Depuis pas mal de temps, j’étais tenté par cette expérience. Mais devant la difficulté supposée de mise en œuvre, je n’avais osé franchir le pas. Aujourd’hui, mon attrait (provisoire….) pour le HOm et quelques conseils prodigués sous forme d’articles par Michel Viers, et ceux de Clément Schmitt du Train Magique font que j’ai fait le saut pour essayer de réaliser quelques engins moteurs à cette échelle bien désertée par les constructeurs. Voici donc ma modeste expérience pour ce type de réalisation :
La photogravure de décompose en plusieurs phases :
-Le principe et La conception
- Le typon
- L’insolation
- La gravure
- Le principe et La conception :
Le principe est le même que pour la réalisation des circuits imprimés en électronique. On crée un « typon » qui est dessin où l’on va protéger les parties que l’on veut conserver. Pour cela on utilise des plaques de laiton présensibilisé (sur les deux faces) qui seront passées sous les U.V, puis révélées, puis passées dans un bain d’acide. Comme pour les circuits imprimés, on peut utiliser des plaques de laiton « classiques » que l’on peut recouvrir d’un film révélateur en bombe. Evitez cette méthode qui va déposer un film irrégulier et donc risquera de poser des problèmes lors de la révélation. Pour le matériel en HOm je suis parti sur des plaques de 0.2 mm et 0.3 mm d’épaisseur qui me semble convenir.
- Le typon :
Pour la réalisation, je me contente « d’utiliser » des typons réalisés par d’autres amateurs. La conception de ces typons, même si elle fait appel à des logiciels tout à fait courants, reste quelque chose de pas très évident pour moi, car mes connaissances dans ce type de conception sont très limitées, et j’ai peur d’y passer beaucoup de temps….
Une fois le fichier du typon réalisé ou « donné » par un sympathique modéliste, il faut l’imprimer. Deux écoles :
L’impression jet d’encre et l’impression laser. Ne vous inquiétez pas, si comme moi (et la majorité des modélistes) vous ne disposez que d’une imprimante jet d’encre, tout n’est pas perdu. Pour avoir fait des essais avec les deux types d’imprimantes la différence n’est pas flagrante. Je pense mêm que l’imprimante laser un peu trop « parfaite » risque d’amplifier les petits défauts qui ne manqueront pas de survenir lors de la conception du typon. Seul impératif, bien utiliser les transparents adaptés à chaque type d’imprimante. Au niveau de l’imprimante, essayer de contraster au maximum afin que le typon soit le plus opaque possible. De plus, sur les transparents pour les imprimantes jet d’encre, il y a une face brillante et une face rugueuse. Bien lancer l’impression sur la face rugueuse car sinon vl’encre de tiendra pas. Dans tous les cas, bien attendre que l’encre ai séché. Evitez, après l’impression, de toucher le typon avec vos doigts pleins de rillettes, car toute traçe sera marquée.C’est de cette impression que dépendra la qualité de votre gravure. Voici un exemple de typon (imprimé sur une feuille blanche pour l’exemple) :
- L’insolation :
Une fois le typon imprimé il faut insoler votre plaque de laiton. Ces typons sont réalisés en double-face. Avantage pour nous modélistes on va pouvoir réaliser des gravures en double-épaisseur (par exemple un face lisse d’un côté et une ligne de rivets de l’autre côté). Le jeu va donc consister à aligner les deux typons pour insoler votre plaque. La méthode préconisée par Michel Viers est simple et efficace :
il suffit d’aligner avec précision les deux typons (facile puisqu’ils sont transparents) et de les fixer entre eux avec une agrafeuse de bureau. Pensez à laisser un côté ouvert pour y glisser votre plaque de laiton… lors de cet « agrafage », veillez bien à mettre le côté imprimé (et donc rugueux) A L’INTERIEUR pour profiter au maximum de l’impression et éviter les flous possibles. Otez les deux feuilles de protection collées sur votre plaque laiton. Là aussi évitez de mettre les doigts sur votre plaque et évitez de faire cette opération sous la lumière qui pourrait aussi altérer la couche photosensible qui se trouve sur votre plaque. Le temps d’insolation:
c’est le facteur important de cette opération. Michel Viers conseillait 1mn30 et Clément Schmitt 2mn30 à 3mn….cela dépend en fait de la qualité de votre impression et de la qualité de votre insoleuse. Après des essais, sachez que je suis arrivé à un résultat correct avec un temps de 2mn avec une insoleuse double face de bonne qualité (à vide d’air) et une impression correcte, sans plus. Sachez aussi que si vous ne disposez que d’une insoleuse simple face, il faudra insoler votre plaque (en deux fois) en l’appliquant au maximum sur le verre (en mettant un poids dessus, par exemple), là aussi pour avoir un rendu le plus net possible.
