Les Forums de Passions Métrique et Etroite !!

J'ai récemment trouvé deux photos curieuses représentant des cheminots équipés de brassards.

La première me semble représenter des cheminots de CF secondaires mais je n'en suis pas sûr. Le plus âgé porte un brassard avec 2 galons, celui de gauche n'en a qu'un, l'autre aucun.

Cela correspondrait-il à une équivalence de grade au cours de la Grande Guerre alors que les cheminots étaient mobilisés sur place ?





Même chose pour cette photo de cheminots de la Cie du Nord.



Quelqu'un aurai-il une explication ?

celui qui a un brassard sans galon sait lire, celui qui a un galon sait lire ET écrire, et celui qui a 2 galons sait lire ce qu'il a écrit !!

malheureusement nous on sait lire ce que tu écris ...

Bonjour,

En Belgique, durant les deux dernières guerres le personnel des chemins de fer, des vicinaux, de la poste et de la RTT était mobilisé sur place, en civil avec le port d'un brassard et était rattaché au CFT, Corps des chemins de fer, télégraphes et téléphones.
Pour ceux qui ont fait leur service militaire, ils se souviendront qu'à l'issue de celui-ci ils recevaient un document mentionnant leur affectatation en cas de mobilisation. Le personnel de ces diverses sociétés et administrations était muté au CFT, sans obligation de rappel même pour les officiers et sous-officiers de réserve. Le brassard était tricolore avec un carré blanc sur lequel un cachet indiquait le corps d'attache du porteur.

pelican a écrit:celui qui a un brassard sans galon sait lire, celui qui a un galon sait lire ET écrire, et celui qui a 2 galons sait lire ce qu'il a écrit !!

J'ai pas dit que c'était des cheminots belges !

As-tu des dates sur tes photos ?
A priori, le port du brassard était la règle pour les cheminots mobilisés à l'arrière.
Et une petite question à William Jones. Qu'est-il advenu aux cheminots, mobilisés sur place, lorsque la Belgique a été occupée par l'Allemagne, pendant la première guerre mondiale ?


PS : Pélican, mais je ne t'ai jamais vu avec un brassard

Bonjour,

La situation des cheminots belges durant la 1e guerre mondiale a été assez spéciale : ils étaient en grève ! Conformément aux ordres du gouvernement, ils ont cessé le travail lors de l'arrivée des Allemands, et ils ont continué à être payés (des peanuts, mais de quoi survivre quand même ...) par des fonds transmis via les Pays-Bas, neutres à l'époque. Ce qui fait que les Allemands ont d'abord tenté (avec très peu du succès) de forcer le personnel à reprendre le travail, et qu'ensuite ils ont exploité eux-mêmes nos chemins de fer : signalisation modifiée et remplacée par la signalisation allemande, machines confisquées (des centaines de machines ont été volées et transformées en mitraille ...). Ce qui fait qu'après guerre il a fallu tout reconstruire et c'est à cette occasion qu'a été introduite la signalisation mécanique à trois positions (palette horizontale = stop, levée à 45° = avertisseur, verticale = voie libre) et également que des centaines de machines ont dû être livrées par l'Allemagne en réparation de guerre, p.ex. 168 P8, plus de 500 G8, etc.

Merci beaucoup pour ces précisions.
Et le matériel de la SNCV ? Y-a-t'il eut des réquisitions pour alimenter le front ?

Bonsoir,

Comme je l'ai indiqué plus haut, le "grand" chemin de fer ne circulait virtuellement plus durant la guerre de 14. Donc, pour permettre aux civils de se déplacer, la SNCV a pris la relève, et a organisé des convois à longue distance, par exemple Bruxelles - Liège par Vossem, Hamme-Mille, Jodoigne, Tirlemont et Saint-Trond, ou Bruxelles - Mons par Leerbeek, Enghien et Soignies. Inutile de préciser que c'était une expédition d'une journée entière ! D'autre part, les Allemands ont fait démonter pas mal de ligne vicinales pour récupérer les rails, et "coinfisqué" des locos pour les ferailler.

Pour le front côté allemand, les archives sont assez obscures, et les Allemands utilisaient de préférence leur propre matériel sur les "Feldbahnen" ; il existe néanmoins des cartes indiquant les voies métriques construites pour alimenter leur côté du front.

Du côté allié, les Belges ont tenté de rapatrier un maximum de matériel derrière l'Yser, princpalement celui utilisé sur les lignes de Flandre Occidentale, en particulier la côte, car il ne faut pas oublier que les Allemands ne sont arrivés à la côte belge que vers le milieu d'octobre 1914. Une espèce de réseau exploitable a été constitué par les lignes vicinales derrière le front, les lignes métriques françaises existant dans ce coin (incompatibilité d'attelage, cependant ...) et de nouvelles sections reliant ces diverses lignes. Ces lignes étaient exploitées par l'armée, plus précisement la SVCF, section vicinale des chemins de fer. Dans d'anciens numéros de "Présence du Tramway" (organe de l'Amutra, exploitante du musée de Schepdael), il y a des mémoires d'un officier de cette section, qui fut plus tard dirigeant chez l'exploitant des lignes vicinales de la côte (M. De Bot)

A titre d'exemple, les vicinaux servaient au transport de blessés, copmme cette carte postale le montre :

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OK, très interessant.
J'avoue que, vu de France, l'histoire de la Belgique, sous occupation allemande est un aspect trés méconnu du premier conflit mondial.