connu sous son patronyme
Goering. Nul doute que ces travaux ont dû engendrer une lourde logistique (amenée du matériel, du ciment voire du sable et autres ingrédients), souvent assurée en ce temps par la voie ferroviaire.
Ci dessous un cliché avec en bleu la ligne Amiens - Aumale (SE Somme, active jusqu'en 1948), en violet celle abandonnée (1920, voire 1919) de Feuquières-Broquiers (Oise) à Ponthoile (Somme, près Noyelles/mer) et en vert l'antenne apparaissant desservir l'aérodrome de Poix avec une activité de fin 1940 (antérieurement ? car utilisé par la
RAF avant l'arrivée du trublion susdit) à mi 1944 pour la
Luftwaffe (utilisation jusqu'à fin 1945 par les Alliés).
A noter qu'à son extrémité sud-est (en bas à droite), cette antenne semble se diviser en deux (à vérifier encore) avec une branche bien visible contournant un village (Thieulloy-l'Abbaye) pour se diriger vers on ne sait encore où (les aires de dispersion ? des aires de stockage de carburant ou de munitions ?), une autre se prolongeant tout droit (très peu visible sur cliché aérien, donc à confirmer), possiblement vers les pistes en béton (approvisionnement d'une centrale à béton ?).