Patinages et voyageurs qui poussent : legende ou réalité ?

[Gwinru]

Quand j'étais gosse on prenait le "petit" train l'été, de Lorient à Paimpol, par Rosporden et Carhaix, en Réseau Breton donc. Je me souviens vaguement qu'on descendait du train en marche, pour alléger dans les côtes. C'était pas pour pousser mais pour se dégourdir les gambilles. Je ne crois pas que des voyageurs aient "poussé" mais descendu en marche.... dame oui.

Pousser un De Dion pourquoi pas...mais un train de voyageurs...c'est aut' chose

[Beyer-Garrat]

Tout a fait Gwinru c'est dans ce sens "alléger dans les cotes" qu'il faut le prendre, pousser un train jamais vu mais bon nos anciens étaient costauds

[La Mouette]

Je n'ose immaginer la quantité de documents qu'une administration aussi tatillonne que la notre, surtout en ce qui concerne les chemins de fer, aurait exigé et generé si ce probleme avait été aussi général qu'on l'entend souvent, et encore uajourd'hui sur PME. Les concessionnaires auraient été rappelé fissa a leurs obligations et au besoin les solutions republicaines classiques (reduction de capacité et de desserte le cas echeant ) n'auraient pas trainé.
Mais a priori non. Donc pour moi c'est clair ça colle pas.

Ah oui au fait on faisait comment sur le RB avec les trains de marchandises ? On faisait descendre les vaches et les ballots de paille ? Ah non sui-je bete cela n'arrivait que sur les trains de voyageurs.

Humm comment vous dire ?

[Le lampiste]

Le lampiste s'en mêle.
En Belgique aussi, on a poussé des trains. Voici 2 témoignages de première main qu'il n'y a aucune raison de mettre en doute.
Le tram dit Adèle, à voie de 60, qui reliait La Panne à Adinkerke s'est dieselisé au moyen d'une sorte de tracteur agricole muni d' un carrosserie fort artisanale. Cela se situe fin des années 20 début des années 30.
Ma grand' mère se souvenait très bien qu'il sentait mauvais, qu'il tombait souvent en panne et qu'il fallait descendre et pousser pour le remettre en marche. (La ligne était en palier et les baladeuses fort légères).
Mon père qui habitait le quartier se rappelait aussi que très souvent, le tram vicinal à vapeur, qui traversait Anderlecht, n'arrivait pas toujours à se hisser sur le pont qui surmontait le canal. S'en suivait alors, de la part du receveur, un tonitruant "Allemaan afstappen, stoempen" qui pourrait se traduire par "Mesdames et messieurs, pourriez vous avoir l'extrême obligeance de bien vouloir descendre de voiture pour nous prêter la main afin de hisser le tram au haut de la côte".
Un film, tourné dans l' entre deux guerres, restitue une scène identique , sensée se passer pendant l'occupation en 14-18.
Ce film est peut - être sur internet ?

Le tram Adèle :

[scoot]

On met le(s) gros des PME dans le bouzin et on demande à scoot de mettre à fond à fond en rampe.

qui m'invoque ? je suis là

[La Mouette]

Le Lampiste par respect pour le mémoire de ta grand maman je ne contredirai rien mais je rappelle juste que des témoignages de première main sur le même type de scènes j'en ai aussi (mère, grand mère, grand tante) et que sans vergogne et sans honte je les remets totalement, completement et definitivement en cause.

Pour conclure parce que ce fil est parti d'une boutade et que je ne m'eterniserai pas dessus je dirai juste trois choses :


Qu'un train puisse planter un choux sur n'importe quel reseau et n'importe quel ecartement c'est une evidence.

Qu'on demande aux usagers de descendre ça me parait "folklo" mais je peux concevoir qu'exceptionnellement ce soit arrivé.

Qu'on ait eu recours aux voyageurs pour pousser ? Sans plus aucun commentaire.

