Métriques au Liban

Pour discuter des chemins de fer à voies étroites ou métriques à l'échelle 1, des trains touristiques à voies étroites ou métriques, des manifestations sur ces mêmes réseaux, des expositions de modélisme ferroviaire ...

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Re: Métriques au Liban

Messagepar tkautzor » 18 10 2015 à 18:18

D’après Wikipedia, les caisses HGe 4/4 II 1951-1952 SBB (SLM 1985, prototypes) sont passées au FO en 1990 avec l’arrivée des huits locos de séries SBB, où elles sont devenues No. 104-105. Pour cela elles ont été équipées de nouveaux bogies (système Abt) et tranformateurs (11 kV). Les bogies Riggenbach et transformateurs 15 kV d’origine ont été utilisés pour équiper les SBB 101 967-968, livrées en 1990.
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Re: Métriques au Liban

Messagepar Tirefond » 21 10 2015 à 13:20

Jamhour-Araya, 4 km, de 381 à 556 m, 43,8 pour mille, 30 mn d'allouées.
Araya-Aley, 4 km, de 556 m à 820 m, 66 pour mille, 38 mn d'allouées, ces temps étant ceux des trains les plus rapides. Certains sont encore plus lents.
Nous grimpons toujours dans la pinède. Je place ici quelques photos agréables, non localisées, mais que je pense prises vers Baabda.



Voici le plan de la deuxième gare de rebroussement du trajet : Aley.
La fréquentation de cette ville, dopée par le chemin de fer, a vite grandie, son urbanisation touristique aussi. A 820 m d'altitude, en été, son climat agréable permet d'oublier la chaleur humide et étouffante de Beyrouth. Parallèlement les hôtels et restaurants, toujours plus nombreux, ont attiré des estivants de toute la région. Dans les années 60-70 les ressortissants des pays du golfe Persique aimaient y passer l'été. Des Cadillacs stationnaient fréquemment devant les résidences.
Voici le plan du centre d'Aley.

Les clichés suivants, qui montrent l'avancée phénoménale de l'urbanisation, permettront également d'apercevoir l'arrivée de la voie ferrée.





La même, colorisée.

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Re: Métriques au Liban

Messagepar rail1435 » 21 10 2015 à 13:49

Sur la phot 3 du message ci-dessus, on ne voit que les supports de crémaillère. La crémaillère elle-même a été démontée.
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Re: Métriques au Liban

Messagepar Tirefond » 21 10 2015 à 14:25

Pascal Bejui a écrit:Performances, suite : dès les tout premiers mois d'exploitation, le consul de France les jugeait très sévèrement. Pour lui, la ligne était "défectueuse". Mais les ambitions originelles étaient essentiellement marchandises, d'où les rampes max de 70 mm/m (60 mm/m seulement sur le versant est, l'essentiel des tonnages étant escompté dans le sens Damas > Beyrouth)

Tout à fait. Voici un extrait, plein d'espoir, du rapport annuel de l'agent beyrouthin des Messageries Maritimes du 31 décembre 1895. La ligne est ouverte depuis l'été.

Mais la déception se fait sentir dans le rapport du 30 novembre 1904...qui garde néanmoins espoir !

Pourtant il y a du trafic...


L'agglomération grandit.

Nous arrivons enfin en gare d'Aley.





Pascal Bejui a écrit:Revenons à nos moutons de Beyrouth - Rayak : dans les écrits des origines, il était évoqué des retenues d'eau dans la partie montagne, pour assurer l'approvisionnement des locs en toutes saisons.

J'ignorais cela. Je vais essayer de me renseigner.
rail1435 a écrit:Y avait-il un pont tournant à Araya?

Bonne et troublante question. En 1895, sur le cliché de la BNF, pas de doute : aucun pont tournant de présent, seulement un tiroir.
Mais, à Aley, rebroussement suivant, je crois qu'il y a une plaque. Pourquoi dans une station et pas dans l'autre ? Y-a-t-il eu des modifications en cours d'exploitation ? Mystère.
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Re: Métriques au Liban

Messagepar Tirefond » 22 10 2015 à 15:19

Même photo, colorisée.

