La revue n° 335 de la
Société des Etudes Océaniennes consacrée à l'histoire du
Chemin de Fer en Polynésie Française est maintenant parue.
http://www.seo.pf/bseo-335.html La première partie de l'étude concerne les deux projets de chemins de fer dans l'île de Tahiti, initiés par Maitre Auguste Goupil, avocat-défenseur et homme d'affaires, dans les années 1883 et 1892. C'est l'occasion d'étudier les moyens de transports terrestres de l'époque, l'état du réseau routier et la politique coloniale en matière d'établissement de chemin de fer... Malgré deux tentatives et même l'aide du Gouverneur Lacascade, ces projets n'aboutiront pas pour des questions de politique locale et de financement. Paul Gauguin, reconverti dans le journalisme à une époque où ses tableaux ne trouvaient pas d'acquéreurs, donne à cet épisode méconnu du chemin de fer à Tahiti une saveur particulière, en s'opposant au second projet et en évoquant une inauguration imaginaire de la ligne dans son journal satirique. Ces projets concernaient l'établissement d'un tramway de type Decauville, à voie de 60, entre Papeete et Taravao dans la presqu'île.
S'il n'était pas prévu de gare dans le quartier de Punavaï... Punaauia aurait quand même eu un batiment voyageur, puisque le projet évoque "une station par district". Punaauia est aujourd'hui une ville de plus de 27.000 habitants, si bien qu'une gare et une voie ferrée vers Papeete rendraient maintenant bien des services !
Malgré tout, la voie de chemin de fer va trouver quelques applications industrielles à Tahiti, dans les exploitations agricoles de cannes à sucre par exemple, et dans le port de Papeete pour le ravitaillement en charbon des bateaux à vapeur (Photo des Archives Nationales d'Australie).
La seconde partie de la revue est consacrée au réseau industriel de l'ile de Makatea où Etienne Touzé, gendre d'Auguste Goupil, va diriger pendant quarante ans l'exploitation du phosphate tricalcique, pour le compte de la Compagnie Française des Phosphates d'Océanie. Cette fois, des moyens matériels lourds sont déployés avec cinq locomotives à vapeur, trois locotracteurs Billard T100 D, etc. Cette aventure industrielle va s'étendre de 1910 à 1966 et entrainer l'extraction de plus de onze millions de tonnes de phosphate au cours de cette période. Seuls quelques vestiges de locomotives rappellent encore le souvenir de cette épopée industrielle dans l'ile abandonnée de Makatea.
La revue comprend de nombreuses illustrations dont certaines concernant le réseau de Makatea sont inédites, comme cette photo prise en 1978 par Daniel Margueron, qui a également écrit l'avant-propos du BSEO n° 335.

- Makatea Margueron.jpg (75.41 Kio) Vu 4045 fois
On peut se procurer cette revue directement auprès de la Société des Etudes Océaniennes, pour un prix d'environ 24 euros, port compris, moyennant un virement bancaire.
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