Bonjour à tous,
Je me permets de faire remonter ce sujet qui m'a rappelé un bon souvenir sur le réseau VFV.
Je l'ai découvert brièvement en rendant visite à des amis au Chambon sur Lignon, en juillet 2008. Je les ai abandonné quelques heures dans l'après-midi pour aller faire un tout petit tour sur la ligne.
Je suis donc parti de la gare du Chambon, et pour être tout à fait honnête, les premiers instants m'ont laissé un sentiment de légère déception. D'une part la gare du Chambon elle-même, le bâtiment avec ses huisseries en PVC et son plan de voie tronqué, ça ne m'a pas mis tout de suite "dans l'ambiance". Ensuite je suis tombé sur le seul type mal luné de toute l'équipe, probablement : un contrôleur ne décrochant pas un sourire et répondant par monosyllabes. Peut-être était-ce une incursion un peu brutale dans le style "montagnard rude et taciturne" pour le citadin que je suis...
J'ai pris place dans la rame emmenée par le locotracteur rouge n°62 et au bout de quelques minutes, les beaux paysages de la ligne m'ont fait perdre toute mauvaise humeur :
Et puis on est arrivé en gare de Tence, et j'ai trouvé que c'était un lieu magique. À quelques détails près cet établissement est presque "dans son jus", le BV a un crépis un peu écaillé, juste ce qu'il faut, et quant à la remise avec sa petite plaque tournante devant...
Le locotracteur a fait l'impasse sur l'amorce de la ligne de Dunières...
(Non, il ne va pas faire de l'eau...)
... Puis il est allé chercher le couvert qui était en queue de train, il l'a manoeuvré pour venir l'ajouter à la rame de wagons gris CFD qui attendaient sur la voie de la halle marchandises !
Naturellement je n'ai pas manqué une miette de la manoeuvre. Qu'y avait-il dans ce couvert ? Pourquoi avait-il été acheminé par le "voyageurs" ? Le train de marchandises ainsi formé allait-il repartir aussitôt en ligne derrière le locotracteur ? Ou ne nous préparait-on pas, pour le retour, une composition MV avec la voiture suisse en queue ? Rien de tout cela, le locotracteur est revenu se mettre en tête de sa rame voyageurs (un couvert transformé en baladeuse et la voiture suisse)
Mais pendant un moment, on se croyait revenu au temps des marchandises. Il en faut peu pour être heureux...
Puis est arrivé le Billard 222, je devais repartir au Chambon à son bord et j'ai eu la chance de trouver la place à l'avant inoccupée, vision panoramique assurée. Au départ, cet engin magnifique nous a même réservé une petite surprise, car il ne redémarrait pas. Les gens du réseau, dont certains pas tout jeunes et que j'imaginais être la mémoire vivante de la région, ont commencé à tourner autour du compartiment moteur en discutant vivement.
Un contrôleur hilare est monté à bord en expliquant le problème. Je lui ai dit qu'à la limite, cet épisode augmentait encore le pittoresque de la situation, et il m'a dit qu'à la limite, il devrait nous faire payer un supplément pour ce surcroît d'ambiance "secondaire" ! Bref, on a bien rigolé. Il s'est avéré que la batterie était à plat, et du coup, c'est poussé par le locotracteur que l'autorail a redémarré. Pendant le trajet, le mécanicien qui avait manifestement roulé sur la ligne du temps des CFR m'a dit combien l'exploitation était difficile, autrefois, en hiver, et il m'a dit qu'il avait beaucoup de plaisir à conduire cet engin réputé délicat. Il m'a dit avoir reçu sur le réseau des techniciens d'un constructeur ferroviaire, venus étudier la bête dans le cadre de la conception d'un engin articulé beaucoup plus moderne...
J'ai ensuite quitté le 222 et son équipe, à regret, en gare du Chambon ! Ce fut bref, mais que cette ligne est attachante ! Et dommage qu'elle ne fonctionne que l'été, j'y serais bien allé, en ce moment, alors que j'ai du temps libre, tout en étant pour quelques semaines encore en Rhône-Alpes...