Concernant l'arme blindée en France il est "amusant" de voir que ce n'est qu'à l'avènement du char Leclerc au milieu des années 1990 que l'Armée Française a essayé de renouer avec les pratiques originelles de la Cavalerie dont son passé est pourtant très riche.
J'ai encore en tête une discussion avec un chef escadron du 501-503 RCC de Mourmelon en 1995, en pleine phase d'expérimentation tactique de l'engin, qui me disait qu'ils réapprenaient les figures de base de la cavalerie, les manœuvres d'exploitation, à front renversé et à l'intérieur du dispositif adverse, aussi bien aux échelons tactiques les plus élémentaires (pelotons ou escadrons) qu'à l'échelle de la division et du corps d'armée loin de la vision "arme de rupture" dans lequel le char lourd -mais conséquemment peu mobile (ou dans le cas de l'AMX30, le défaut de cuirasse qui de toutes façons le rendait inapte à tout engagement un peu intense)-, qui prévalait jusqu'alors. Pour rappel si n'était pas déjà évident en 1918 après que l'artillerie allemande se soit faite une joie de ratatiner sur place à plusieurs reprises nos chers chars tentant de percer leurs lignes, Koursk en 1943 a définitivement enterrer cette vision exclusivement "arme de rupture" qui colle encore dans l'inconscient collectif à l'usage de la cavalerie (cf. la charge des cavaliers du Rohan devant les mûrs de Minas Thirit dans le film de Peter Jackson).
