Deuxième partie du reportage sur les CP.
Nous avions décidé de consacrer le mercredi 11 avril à la poursuite des trains.
La veille, la météo sur la côte s'était solidement dégradée, nous obligeant à quitter l'île Sainte Margueritte plus tôt que prévu, le trafic maritime étant arrêté.
Au matin du 11, après un orage assez violent, le ciel se dégage et j'espère un maintien, histoire de faire de belles photos en Provence.
Hélas ! dès l'arrivée dans la banlieue niçoise, la pluie revint, avec une intensité digne de la "drache nationale" belge...
La pluie ne nous quittera plus de la journée, et sera donc un élément incontournable de mes photos, et aura également une influence inattendue sur la fin de la journée...
Premier arrêt-photo de la journée, Lingostière, coté atelier.
On y retrouve la draisine DU.101, en tête du groupe désherbeur. A l'extrême-droite, un morceau de l'autorail Soulé X.351, immobilisé par un problème de traverse de suspension.
Un peu plus loin, voici en gros-plan la locomotive Brissonneau & Lotz n°62. Immobilisée depuis quelques temps déjà, comme sa sœur la n°66, les deux machines devraient servir à faire une bonne, pour épauler la BB.1200, actuellement seule locomotive active.
Stockage de bogies sur un antique plat à bogies, type TMB, datant des origines de la ligne.
Aux cotés de la B&L 62, on aperçoit l'autorail X.303. Ce SY de première série a été victime d'une avarie grave et est en attente de réparation. Les CP espèrent qui sera remis en ligne pour la saison d'été.
Nous quittons Lingostière. Mon intention est maintenant de remonter le Var, à la rencontre du train 4 Digne - Nice, et que je compte photographier sur le parcours Méailles - La Vésubie.
En route, petit arrêt à Villars-sur-Var pour admirer le nouveau jouet du Service de la Voie, et qui porte l'emblème de la PACA.
Toujours à Villars, plusieurs semi-remorques étaient en cour de déchargement, livrant du rail neuf aux CP.
Plus nous montons le long du Var, plus la météo se dégrade. A Scaffarels, la route est partiellement inondée et nous sommes bloqués plusieurs dizaines de minutes.
Je parviens à rejoindre le 4 alors que celui-ci est déjà au niveau intermédiaire des "Boucles du Fugeret".
Quelques instants plus tard, le 4 passe à coté de nous, à l'approche de la gare du Fugeret, laissant le village derrière lui. C'est l'autorail X.307 qui assure ce service. Cet autorail est l'ex-X.2003 des Chemins de Fer Corses, acquis par les CP hors-service en 2009, et reconstruit par Lingostière. Extérieurement, il est identique aux SY de deuxième série des CP. Il a conservé ses plaques CFC (comme un des deux X.5000 en Vivarais).
La poursuite est lancée !
Voici l'X.307 entre Les Lunières et Annot.
Puis, dans les environs de Saint-Benoît.
Filant à 85km/h dans le long alignement entre Entrevaux et Puget-Théniers.
Entre Rigaud-le-Cians et Touët-sur-Var.
Le Var et le train, le premier causant souvent du tort au second... Nous sommes ici dans les environs de Villars-sur-var.
"La" 307 vient de quitter la halte de Malaussène-Massoins...
... et s'engouffre dans un tunnel précédent l'arrivée dans les gorges de La Mescla.
Juste avant l'arrivée à La Vésubie, avec en arrière-plan le village du Chaudan.
J'abandonne la poursuite du train 4 alors que celui-ci vient de passer le disque d'annonce de la gare de La Vésubie-Plan du Var.
Nous faisons ici demi-tour, et je cherche un endroit pour attendre le train 5 Nice - Digne.
Voici ce train, tout contre le fleuve, juste après la sortie de Villars-sur-Var. C'est la SY de première série X.304 qui assure le mouvement.
Entre Villars et Touët-sur-Var, le petit autorail vient de franchir la halte du Tournel, et quitte un ralentissement à 30km/h.
L'X.304 et le Var, gonflé par les pluies, peu avant Les Clos.
Dans les emprises de la gare de Puget-Théniers, l'autorail dépasse un camion en cours de chargement. C'est en effet ce mercredi 11 avril que débutait le transfert de la rame réversible des CP (alias "Le Boulet") vers le Haut-Vivarais. (Toutes mes excuses de ne pas être venu te saluer,
Victor-le-chat. Je pensais bien que c'était toi, mais sans certitude, je n'ai pas osé passer les voies pour venir te voir...)
Alors que les nuages s'obstinent à rester coincer dans la vallée, l'X.304 fonce vers Entrevaux. Quel plaisir de voir (et d'entendre) filer ces engins si sympas à plus de 80km/h !
A la sortie d'Entrevaux, avec en arrière-plan la muraille naturelle qui servit à Vauban.
Passage au ralenti dans les environs de la halte de Plan d'Entrevaux.
En pleine rampe vers Annot, peu après la gare de Pont-de-Geydan.
L'X.304 toujours à l'attaque, dans la rampe entre Les Lunières et Le Fugeret.
Un dernier coup d'œil sur le 5 Nice - Digne et son X.304, alors qu'il va aborder la gare de Méailles.
Après une petite pause (à l'abri, pour me sécher un peu), nous nous portons à la rencontre du train 6 Digne - Nice.
Assuré ce jour par l'AMP.803/804, le voici franchissant sous le déluge un des ouvrages suivant la petite gare de Méailles.
Littéralement par-dessus ma "Titine", qui aura bouffé des kilomètres durant cette journée... Nous sommes juste après Le Fugeret, descendant vers Annot. (Non,
pierre, je ne me suis pas embourbé ce jour-là
)
Juste après la halte de Scaffarels, passage sur le magnifique viaduc précédant la longue descente vers Entrevaux.
Juste après la halte d'Agnerc (entre Pont-de-Gueydan et Plan d'Entrevaux), l'autorail passe sous deux curieux ouvrages d'art, permettant à des torrents de franchir sans risque route et chemin de fer, pour se déverser dans le Var.
Ces ouvrages sont surnommés les "éléphants", en référence aux arcs surplombant le circuit automobiles allemand du Nürburgring.
Alors que je n’ai que peu d'avance sur l'AMP.803/804 à Entrevaux, je me positionne le long de la voie, à mi-chemin de Puget. Après 15 minutes d'attente (toujours sous une pluie battante, évidemment), ne voyant (comme Sœur Anne) rien venir, je me décide à repartir bredouille et à rouler jusqu'à la gare de Puget-Théniers, pour avoir des infos sur un éventuel problème.
Lorsque nous arrivons aux abords de la gare, j'ai la réponse à mes questions :
Le camion chargé d'une des voitures de la rame réversible s'est, en voulant quitter les emprises ferrées, embourbé solidement au milieu d'une voie... Qui se trouve être la voie principale, et sans possibilité d'évitement à cet endroit de la gare...
Le train 6 a donc été limité à Entrevaux, et les passagers termineront le trajet vers Nice en car...
Lassé par la triste météo, le soir approchant et la petite famille ayant eu sa dose de train pour la journée, je mets un terme à mes poursuites ferroviaires.
Une dernière photo de la voiture pilote avant son départ pour le Haut-Vivarais, et la journée était faite !
Il reste maintenant une troisième partie, avec une surprise de taille... A suivre