Tiens, le lapin archéologue va vous parler du pavé.
C'est les romains qui ont commencé (les égyptiens et les babyloniens utilisaient plutôt des dalles).
Bon, ils ont pavé les grandes agglomérations (allez faire un tour à Pompéi), et les axes principaux : ce qu'on appelle les voies romaines.
Sauf qu'ils ont plus généralement fait appel à un autre procédé qui consistait à faire une chaussée bombée au milieu, bien drainée et notamment bordée de fossés. La surface était constituée de cailloux soigneusement criblés et compactés par couches successives, et ça a tenu jusqu'à aujourd'hui. 2000 ans, c'est pas mal.
Voie romaine près de Jonzac (17) :
(photo ma Pomme)
Un petit malin écossais, du nom de MacAdam, "inventera" le même procédé plus récemment (voir
Oui qui) : devait avoir des contacts avec des archéos, çui-là

.
L'enrobé, lui, est beaucoup plus récent, et il y a eu d'autres procédés entre le macadam et les méthodes modernes. Mais c'est hors sujet (voir
Oui qui : bitume, goudron de houille, etc.).
Comme pour le reste, on a tout oublié au 6e siècle, et tout réinventé lors de la première Renaissance du 12e siècle.
(Enfin presque. Parce que lorsqu'on regarde les peinture ou les statues de cette époque dite "Romane", euh, on aurait bien fait de prendre des cours

).
Et hop ! On a repavé les centres des agglomérations, très bien équipées au 16e siècle.
Puis peu à peu on a gagné vers les "faubourgs" et les routes, mais ça va prendre... "un certain temps", car ça dépend aussi de la main d’œuvre et des carrières locales.
Les pavés anciens sont généralement en granit car plus résistants aux roues ferrées des charrettes (y'a d'autres matériaux mais je fais simple et généraliste).
Et même comme ça, ça laisse des traces.
Porte des Campani (fin 17e siècle) / St Martin de Ré :
(Photo ma Pomme)
La pose à l'ancienne se fait :
* soit perpendiculairement à l'axe de la voie, avec effectivement des demi-pavés ou des "pavés et demi" en démarrage latéral pour croiser les joints. Ces pavés font 15 à 18 cm pour 25 à 30 en longueur, ou sont carrés (de 15x15 à 20x20, faut les poser, tout de même) comme les a réalisé Juweela. C'est ce qu'on appelle généralement "pavés romains". Oui, bon...
* soit en "queue de paon", vous savez les demi-cercles énervants parce qu'on ne trouve jamais le début et la fin.
Auhagen a très bien reproduit ça, pavés de 7x7x7 cm dits "Mai 68" dans le milieu de ceux qui savent et travaillent encore (ça s'amenuise...).
Réf. 42576 (plastique) ou 50511 (carton) :
Dans tous les cas, la bordure qui sert de caniveau ou d'arrêt latéral (pleine campagne) et constituée de pavés longs disposés sur un ou deux rangs parallèlement à l'axe de la chaussée.
Faller a très bien reproduit l'ensemble avec pavés romains

en plaque cartonnée et estampée, réf. 170601 :
...et ça ne date d'hier !
Plus récemment, Vollmer nous l'a fait en plastique, et avec des courbes, réf. 48256 :
Voilà des gens qui ont bien observé la réalité

.
Évidemment, on ne choisit pas son rayon de courbure.
Aujourd'hui, on a aussi un tas d'autre pavés, en béton de couleur par exemple, avec des motifs variés mais posés sur un dallage de béton bien étanche.
Les anciens pavés étaient jointés et posés sur sable ("assis" sur sable), l'eau de pluie pouvait les traverser, et recharger les nappes phréatiques sans encombrer les égouts.
Mais bon, y'avait moins de pollution, mis à part le crottin de cheval et ce qu'on balançait dans les caniveaux.
Par contre, les joints desdits caniveaux étaient "cimentés" et eux seuls, y compris le long des façades, pour les étancher.
Dans ma région, certains caniveaux étaient réalisés en pavés de calcaire (local, le granit vient de Vendée), plus lisse donc retenant moins les saloperies.
il y a encore une rue comme ça dans Rochefort, mais j'ai pas le droit de sortir et il fait tout nuit

...
(Rue de l'Amiral Courbet, anciennement "rue des petites Allées" menant aux Jardins du Roy, pour ceux qui veulent y aller avec Strit'viou).