Animation en gare lors d'un croisement de trains.

...colorisée...


En 1960 la gare est toujours en service, à droite, cachée derrière les arbres. Un escalier percé à travers le mur de soutènement permet d'y accéder.
Complètement à droite on devine le soubassement du réservoir d'eau et, au dessus des arbres, la charpente de la petite toiture métallique qui le couvre.
Aley reçoit des célébrités : l'affiche sur le mur annonce un gala d'Oum Khaltoum, la grande chanteuse égyptienne.

Ce qui m'intrigue sur cette photo, si l'on regarde de près, c'est l'existence d'une voie desservant la halle par l'extérieur qu'aucune des photos précédentes ne montre (flèche de gauche).
Une extension ultérieure ? Peut être, mais la ville ne semble pas être un centre de production d'une importance telle qu'il faille agrandir les installations. Quelque chose m'échappe.

Aley 1974. La végétation a envahi les quais, les installations sont vieillissantes.

La gare, aujourd'hui.

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Re: Métriques au Liban

Messagepar Tirefond » 22 10 2015 à 16:45

Les 6 km suivants nous mènent à Bhamdoun, 1 073 m d'altitude. La rampe s'adoucit un peu : 42,2 pour mille en moyenne. La voie ferrée s'accroche au flanc d'une vallée sèche (surtout l'été !) qui mène au col de Dahr el Baïdar, point culminant de la ligne. Nous sommes maintenant vraiment en montagne. La végétation se raréfie, les pins d'Alep disparaissent. Proche d'Aley, le village de Bhamdoun est devenu également une résidence d'été.
Voici dans le cercle de gauche, l'emplacement de la gare et, dans celui de droite, le PN de la route de Damas illustré ci-dessous.


...et ce qu'il en reste, presque sous le même angle.

Le PN de la route de Damas ne semble pas avoir de barrière. Un agent du chemin de fer essaie de faire la circulation.
Les deux clichés PJ Bawcutt)


Voici maintenant le trajet de Bhamdoun à Sofar (ou Ain Sofar), 4 km qui feront passer à l'altitude 1 280 au moyen d'une rampe de 51,8 pour mille.
Les deux cercles indiquent bien sur les deux gares.


Nous voici arrivés à Sofar.

Sur la très belle photo suivante on aperçoit sur la droite le Grand Hotel-Casino de Sofar, fondé par la famille Sursock en 1892 (voir ici pour plus de détails ---> http://rplfrance.org/index.php?content= ... ne2-me.htm).
L'allée de la gare donne directement sur l'entrée de l'hôtel ! Les riches beyrouthins arrivant par le train ne pouvaient pas s'égarer...
Le train et l'hôtel firent passer le village de Sofar de l'état de simple relais muletier à celui de résidence d'été pour la bourgeoisie urbaine.

On remarque sur la photo précédente, qui date certainement du début de l'exploitation ferroviaire, que la gare ne possède qu'un simple tiroir pour les débords. Mais sur la photo suivante on s'aperçoit qu'une voie d'évitement a ensuite été ajoutée. Il y a bien eu des aménagements en cours d'exploitation.

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Re: Métriques au Liban

Messagepar Tirefond » 23 10 2015 à 00:22





La vue Google montre bien la disposition relative de la gare et de l'hôtel...

...que voici au temps de sa splendeur.


Bien sur, l'incompréhensible guerre libanaise (1975-1990) l'a immédiatement ravagé, comme le petit train, d'ailleurs.

