Pour l'instant je n'ai pas encore goûté le Herve chaud. J'ai un repas à préparer pour demain soir.
Si dans nos régions gasconnes, le repas qui suivait la messe de minuit portait le nom de
resoupet car on avait déjà soupé avant la messe, aujourd'hui à Toulouse, surtout dans le milieu laïc et agnostique à tendance athée que je fréquente, ce resoupet a pris le nom de réveillon et est l'unique repas pris dans la soirée.
Cette année, j'ai proposé aux amis avec qui nous partageons ces agapes un plat quelque peu oublié : un civet de dinde.
Pour cela j'ai désossé et découpé quelques cuisses de dinde, afin que chacun ai quelque chose de correct à manger. Le partage d'une volaille lorsqu'on est nombreux m'a laissé un très mauvis souvenir : celui d'un morceau d'os à peine charnu qui trônait au fond de mon assiette. Ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse, a dit un prophète… chacun aura donc un morceau de cuisse. Cette viande a été se baigner dans une grande marmite remplie de vin accompagné d'herbes aromatiques et de diverses épices, de lard fumé ainsi que de force oignons. N'oublions pas que le nom "civet" vient du fait que le plat comporte beaucoup de "cive", le nom médiéval de nos oignons.
Après pratiquement 24 heures de marinade, j'ai sorti les viandes et les ai fait revenir dans une poêle sans ajouter de gras. Normalement, il faudrait, à ce stade, fariner les morceaux à même la poêle ; ici je l'ai fait, au fur et à mesure, dans un "graisal", ce pot en grès de forme évasée où l'on prépare, ordinairement, le confit de canard.
Pendant que je rôtissais ma dinde, la marinade réchauffait doucement sur la plaque électrique et lorsqu'elle a été à température, c'est à dire bouillante, j'y ai replongé la viande pour qu'elle subisse environ trois heures de cuisson.
C'est en cours… l'odeur commence à envahir l'appartement… si le goût est à l'avenant cela promet un bon repas. Accompagné de tagliatelles sur lequel je disposerai un petit beurre mêlé aux noix, un petit plat simple et pas top lourd.
