...et on est demain soir.
La carrosserie Marius Gruau naît officiellement en 1933, reprenant les activité de la famille Godais (la femme de Marius est une Godais), qui faisait du charronnage et de la tonnellerie depuis... 1730. Puis des voitures hippomobiles sous le nom de Carrosserie Le Godais, rue Messager à Laval, vers 1890. Allez voir, les ateliers doivent toujours y être
.
(Une précision avant de continuer : un (auto)bus effectue des circulations urbaines durant lesquelles les voyageurs peuvent rester debout. Un (auto)car est réservé aux parcours interurbains et plus, et ne peut transporter que des personnes assises. Évidemment, on ne parle pas encore de ceintures de sécurité).Les premiers véhicules conservent un air de famille avec le fournisseur (voire la totalité de la caisse, comme les bus de St-Brieuc évoqués précédemment) :
ici, un petit 1400 kg traité avec soin. Au début des années 1950, la mode est encore aux fausses ailes en saillies.
Mais très vite, le bureau d'études interne (1950) va créer des carrosseries qui s'affranchissent complètement des lignes du véhicule, ne conservant souvent même pas la face avant qui peut pourtant être livrée avec le châssis en état de rouler par Renault. Si ce n'est le logo conservé au dessus de la calandre, rien ne permet extérieurement de reconnaître l’utilitaire de base, car même les jantes sont couvertes par des enjoliveurs sur les versions luxueuses :
(les deux véhicules du premier plan sont des 1400kg, le dernier un 2T5)
On est en pleine période "phares en goutte d'eau" caractéristiques pour reconnaître une fabrication Gruau !
Le 4 février 1956, inauguration de nouveaux locaux beaucoup plus vastes rue du Ponceau.
À partir de cette date, le carrossage complet des 1000, 1400kg et 2T5 ( et d'autres bases) va prendre de l'essor, mené en parallèle d'autres transformations.
Les nouveaux locaux nous montrent le travail de profilés métalliques nécessaire pour y fixer planchers et carrosserie.
Au premier plan, il ne s'agit pas d'un antique 2T5 avec phares rapportés mais justement de la version "minimaliste" livrée par le constructeur, les phares sont fixés provisoirement (Il faut savoir qu'à l'époque, on est autorisé à se rendre chez le carrossier assis en plein vent, mais le véhicule doit posséder sa signalisation lumineuse complète. Pas forcement les sièges...
) :
On constatera que les châssis Renault utilisés sont majoritairement des 2T5 qui permettent évidemment de transporter plus de personnes.
Comme on peut le voir, Renault n'est pas le seul client...
Carrossage en cours de réalisation :
La construction en cours donnera naissance à ce modèle, particulièrement luxueux (ici sur base 1400 kg pour le véhicule de droite, au porte-à-faux arrière moins important puisque transportant nécessairement moins de personnes) :
Preuve que l'étude a été bien faite, la construction s'adapte aussi à d'autres fournisseurs :
La calandre rappelle "un peu" les Simca Cargo.
La suite... la semaine prochaine .