À Paris, c'était surtout le bruit des poubelles, à l'époque en acier zingué (début des années '80), que les corroyeurs balançaient sans ménagement sur les trottoirs une fois vidées.Parlons donc technique.
Le moteur, placé à l’arrière comme nous l’avons vu, est alimenté par les batteries d’accumulateurs situés de part et d’autre du châssis, de construction classique en échelle. Il est contenu dans un
carter blindé, dit la réclame d’époque, ce qui veut sans doute dire "étanche" (ça serait la moindre des choses).
Il n’y a bien sûr qu’une seule pièce en mouvement, l’induit, donc pas de vibrations.
Il est évidemment beaucoup moins coûteux à fabriquer qu’un moteur à explosion et ne nécessite pas d'entretien, contrairement aux autres types de moteurs, surtout les Diesel.
Grâce à un système à manivelle, les bacs peuvent être avancés pour vérifier/compléter la mise à niveau de l’électrolyte et l’état des éléments, ou retirés et remplacés par un jeu d’accumulateurs chargés lorsque le véhicule ne peut rester suffisamment longtemps pour effectuer la charge électrique :
Il y a 2 types de batteries, au plomb et au fer-nickel, le premier type servant uniquement au démarrage.
Le moteur est piloté par un contrôleur situé sous le siège, cylindre en matériau isolant sur lequel sont fixées des touches de cuivre. L’ensemble comporte un inverseur et 5 rapports, avant ou arrière selon la position de l’inverseur. Le choix se fait depuis un levier situé sous le volant, tel une commande de clignotants :
Inutile de dire que la conduite est très facile.
La charge électrique se fait en principe de nuit, pour bénéficier du tarif réduit. Elle est à la portée de n’importe quel personnel non spécialisé puisqu’il n’y a qu’une prise à brancher.
Elle nécessite un transformateur en courant continu si l’on ne dispose que de l’alternatif.
La SLEVE et les grosses sociétés auront des installations dédiées :
Les freins sont à tambour et verront leur surface augmenter au fil du temps, car le moteur ne participe pas au freinage par récupération d’énergie. Ils seront parfois soumis à rude épreuve, ne serait-ce que par le poids mort des véhicules.
La facilité d'utilisation et d’emploi, les garanties et éventuelles prises en charge par la SLEVE, et la longévité du matériel vont amener un certain succès à la SOVEL : après les brasseurs, les charbonniers puis les diverses compagnies de chemin de fer (la SNCF ne sera créée qu’en 1938), c’est au tour des municipalités de s’y intéresser.
Lyon, Paris, Colmar et Strasbourg vont s’équiper, principalement en bennes à ordures, que va commencer à fournir directement la marque.
Un exemple de DC carrossé en fourgon, loué par la SLEVE à une entreprise lyonnaise. Nous sommes en 1930 et la cabine est désormais vestibulée :
Au bureau d’étude, on planche déjà sur une gamme de véhicules plus étendue pour pouvoir répondre aux besoins variés et au poids des chargements à prendre en compte.
À suivre...