Bonjour Patrice, et ceux qui suivent encore ce fil bien loin de la couleur du VH 21,
Toutes mes excuses préalables, mais on va parler beaucoup de sociétés de chemins de fer réels à voie normale, et un peu d'autres écartements sub-normaux
Patrice Roussiale a écrit:Ensuite, Christophe a mis comme "avatar" une plaque émaillée de la RTA.

Les lettres sont vertes sur fond crème.
Et si c'était les teintes, en particulier le vert, qui ont été appliquées aux ABJ de la RTA ?

Étant émaillées, les teintes varient très peu.
Ce n'est pas Christophe, mais moi Frédéric qui ait pris cet avatar
Non, ce n'est pas le même vert, ni le même jaune paille.
Les plaques émaillées étaient à mon sens plus "modernes" et destinées à être visibles , tout en restant "dans la charte graphique" comme on dirait de nos jours.
Celui des ABJ, et ensuite des cars de la RTA (dont les Berliet AirLam que j'ai trop bien connu) est nettement un "vert wagon" légèrement plus clair, et un "jaune crème" moins jonquille.
Le CFTV avait vraiment tenté de retrouver cette teinte sur l'ABJ 28 (XBDPi 3623 re-numéroté dans la suite des ABJ RTA, parce qu'on est aussi des puristes quand on ne fait pas du modélisme

)
On pourra d'ailleurs le constater sur cette photo publiée sur Facebook, dans le groupe "le train passion de france"
https://www.facebook.com/photo.php?fbid ... ater&ifg=1Patrice Roussiale a écrit:D’abord avec une question "piège" :
Quels sont les liens, disons de 1930 à 1950, entre :
- La Compagnie des Chemins de Fer Secondaires du Nord-Est ou CFS-NE, que j'appelle par simplification "la NE", crée en 1922
Et
- La Compagnie des Chemins de Fer Secondaires ou CFS ?
Les matériels, et en particulier les automotrices, semblant être transférés très facilement d’une Compagnie à l'autre.
A ma grande honte, je croyait que c'était qu’une seule et même Compagnie, jusqu'à la lecture du livre "Le temps des Omnibus" par Didier Leroy aux éditions du Cabri

D'abord il y a eu d'autres lectures à recommander sur ce sujet dont
Connaissance du Rail (CDR) et surtout le n°92, mais j'y reviendrai.
Posons également les sigles officiels, et employés par eux-mêmes qu'ont été CSNE ou CFSNE (avec NORD-EST sur le matériel uniquement tout comme NE sur les traverses avant des loc vapeur)
Idem pour CDA (A sur le matériel), pour éviter d'être confondu avec les CFDA (Ardennes) (et CA sur le matériel) qui exploitait aussi dans l'Aisne les lignes de Asfeld - Montcornet, et l'antenne de St-Erme, ainsi que la Vallée de l'Ailette au départ de St-Erme jusqu'à la concession en 1927 du projet de reconstruction à voie métrique, dont on connait (pas, en fait !) la suite.
Pour faire simple, à défaut de faire court et ne pas lasser les autres membres du forum qui nous suivent encore

, disons que :
- les
lignes concédées antérieurement par le département de l'Aisne étaient dans la
CSNE (SGQ, CDA, MM, RLF) par fusion ou accord d'exploitation, avec l'ajout des concessions de l'Aisne tombées en déshérence après la guerre (TTAP, et ILNF sur le GBC [car l'ILNF de Hargicourt l'a été par la SE, comme celles du 59 de Fromelles et Hondschoote])
- les
lignes affermées par les Grands réseaux ou des départements (en régie) étaient dans la
CFS... avec les deux exceptions de Guise - Hirson affermée par la SNCF-Nord à la CSNE et le ILNF-GBC exploité pour le département par la CSNE, probablement sous la contrainte du département qui ne "voulait voir qu'une tête" du moins entre 1927 et 1938, où il a compris l'intérêt de séparer.
Les CFS avaient donc vocation en 1936 à reprendre des lignes SNCF en affermage, et elles sont ainsi aussi exploité Rambervillers - Charmes, Lunéville- Bruyères, Saint-Dizier - Doulevant-le-Château, Château-Thierry - Oulchy-Breny, Esternay - Mézy, Provins - Esternay.
Mais elle a repris aussi les exploitation d'anciennes concessions des SE : Guë - Menaucourt, Robert-Espagne - Héronville, et en régie pour le département de la Marne ce qu'il restait à exploiter par fer du réseau CBR.
Elle avait aussi des intérêts dans les Chemins de Fer du Calvados (CFC) dans l'entre-deux guerre.
Les administrateurs n'ont été communs qu'à partir de 1941 au décès du dernier JOURDAIN (Pierre puis Jacques puis René entre 1939 et 1941) et surtout à partir de 1950, et la famille MARIOLLE (dont Pierre) ne sera jamais administrateur de la CFS, mais les liens capitalistiques par participations croisées sont encore à éclaircir mais je vais franchement exaspérer si je me lance dans le détail
A noter que les CFS avait des "liens affectifs" avec les (ex-) Cdf de l'Est avec Paul RIBOUD, directeur Honoraire de la Compagnie des Cdf de l'Est, Administrateur nommé en 1939 (CA 1938) au décès de Pierre JOURDAIN, démissionnaire à l’exercice 1942 en application de la loi du 16 Novembre 1940, il assumera alors la représentation de la CFS au CA CSNE. Président du CA en 1947, au retrait de Jules BLONDET, mandat venant à expiration en 1952, demande à ne pas renouveler (CA 1° Juil. 1952).
Je pense que son carnet d'adresses avait permis de reprendre/consolider les affermages sur le Réseau SNCF-Est
Et antérieurement, les VH commandés en 1934 étaient désignés comme "identiques à ceux des Chemins de fer de l'Est".
Cela avait l'avantage de ne pas non plus apporter de confusion dans la gestion des parcs en propre de la CFS (et louées aux exploitations, comme nos
rolling stocks (dont AKIEM) actuelles !) et ceux propriétés des départements prévus dans les concessions de chaque ligne.
Et pour résumer, ce qui sera en fait à l'origine de la CFTA (voire de la CGEA), voir un excellent article paru dans CDR n°92 de Michel BEZY même si le schéma joint était le fruit de travaux d'André JACQUOT
† (non crédité ! car j'ai le brouillon de sa main...) dont ses lumières sur ce vaste sujet auraient été appréciées.
NB IMPORTANT : il ne faut pas confondre la vie des sociétés avec les exploitations "pour compte de" ! Ainsi il ne faut pas comprendre que la CSNE n'a exploité le GBC (ILNF) qu'en 1956, mais que la société correspondante n'a fusionné dans la CSNE qu'à la fin de sa raison d'être alors qu'elle confia jusqu'à la fin l'exploitation de "sa" ligne concédée à la CSNE, avec bien sûr l'accord du département concédant.
A noter que les archives de toutes ces compagnies ont été récupérées par la CFTA et ont été classées et inventoriées par André JACQUOT
† avant d'être versées par la CGEA-Veolia aux Archives du monde du Travail de Roubaix où elles sont consultables :
http://www.archivesnationales.culture.g ... FICHE.htmlPour ceux qui voudront élargir le schéma aux autres branches qui feront la CGEA-VEOLIA.
Bonnes recherches et bien amicalement,