147 - Sofar Hotel Sursock dsc_0158.jpg
Il n'a pas été remis en état, je crois...
147 - Sofar Hotel Sursock dsc_0158.jpg (111.16 Kio) Vu 4279 fois

Je place ici cette photo animée que je trouve très belle mais qui n'est pas localisée. A force de l'examiner et de la comparer j'ai conclu qu'il s'agissait de la gare de Sofar.
Pourquoi ? Parce que la disposition du bâtiment et de ses annexes ne correspond à aucune autre photo de gare en ma possession. Par exemple, la forme de la petite halle et son emplacement ne se retrouve nulle part ailleurs. La proximité du réservoir et la présence d'Européens sur le quai joue aussi en faveur de Sofar quand on sait que le village était devenu une résidence d'été courue.

Prochaine étape Sofar - Dahr el Beïdar : 7 km que nous gravirons en 29,6 pour mille pour atteindre 1 487 m d'altitude.
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Re: Métriques au Liban

Messagepar Tirefond » 23 10 2015 à 17:26

Quittons Sofar, distant de 31 km de Beyrouth, que nous avons mis 3 h 30 à atteindre !
Dans cet environnement montagneux à la végétation rare il est facile de suivre le tracé sinueux de la ligne, à la pointe des différentes flèches.

Après Sofar la ligne suit au plus près "l'ancienne" route de Damas, doublée maintenant par un tronçon d'autoroute et un majestueux viaduc à Mdeyrej.
A ce lieu, justement, la ligne traverse la route de Damas et coupe un éperon rocheux par un tunnel (cercle n° 1).




Après quelques sinuosités au flanc de la vallée on arrive au site de Mezheir qui consiste en une haute tranchée, au très court rayon, barrant une profonde ravine (cercle n° 2).

De longs "tubes" couvrant la voie apparaissent dans les tranchées encadrant ce site. Ce sont les galeries para-neiges, construites, semble-t-il, à une date ultérieure.

Le remblai est percé à sa base d'un aqueduc destiné vraisemblablement à recevoir les eaux de fonte des neiges et de l'émissaire du lac de retenue que l'on peut remarquer sur la photo d'ensemble.
Pascal Bejui a écrit:dans les écrits des origines, il était évoqué des retenues d'eau dans la partie montagne, pour assurer l'approvisionnement des locs en toutes saisons. "Tirefond" va-t-il nous en retrouver des traces ?

Est-ce une survivance réaménagée de lacs artificiels créés pour les besoins du chemin de fer ? Peut être...mais je n'ai rien trouvé sur la question...
En tout cas les vues satellitaires montrent, au Nord de la région que je décris ici, un grand nombre de petits lacs bleus. Artificiels ? Naturels ? J'ignore.

On grimpe vers le col.


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Re: Métriques au Liban

Messagepar Tirefond » 25 10 2015 à 10:46

Cette photo n'est pas localisée mais évoque la proximité du "sommet". Je la publie ici, puisqu'on approche du col. On peut penser que, là aussi, il s'agit d'un train de charbon venant du port de Beyrouth. Quoique de qualité très moyenne elle restitue bien la dureté de la rampe et l'effort de la locomotive.

Voici le col de Dahr el Baïdar, point culminant de la ligne. Y passent la route de Damas et le chemin de fer.
La gare est à gauche, à 1487m d'altitude. Le col routier est à environ 1520m d'altitude. Le tunnel ferroviaire est prolongé, à ses deux entrées, par des galeries pares-neige. Entre la gare (cercle de gauche) et l'entrée ouest de la galerie précédant le tunnel (flèche de gauche) se développait la voie d'évitement. La gare, en effet, est positionnée à hauteur de l'aiguille et non pas au milieu de l'évitement. Cette station n'est d'ailleurs pas reprise sur l'horaire de 1914 : Il n'y a pas de village à desservir à proximité. On peut penser qu'il s'agit là d'un établissement réservé au ravitaillement des locomotives et aux croisements des trains, les gares encadrantes étant relativement éloignées, compte tenu du relief : à l'ouest Sofar, 7 km, à l'est Mrejatt, 6km.