Et un dernier element pour la route :
la frequence supposée de ces episodes, deduite de l'abondance -de la surabondance - de temoignages dessert la thèse. C'est cela même qui à la base, il y a 4 ou 5 ans, m'a definitivement convaincu.

[potpotpetitrain]

Qu'es ce que vous étes bavards ce soir Vous n'avez pas soif???

[Gwinru]

Juste une ch'tite couche qui ne convaincra pas La Mouette, mais tant pis...
Descendre du train dans les côtes n'était pas un acte délibéré, certainement pas pour pousser, ni même pour alléger, en tout cas pas à la requête du personnel roulant. Plus prosaïquement, le trajet sur le R.B ou même sur l'Armoricain, lorsqu'il s'agissait de traverser la Bretagne, prenait des plombes, de l'ordre de 5 ou 6 heures? Logique que les voyageurs descendent en marche pour se dégourdir , satisfaire un besoin naturel, compter fleurette ou ramasser des champignons. Les bancs en bois n'étaient pas le confort des rames TGV actuelles (encore que ces dernières, relookées ne soient pas un modèle du genre)

[130HSP]

Sur les TI (Tramways de l'Indre) dans la côte de l'avenue de Paris dans le sens Déols/ Châteauroux , les jours de marché seulement ,et de météo humide il arrivait que les voyageurs soient obligés de descendre presque toujours au même endroit devant le lycée jean Giraudou ça y patinait fort ,entre les feuilles morte de l'automne et le crotin de cheval . Les paniers de légumes , de volailles etc restaient dans la rame , tandis que les voyageurs marchaient et attendaient 300m plus loin que le "Tacot" se hisse en haut de la côte .

En service normal la rame était souvent pleine , occupée en majorité par les cigaretieres de Déols qui se rendaient "aux tabac" et par des écoliers allant au collége et au lycée.
Source : Ma Maman qui prenait le Tacot pour se rendre au collége de filles place St Hélène en haut de la dite côte . Jamais elle ne m'a parlée de gens qui poussaient le train .

[edouarddenis]

Au Costa Rica, j ai bien du descendre d un bus qui n arrivait pas a gravir une cote: juste avant, tous les voyageurs avaient ete invites a s entasser a l arriere pour donner plus d adherence a l essieu moteur ! Plus ferroviaire cette fois, pour retourner un De Dion en Syrie, le personnel (et parfois les voyageurs) devaient faire contrepoids en s accrochant d un cote pour atteindre l equilibre necessaire a l operation...

[Beyer-Garrat]

Pour le bus (un bus type scolaire US) expérience vécu mais au Guatémala

[BG1000]

Comme info j'irais chercher du coté des Pays-Bas pour un train bloqué sous un pont sans ficelle...

BG

[rail1435]

Euh, là, si ma mémoire est bonne, à partir du moment où tu glisses, la masse fait empirer les choses au contraire C'est avant de sortir de la zone d'adhérence que la masse est utile. Je n'ai plus les formules en tête mais je me souviens vaguement des principes de "cone d'adhérence"

Dans tous les cas, avec plus de masse adhérente, on glisse moins:
http://documents.epfl.ch/users/a/al/all ... w/TF03.htm
Si on part en patinage, il faut demander moins d'effort, jusqu'à ce que la roue croche à nouveau.

[rail1435]

A Genève sur le tramway d'Hermance (qui était plus un vicinal qu'un tramway), les plus jeunes voyageurs (apprentis ou lycéens) étaient invités à monter à pied à côté du convoi sur la rampe de Vésenaz (témoignage paternel vers 1944), mais pas à pousser. L'automotrice électrique était parfois un peu poussive pour deux remorques à voyageurs et un wagonnet à boilles (récipient pour le lait en Suisse).

[Tyrphon]

En bus, je n'ai jamais été invité à pousser, mais j'ai été dépassé par... un vélo dans une côte! C'était entre Oberwiesental et Karl-Marx-Stadt (Chemnitz).