À partir de 1958, les Hourtiquets vont donc vivre tranquillement au hasard des vols d'hydravions de passage et de la location à Esso de toute ou partie des installations à quai.
Car Esso REP (Recherche et Exploitation Pétrolières) continue ses prospections, qui s'avèrent pleines d'espoir.
À tel point que les journalistes parleront de "Texas français" : avec les autres gisements d'Alsace et de Seine-et-Marne, pour les plus importants, on couvre 2% de notre consommation, et le gisement de Parentis ne représente que 40 % de ces 2% !
Esso, sa vie, son œuvre, c'est là :
https://corporate.esso.fr/fr-fr/notre-g ... e-histoireEn 1962 va se présenter une nouvelle donne :
Les accords d'Évian prévoyaient la fermeture du Centre Interarmées d'Essais d'Engins péciaux (CIEES) situé à Colomb-Béchar. Le gouvernement français décide de créer un centre d'essais de missiles dans le Sud-Ouest de la France, entre Biscarrosse et Mimizan. Ainsi naît le Centre d'Essais des Landes (qui deviendra le CELM le 1er janvier 2005).
...et l'hydrobase se retrouve enfermée dans le domaine militaire interdit d'accès et sous haute surveillance.
Elle passe sous contrôle de l'Aéronautique navale, puisqu'elle n'est plus censée recevoir d'hydravions civils, ce mode de transport ayant définitivement périclité sous nos cieux.
Outre le matériel "pétrolier", elle va donc abriter aussi des véhicules militaires :
Les autocars Saviem S45 font dater cette vue de 1964 minimum. Ce qui est compatible avec les Renault Estafette et Berliet GLR ou GLC visibles au fond de la photo. Donc, à voir l'activité, vers 1970/75. Au fond à droite, le béton blanc de la tour de contrôle, qui est intacte. Le petit bâtiment abritant le treuil est dissimulé par le Berliet.
À quai, la barge de forage "au repos", c'est-à-dire vidée de tout ce qu'elle porte habituellement : treuils, réservoirs et bassins de récupération de la Bentonite (une boue servant à forer, pour faire simple), cabanes modulaires, etc.
La voici en service :
La grue jaune appartient aussi à Esso REP, mais je ne me souviens plus très bien : ça doit être un porte-grue Berliet (ça, j'en suis sûr), mais la grue ?
Voici une autre vue, sans doute juste après l'arrivée du CEL (il n'y a pas beaucoup de véhicules militaires) donc vers 1965 :
Les deux grands hangars sont toujours là, mais des "petites" portes ont été créées dans les grandes.
À quai se trouve la barge supportant une bigue, qui était pompeusement appelé "le ponton-grue".
Évidemment, les hydravions vont se faire de plus en plus rares, mais il faut noter que jamais il n'a été envisagé de fermer l'hydrobase.
Elle a simplement et officiellement été "mise en sommeil".
Malheureusement, les deux grands hangars finiront par être démolis, car personne n'a pensé à classer quoi que ce soit, mis à part la tour de contrôle en... 2012 !
J'ai trouvé chez Nénette une photo prise en 1992, avant la démolition des hangars (je n'ai pas la date de ces démolitions) :
Quant à la tour, voici son aspect actuel extrait de mon livre de chevet, et la liste de ce qui est enfin -et beaucoup trop tardivement- classé :
Parce qu’actuellement, voilà à quoi les Hourtiquets ressemblent :
Ben oui, je sais
, on en a émasculé à vif et plongé dans l'eau bouillante pour moins que ça
...
Je vous laisse réfléchir sur 'l'incommensurable grandeur de la con♫♪rie humaine...