Voici un croisement de train. Au fond et en haut, le col routier.

Sur la photo ci-dessous, on remarque l'interruption de la crémaillère avant l'aiguille.

Deux vues générales de la gare aujourd'hui.


Un train sort de la galerie pare-neige et aborde l'évitement.

L'hiver peut être rude sur le Mont Liban.


Dans les années 20-30, malgré l'apparition timide des premières automobiles la route de Damas voyait encore circuler des caravanes par tous les temps.

Le progrès, c'était le train !
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Re: Métriques au Liban

Messagepar Tirefond » 26 10 2015 à 01:32

L'écrivain Pierre Loti (1850-1923), natif de Rochefort, Charente Maritime, fut officier de marine et, à ce titre, navigua beaucoup. Ses voyages lui fournirent la matière première de plusieurs de ses oeuvres. Mais, non content des périples effectués en tant qu'officier de marine, il en finança d'autres, à titre personnel. C'est en effet au Proche Orient, et particulièrement dans l'empire Ottoman, que sa recherche mystique le conduisit (on se rappelle qu'à cette époque le Liban et la Syrie sont des provinces de l'empire Ottoman).
Ainsi, en 1894, alors que la construction de la ligne Beyrouth-Damas bat son plein, Pierre Loti, qui vient de Galilée, fait le chemin inverse : il va de Damas à Beyrouth en passant par les célèbres ruines de Baalbeck.
Voici ce que la traversée du Mont Liban par le col de Dahr el Baïdar lui inspire :

Déçu par sa quête, et peut être fatigué, il ne voit pas d'un bon oeil arriver le "progrès" importé par les européens, même si ce sont ses compatriotes qui sont à l'oeuvre !
Sa maison-musée pourra être visitée, à Rochefort, après restauration ----> http://www.maisondepierreloti.fr/
-------------------------------
Nous allons donc le croiser et commencer notre descente vers la plaine de la Bekaa.
Du col à la première gare, Mrejatt, il faut 6 km pour passer de 1 487m à 1 198m soit, en moyenne, une pente de 48,2 pour mille.
Voici les premiers kilomètres après le col.

La flèche de gauche indique la sortie de la galerie faisant suite au tunnel, galerie dont on voit l'extrémité ci-dessous.

Sortie de la galerie et du tunnel, sous un autre angle.

Ce cliché est pris au niveau de la flèche centrale.

Derrière le virage à gauche que vont prendre et la route et le train se trouve le pont de Namlieh.
Sur la carte ci-dessus il se trouve dans le cercle jaune. Son emplacement est maintenant occupé par une rectification de la route.

La vue Google est plus récente que les deux clichés de B. Ludvigsen ci-dessous.


On se demande bien quel pouvait être l'intérêt stratégique de ce pauvre pont pour le "bousiller" à ce point ! Dans le règne animal il faut bien reconnaître que l'espèce humaine est l'une des rares à chercher quasi systématiquement à supprimer son voisin et à raser ce qu'il ou ce que ses ancêtres ont pu construire. Et elle y arrive !
(Commentaire HS mais qui devrait être bien reçu sur ce forum où j'ai cru comprendre que les participants étaient des gens qui construisaient, re-construisaient, faisaient vivre, revivre et maintenaient ou retrouvaient l'histoire des générations précédentes).
Une note plus gaie : cette belle photo de ce train mixte en plein effort qui monte vers le col.

Et, au détour d'un virage, nous apparait la riche plaine d'altitude de la Bekaa. Elle s'établit en effet à 900m. Ca n'obligera pas notre petit train à vaincre trop de difficultés trop longtemps pour l'atteindre ou pour, dans l'autre sens, la quitter.

