Le rassemblement d'hydravions de Biscarrosse se fait sur le site Bréguet-Latécoère, qui n'est pas la base pour hydravions (hydrobase) des Hourtiquets :
Impossible d'obtenir des vues aériennes anciennes, à cause du site militaire installé à l'ouest. Dommage...
Toute cette histoire est liée à un grand nom de l'histoire de l'aviation, Pierre-Georges Latécoère, et au plus gros hydravion de ligne jamais construit, fonctionnel en service commercial : le Laté 631 (je ne parle pas de celui d'Howard Hugues, qui fit un seul bond au-dessus de l'eau avant d’être rangé dans un hangar. Mais lui existe toujours).
Latécoère était installé depuis 1930 sur le site "Bréguet", uniquement pour des mises au point et essais...
...lorsqu'il fut décidé avant la 2e GM de créer une hydrobase commerciale.
Trouver un plan d'eau suffisamment important ne fut pas une chose facile. Des sites autour de Paris avaient été envisagés (certains servant déjà de bases d'essais) : aux Mureaux, à Sartrouville, à Courcouronnes, mais aucun ne convenait vraiment pour un usage commercial.
Les vols vers l'Afrique partiraient donc de Marseille-Marignane, et il y avait nécessité de créer de toute pièce une hydrobase pour l'Atlantique nord. Comme nous avons en France aussi la région des Grands Lacs, celui de Biscarrosse-Parentis-Gastes fut choisi, cumulant tous les avantages de part sa forme triangulaire capable de convenir à tous les sens de vent, avec la mer à proximité.
Qui plus est, une piste sur terre pouvait être établie (elle le sera à Lahitte, et existe toujours).
Ainsi est choisi fin 1936 le site des Hourtiquets, qui est rapidement aménagé puisqu'ouvert en avril 1938 à la navigation aérienne, bien que pas tout à fait équipé en locaux "annexes". Il est capable de recevoir et de mettre au sec pour entretien le Laté 522 "Ville de St Pierre", prédécesseur du Laté 631, et les hydravions d'autres compagnies qu'Air France :
(Beau montage photo : je connais bien le coin, parti comme il est l'hydravion va finir dans les roseaux !)
L'hydrobase des Hourtiquets est avant tout destinée au prestigieux
Laté 631 :
57,43m d'envergure (Airbus A330-200 : 60,30 m),
longueur 43,17 m,
hauteur de coque 5,67m,
10,35 m en haut d'empennage,
6 moteurs dont la puissance évoluera.
Là, ça cause plus :
Ha oui, quand même
...
Les ailes sont suffisamment épaisses pour qu'il ait été possible d'installer à l'intérieur un chariot permettant d'y circuler pour accéder à l'arrière des moteurs, aux faisceaux électriques et aux commandes de volets.
Les Hourtiquets fonctionnent avec succès de 1945 à 1955, recevant non seulement les Laté 631, mais aussi les hydravions de compagnies anglaises et américaines, notamment les Catalina qui, avec leur 4800 km d'autonomie pour 20 heures de vol, traversaient déjà l'Atlantique avant guerre. Avion de légende, pour moi le plus bel hydravion jamais réalisé, et toujours vivant, celui-là.
Air France en utilisera sur ses lignes des Antilles, en complément "local" des vols transatlantiques effectués par les Laté 631 :
...et la suite demain, tac...