L'"écartement de la voie utilisée importe peu, l'essentiel est que deux engins puissent se croiser. On peut même envisager que des circuits empruntent successivement des voies de différents écartements.

Publié le 08/11/2010 10:01 | Bernard-Hugues Saint-Paul
Cahors. Le génial vélorail de Marcel
En s'interrogeant sur la valorisation touristique de la ligne SNCF Cahors-Capdenac, Marcel Soupa, 88 ans, a eu une idée lumineuse : créer un vélorail n'utilisant qu'un rail, autorisant ainsi les croisements.
Marcel Soupa est une figure cadurcienne. à 88 ans, celui qui développa son entreprise de machinisme agricole à Bégoux, en inventant notamment plusieurs machines de manutention de foin et de fumier - ce qui lui conféra respect et notoriété dans la profession -, demeure un infatigable et pragmatique inventeur.
Son nouveau dada : contribuer à la valorisation touristique de la ligne ferroviaire Cahors-Capdenac en proposant un nouveau mode de transport, le vélorail Marcel Soupa.
« L'idée est venue de Quercyrail. Avec le souci de l'association pour utiliser des vélos rails car on ne pouvait pas se croiser. Ce fut la base de travail. Je suis arrivé au résultat que je souhaitais, qui demeure à ce stade une idée pouvant être appliquée :
« C'est une sorte de Vélorail avec possibilité de croisement car il utilise qu'un seul rail », explique le vaillant octogénaire.
Pour valider son idée, Marcel Soupa a doté son vélorail d'un moteur thermique « mais on peut parfaitement imaginer une propulsion musculaire à l'aide de pédale, ou avec des énergies à développement durable comme le solaire ou des batteries électrique. J'ai mis en œuvre l'idée mais de façon rudimentaire : quelques sièges, un moteur thermique, quelques roues de chariot achetées. C'est le secret de la stabilité : un train de roue permet de passer sur les traverses, même de mauvaise qualité, en gommant les imperfections. Le système prévoit aussi la possibilité de franchir les passages à niveau et de retourner la machine très facilement », poursuit l'inventeur.
À la recherche d'un partenaire industriel
Marcel Soupa est actuellement à la recherche d'un partenaire industriel afin de développer son idée en fonction des différentes normes, en particulier les normes de sécurité « mais sous condition que les pouvoirs publics acceptent qu'on puisse l'utiliser.
J'ai rencontré certains élus qui n'ont pas semblé emballés par l'idée. Peut-être n'en percevaient-ils pas l'intérêt ou n'ont-ils pas pris la mesure de ce que cela pouvait apporter. Tout ce que j'espère, c'est qu'un maximum de personnes se saisissent de cette idée pour valoriser les lignes ferroviaires, pas seulement entre Cahors et Capdenac mais aussi en France ».
Ligne SNCF Cahors-Capdenac, le préfet veut pousser les feux en 2011
Jean-Luc Marx, préfet du Lot, indiquait dernièrement : « Je suis déterminé à ce que la ligne SNCF Cahors-Capdenac soit juridiquement fermée, pour qu'un bail puisse être concédé. Ce sera un dossier prioritaire en 2011 ».
Pour sa part, Dominique Orliac, députée PRG du Lot, souligne : « La ligne ne doit pas être déclassée afin de ne pas perdre l'opportunité de pouvoir la rouvrir en cas de besoins liés à la protection de l'Environnement. Il s'agit de ne pas prendre de décision définitive risquant d'obérer dans l'avenir des projets de développement durable ».
article la depeche.fr