Bonjour,
Dans la deuxième moitié du XIX et le début du XX, le chemin de fer a été tout à la fois cause et conséquence de ce qu'il est convenu d'appeler "la révolution industrielle". Il n'est donc pas étonnant que ce soient multipliées les usines métallurgiques susceptibles de fournir le matériel nécessaire. Par exemple et pour s'en tenir à un périmètre limité, en l'occurence le réseau CFD "Charentes-Deux Sèvres", on peut encore, de nos jours, trouver trace des constructeurs suivants, pour de la voie de 20 kg/mètre :
- Rail de janvier(?) 1914 provenant des usines du groupe De Wendel installées à Joeuf, juste à la frontière de la Lorraine annexée, côté français :
Coupon de rail reconverti en bâti d'empellement sur un ruisseau.
- Rail de 1881 usiné dans la ville sidérurgique de Bochum située dans la grande région industrielle allemande de la Ruhr :
Coupon de rail planté en terre servant de support pour le pivotement d'une barrière de passage à niveau, fermant, aujourd'hui, une entrée de champ.
- Rail de 1901 laminé par les Forges de l'Adour, installées en 1883 au Boucau, à l'embouchure de l'Adour, face au port de Bayonne. Ces hauts-fourneaux étaient destinés à fournir des produits finis aux chantiers de constructions des voies ferrées du sud-ouest et des Pyrénées toutes proches : poutrelles métalliques pour ponts, viaducs et halles de gare, et, bien sur, rails. Le fer provenait des mines des Asturies par le port de Bilbao et le charbon provenait directement d'Angleterre. De nos jours c'est une aciérie électrique du groupe catalan-espagnol CELSA qui recycle de la ferraille.
Coupon de rail abandonné dans un jardin...
Comme quoi, recenser tous les fabricants de rails, même en se limitant à la voie portable, pourrait bien être une tâche de longue haleine...