par eric fresné » 03 04 2020 à 19:15
En parcourant l'historique des 68e et 69e RAP, je suis tombé sur deux mentions de la Forêt de Parroy :
1917
Les réseaux du G. A. E. étaient, jusqu'en mai 1917, les moins développés de tout le front. Le peu d'activité de ces secteurs n'avait pas donné aux travaux l'impulsion due aux événements sur d'autres points. Le renforcement général de l'organisation défensive, l'éventualité d'opérations offensives amenèrent l'étude de tout un programme de travaux qui reçut F approbation du commandement en juillet 1917.
Le réseau de la VIIIe armée, qui, à l'origine, se confond avec le réseau du D. A. L. et de la Ière armée, avait été ébauché en 1916. Il en était resté à trois faisceaux, sans liaison entre eux, ayant respectivement leur point d'attache.
A Toul et à Belleville : ligne de la Woëvre;
A Agincourt et à Varangéville : ligne de la forêt de Champenoux;
A Croismare et à Saint-Clément: lignes de la forêt de Parroy.
Le secteur entre Moselle et Seille, vallée de la Mauchire et de la Natagne, n'était pas desservi; la région Lunéville-Baccarat était également dépourvue de voies de 0,60. Le programme nouveau, comportant environ 200 kilomètres de voies, nécessita le renforcement en personnel du réseau de la VIIIe armée et l'augmentation de ses ressources en matériel qui, en juillet 1917, se réduisaient à 37 machines et 165 wagons.
1918
L'ancien programme de la VIIIe armée était resté inachevé, faute de ressources suffisantes et de personnel. Il avait un caractère offensif qui ne s'adaptait plus à la situation nouvelle. On abandonna donc les travaux en cours dans la région Montenoy-Agincourt et dans la région Einville-forêt de Parroy. Comme dans les autres armées, on se préoccupa de desservir les établissements de l'arrière.
Les principaux stockages de munitions de l'armée étaient répartis sur les lignes :
Toul-Paris à Pagny et à Sorcy;
Toul–Neufchâteau à Domgermain;
Toul-Mirecourt à Ludres;
Nancy-Épinal à Einvaux.
La desserte de ces dépôts et leur liaison avec la zone avant entraînèrent la construction des lignes suivantes :
1° Rocade Pagny-Sorcy, destinée à remplacer la transversale Pagny-Corniéville-Aulnois-Sorcy, trop rapprochée du front;
2° L'embranchement Domgermain-Écrouves, permettant d'accéder au secteur de Ménil-la-Tour sans traverser la place de Toul;
3° La ligne Ludres–Art-sur-Meurthe, avec ponts sur le canal et sur la Meurthe reliant le grand dépôt de Ludres au secteur de la forêt de Champenoux;
4° La ligne Einvaux-Gerbéviller--Saint- Clément, assurant la liaison entre les dépôts d'Einvaux et de Saint-Clément et ravitaillant le secteur de la forêt de Parroy.
De toutes ces lignes une seule resta inachevée, celle de Saint-Clément à Einvaux. Au mois d'août, la section Saint-Clément-Gerbéviller était posée : la section Gerbéviller–Einvaux ne fut pas entreprise.
On est loin des gros réseaux de la Somme, de l'Oise , de l'Aisne ou de la Meuse... Cela montre également la très grande labilité de ces réseaux qui ont pu très vite apparaître ou disparaître au fil des circonstances.