Patrick ze rabbit Deludin a écrit:De quoi s'agissait-il ?
De faire Paris-Orly/Dijon en vol plané
.
Je ne pense pas que beaucoup d'avions de ligne en soient capables aujourd'hui.
Il faut dire qu'ils ont des capacités d'accueil nettement supérieures !
1 : la capacité d'un avion n'a rien à voir avec sa
finesse (rapport entre la portance et la traînée aérodynamique, qui détermine directement l'angle de plané).
2 : arriver à 40000 pieds verticale Dijon et se poser à Orly sans remettre de puissance, je ne dirais pas que c'est ce que nous faisons tous les jours, car la régulation des trajectoires par le contrôle ainsi que les procédures compagnie l'empêchent, mais quasiment n'importe quel avion moderne en serait capable...
Si je prends l'exemple de mon outil de travail actuel (Airbus A330), en partant de 40 000 pieds (12200 m) avec les deux moteurs arrêtés (je dis bien arrêtés, pas au ralenti), j'ai une distance de plané sans vent de 142 miles nautiques (260 km) avant de toucher le sol (source : mon Flight Crew Operating Manual).
La distance Dijon Orly en ligne droite est de .... 138 nautiques...
Donc on n'est pas loin du compte.
Il est vrai que ce vol en SE210 sans toucher aux manettes de gaz était doublement intéressant car 1) cet avion avait des qualités de vol remarquables pour un appareil conçu il y a 65 ans (mais il n'était pas le seul, quand on le compare avec des appareils encores plus anciens, comme le DC3, le Spitfire, etc), et 2) l'équipage a dû gérer sa trajectoire sans les aides dont on dispose maintenant, et notamment son approche finale d'une façon totalement inhabituelle (mais quand je parlais avec les anciens d'Air Inter sur Caravelle, effectuer l'approche moteurs au ralenti jusqu'au toucher des roues était chez eux une institution
).
De nos jours, nous avons le "plancher de stabilisation" : à 1000 pieds (300 m) en approche finale nous devons être sur la trajectoire et sur le plan de descente publié par la carte d'approche aux instruments, configuration atterrissage, avec le régime moteur et la vitesse d'approche prévus. Si un de ces paramètres n'est pas bon, nous devons remettre les gaz... Donc ce genre de manoeuvre est interdit, mais serait techniquement possible avec n'importe quel appareil moderne. C'est d'ailleurs ce qui a sauvé quelques centaines de personnes, une première fois en 1983, avec l'épisode dit du "Gimli glider",
https://fr.wikipedia.org/wiki/Planeur_de_Gimliet plus récemment avec l'incident du Air Transat 236, en 2001.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vol_Air_Transat_236Just my two cents,
Domi