Je pense que des précisions s'imposent.
Petite définitions des appareils :
- Un injecteur aspirant commence par aspirer l'eau des soutes en léger contrebas, et refoule vers la chaudière de l'eau moins chaude qu'un refoulant (baisse de rendement global du à une première utilisation pour aspirer). En plus, tout le monde sait (du moins je l'espère !) que plus l'eau des soutes est chaude et le niveau bas, moins ça fonctionne bien... D'ailleurs, au-delà de 30°, le rendement de l'injecteur aspirant chute inexorablement, jusqu'à ne plus injecter du tout vers 34°, surtout si il s'est échauffé lui-même !
- Un injecteur en charge est installé sous le niveau bas des soute et ne fait que refouler l'eau à une pression supérieure à celle de la vapeur dans la chaudière, et a pour "avantage" d'injecter de l'eau chaude (relativement !) de par son fonctionnement. Il est donc beaucoup plus facile à amorcer (eau froide non mélangée à de la vapeur), et moins sensible à la chaleur ambiante.
- Un éjecteur a pour rôle de faire du vide pour les freins en pompant de l'air, ou pour pomper de l'eau en contrebas, mais avec une hauteur maxi de quatre à cinq mètres pour avoir un bon rendement et quand il est en bon état (c'est de la physique de base. En pratique, le vide maximum que l'on peut créer est de l'ordre de 600 à 680 mm, moins les pertes, et sans compter l'altitude réelle, la météo et la température). Le but principal de la vapeur étant de faire du vide, son mélange avec l'eau aspirée ne créé qu'un léger réchauffement, sa condensation utilise quasiment toute son énergie. Il vaut mieux d'ailleurs, car si après l'eau est utilisée avec un injecteur aspirant cela risque de ne plus fonctionner correctement... En fait, quand on utilise un éjecteur pour faire de l'eau, c'est la pression atmosphérique (760 mm de mercure, 101325 Pascal, soit 10,33m en colonne d'eau douce) qui refoule l'eau vers les soutes, car il ne fait que créer un vide au-dessus de la soute dans sa chambre d'aspiration !
- Un pulsomètre crée un très léger vide pour remplir sa chambre, mais la vapeur est utilisée principalement pour refouler l'eau. C'est un appareil relativement lourd et encombrant qui est en général installé à demeure fixe et très près du niveau de l'eau à pomper. Par contre, suivant la pression de la vapeur, il peut refouler beaucoup plus haut, vers un château d'eau par exemple. Ce qui n'empêche pas que la vapeur lui soit fournie par une locomotive ! De plus, de par son fonctionnement et sa conception beaucoup plus simple qu'une pompe à piston, et sa quasi absence d'entretien et de lubrification (pas de risque d'huile dans l'eau), il a longtemps été privilégié jusqu'à l'arrivée des pompes électriques à turbine.
C'est donc un abus de langage de baptiser "pulso" l'installation de la DFB, ou d'autres machines équipées d'éjecteur. Surtout que pulso a pour origine étymologique pousser ! Ou encore peut-être une traduction erronée ?
En espérant que cela éclaire vos lanternes.
Jacques