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Re: Métriques au Liban

Messagepar edouarddenis » 26 10 2015 à 19:28

:maitre: Bravo pour ce fil si intéressant ! Le fruit d'une véritable recherche originale, bravo ! :maitre:
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Re: Métriques au Liban

Messagepar Tirefond » 28 10 2015 à 01:44

@ edouarddenis : Merci pour votre appréciation.
Je viens d'ajouter 1 cliché d'Aley et 2 d'Aïn Sofar, à leur place, dans les messages du 22 octobre. Il est toujours possible de retourner y faire un tour.
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Re: Métriques au Liban

Messagepar Beyer-Garrat » 28 10 2015 à 07:00

Bravo Jean François récit toujours aussi précis et didactique #B6

Une petite précision un peu hs je m'en excuse concernant Louis Marie Julien Viaud dit Pierre Loti, il est enterré en Oleron dans le jardin de la " maison des aïeules" à Saint Pierre d'Oleron.
Voir ce blog sur les traces de Pierre Loti en Oleron :maitre:

http://voyage.blogs.la-croix.com/decouvrir-oleron-sur-les-pas-de-pierre-loti/2014/10/30/
Retrouvez mes montages passés ou futurs sur ma chaine Youtube :

https://www.youtube.com/channel/UCFlT8znNgdMVARcDg51y8Zg
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Re: Métriques au Liban

Messagepar monplaisir » 28 10 2015 à 15:09

Oui bravo pour cet historique d'un CF dans un beau pays qui malheureusement n'a pas voulu (les politiques) remettre à flot l'autre CF (à voie normale) qui ne demandait que ça après guerre civile....
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Re: Métriques au Liban

Messagepar Tirefond » 29 10 2015 à 01:19

Bonjour Jean-Pierre,
Au sujet de Pierre Loti je comptais bien faire un petit détour par Oléron et puis...j'ai oublié ! Tu l'as fait, c'est bien. Le blog indiqué est très chouette.
-------------------------------------------
A partir de maintenant, en descendant du Mont Liban, nous verrons peu de trains en ligne. L'intérêt photographique des européens semble s'être arrêté au col. Il est vrai que c'est la partie la plus spectaculaire de la ligne tout en étant la plus proche des centres d'intérêt occidentaux de l'époque.
Voici le tracé qui serpente au flanc du piémont du Mont Liban, à l'extrémité des différentes flèches. A droite la flèche horizontale pointe sur un pont, encore en état, semble-t-il, dont je n'ai pas retrouvé d'image. On remarque aussi que les terrassements de l'autoroute Beyrouth-Damas en construction suivent la même direction générale que le chemin de fer...

Dans le cercle, la gare de Mrejatt :

Aujourd'hui le rail affleure toujours devant l'ancien quai (2 clichés B. Ludvigsen)


Continuons notre sinueuse descente.

4 km après Mrejatt nous arrivons à Jditah-Chtaura, nom des deux villages desservis.

A Jditah-Chtaura, km 47, nous ne sommes plus qu'à 1005 m d'altitude.

La gare de Jditah-Chtaura (2 clichés B. Ludvigsen).


Nous arrivons maintenant sur les dernières pentes avant le fond de vallée et, sur ces dernières pentes, depuis la deuxième moitié du XIXème, s'est développé, de Chtaura à Kefraya, plus au sud, toute une viticulture qui produit des vins blanc, rosé et rouge très exportés. A vrai dire, la vigne est plantée depuis bien longtemps avant JC dans cette vallée aux conditions idéales, tant en ce qui concerne le sol que le climat. Mais l'empire ottoman a fait arracher les vignes, ne réservant que quelques lopins à la production du vin réservé aux cérémonies liturgiques. Il a fallu attendre les années 1850 pour en redémarrer la culture. Bien sur, les derniers épisodes guerriers n'ont pas permis son développement autant que souhaité...

Mais la majeure partie de la production de la vallée est consacrée aux fruits et légumes. La nuit est bercée par le ronronnement des dizaines et des dizaines de moteurs alimentant les pompes d'irrigation puisant directement le précieux liquide dans le sol des parcelles.
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