Aigueneyre, terminus.J'allais à Aigueyre pour mes affaires. Après les privations des années noires de la guerre, le commerce reprenait.
La coopérative de Ruom ouvrait des succursales dans toute la région, et l'on commençait sérieusement à parler de "monter à Paris".
A la sortie du Tunnel, Aigueneyre était tout proche, juste après le passage à niveau.
Ce passage à niveau, et les "Cé-Fé-Dé", le jeune patron du garage de la Régordane, il les aimait bien. A chaque fois que les barrières s'abaissaient, c'était un client assuré. Et en plus, quand c'était une jolie fille, avec une belle bagnole...
A l'entrée du bourg, j'apercevais le père Matthieu et sa vieille Terrot, encore en panne.
Et je remarquais aussi au passage une jolie traction coupé. Sans doute un touriste en route vers le Sud. ça faisait plaisir à voir, la prospérité revenait, et moi aussi je songeai à m'acheter une voiture.
Enfin, je descendais au terminus d'Aygueneyre.
La gare avait une certaine importance et son trafique augmentait.
Et juste à côté, il y avait la buvette. Son patron, on le soignait... C'était un bon client et il nous faisait une bonne réclame pour nos vins. Je ne manquais jamais d'aller le saluer.
Mais avant d'aller trinquer avec Henri, je devais vérifier les expéditions sur le quai. Comme d'habitude, il était bien encombré. Les CFD y débarquait du bois de mine et des matériaux de chantier pour la reconstruction. On les chargeait sur les péniches, vers Lyon, ou vers le Sud. Et elles déchargeaient du charbon, ou des céréales, stockées par le silo des Menottes. Moi, je venais contrôler que notre vin avait été convenablement embarqué dans les foudres de la SNCF.
Notre première livraison vers Paris. Vous pensez comme si c'était important !...
Je pris quelques photos-souvenirs du quai des Menottes.
Un grand merci à Christian Mayère
pour ses photos, qui nous permettent de découvrir sur PME, Aigueneyre, son bourg, sa gare et ses quais.
Une entreprise qui n'a jamais acheté une Corpet neuve !!! Est-ce bien une compagnie ferroviaire sérieuse ?!...