Ensuite, révelation dans un bain de révélateur positif. C’est là que vous verrez si votre temps a été correct….attention c’est une histoire de quelques secondes ! une fois votre plaque révélée, ne laissez pas celle-ci dans le bain, car tout marquage disparaîtrait irrémédiablement. Passez ensuite votre plaque à l’eau pour effacer toute trace de produit.
- la gravure :
Démarrer votre machine à graver avant cette opération, afin que la résistance chauffante chauffe le perchlo et qu’il soit ainsi plus rapidement opérationel.
Avant la gravure, n’oubliez pas de faire un trou, à la mini-perceuse, dans votre plaque et d’y attacher un bout de fil électrique, par exemple, cela vous permettra de ressortir votre plaque, une fois gravée (expérience vécue….). Pour graver, utiliser de préférence du persulfate d’ammonium. Gros avantage, ce produit est transparent et cela vous permettra de voir l’avancement de la gravure et de sortir votre plaque, avant qu’il ne soit trop tard….inconvénient la quantité de produit (2 litres) n’est efficace que pour graver 6 plaques. Cette opération est assez longue (environ 45 mn ). Attention au fait que la gravure sera plus rapide en haut de l’appareil qu’en bas. Vous serez peut-être obligé d’inverser votre carte si cette gravure n’est pas régulière. Attention aussi au fait que la matière va partir pratiquement toute en même temps (n’allez pas boire un coup en pensant, j’ai le temps, tout n’est pas attaqué….).
Pour ma part, j’ai préféré sortir les plaques un peu avant, même s’il reste un peu à ébavurer (facile à enlever), plutôt que le perchlo attaque trop la matière. Une fois sorties, passer aussi les plaques à l’eau claire.
Si tout va bien vous devriez obtenir ceci :
On voit bien les endroits qui restent à ébavurer, les parties qui paraissent tachées sont ces fameuses gravures en demi-épaisseur. Si la photo était de meilleure qualité (mon APN n’avait plus de piles…) on verrait de ce côté des rivets apparaître. Voilà, c’est pas plus compliqué que ça, c’est juste une histoire de « timing » et d’un peu d’attention. Il ne me reste plus qu’à faire fonctionner mon fer à souder, trouver un châssis moteur ( coucou JP !) pour monter ce petit LT1 qui ira se dégourdir les bielles sur la ligne du Vivarais, et j’aurai fait par première construction laiton. Je vous tiendrai au courant du résultat…
Attention ! ces produits sont des produits relativement dangereux et à base d’acide. Attention donc aux enfants et aux vêtements et aux mains…..
Tous les produits utilsés, ainsi que le matériel sont commercialisés par la boutique Le Train Magique et qui vous offre, en plus, les conseils de Clement Schmitt spécialiste de la gravure et du moulage...et de la voie étroite, bien sûr
Bernard.
Lorsque j'ai le moral je fais du modélisme.
Lorsque je n'ai pas le moral je fais encore plus de modélisme....