Et je vous ai gardé le meilleur pour la fin:
Toutes les automotrices de l'Yverdon Ste Croix et le Ge 21 (dit Crocodile) sont équipés de moteurs Behn Eichenburg à 6 pôles, 6 enroulements de compensation et 6 pôles auxiliaires, ce sont des moteur dit "série" en 16,66 Hz. Ces moteurs permettent d'obtenir un freinage par récupération sans élément convertisseur tournant ou statique. C'est une batterie de condensateurs qui permet une mise "en phase".
Son rendement est théoriquement de 33%, réellement env. 20% et après l'addition de résistances permettant de rouler plus vite env. 11%.
(Mais ils compensent le cos phi, car en retenue ils sont légèrement hyper-synchrones, soit dit en passant pour les pros').
En ce qui concerne les agents qui les conduisent, la récupération si elle est enclenchée à l'arrêt permet de démarrer dans le bon sens (et non l'inverse), avec 1/4 de la puissance.
Donc aussi de reprendre de la vitesse, après un ralentissement ou un abaissement de la vitesse de ligne.
A Valeyres /s/ Montagny par exemple, si l'on devait s'arrêter pour le service voyageur, dès les portes fermées on lâchait le frein à air, la motrice commençait de rouler par la gravité... On enclenchait alors directement les crans de récupération et parvenu à la touche 12 on frisait les 60 km/h qui était la vitesse de ligne sur cette portion, à l'époque.
Par comparaison: les 4 et 5 "montaient" à 54 km/h et le Ge 21 (qui est resté en état d'origine) seulement 48 km/h.
D'où gain de temps et de manipulation au combinateur, pour celui qui savait y faire
-Par contre le robinet de frein 1804, une galère! Lors des examens de conduite le chef nous faisait descendre, un bout, sur le frein à air sans ré-alimenter, en gardant au plus près la vitesse au compteur et sans épuiser l'air des RP. Trop nerveux s'abstenir