Gare de Gandelu - Aisne - CSA

[L'homme du pire caddy]

C'est un ringard, nom donné au long tisonnier servant à "travailler" le feu dans le foyer des locomotives à vapeur.

Ringard dans un sens plus général.


Pierre.

__________________________________

[Fredles]

Merci !

[YVES]

Fredles, pourras-tu poster le document non coupé ou l'on voit l'ensemble de l'image avec la Pinguely n°21. Un détail n'intrigue.

[YVES]

A propos du refus de la compagnie de reprendre l'exploitation des C.S.A., en 1919.
Tout d'abord, le réseau est en ruine.
Ensuite, après la première guerre mondiale, les tensions entre les départements et les concessionnaires ne sont pas rares, car les conditions économiques sont boulversées par rapport à l'avant-guerre : pénurie de main d'oeuvre, inflation des prix des matières premières, du charbon, parc de matériel détruit ou a bout de souffle après un entretien limité pendant le conflit... Les déficits d'exploitation se creusent et à travers le débat sur les conventions, se joue la question de savoir qui épongera les déficits. D'ou les pressions des exploitants pour faire payer les départements...

[Fredles]

Fredles, pourras-tu poster le document non coupé ou l'on voit l'ensemble de l'image avec la Pinguely n°21. Un détail n'intrigue.

Oui, je peux. C'est une CPA assez connue que je viens d'acheter sur Ebay. Je pense que je vais en acheter quelques autres, les copies dans les revues ou sur internet sont souvent en basse résolution. La qualité de certaines CPA est vraiment de très bonne et on peut distinguer des détails très intéressants.

[Fredles]

Et justement, a propos de choses intrigantes, qui pourra m'expliquer cette image trouvée sur internet :



J'avais compris que la CSA avait exclusivement exploité des locomotives en voie métrique. Qu'elle est cette locomotive ? Elle circule en voie normale ? Ce serait un train de grande ligne au départ de Château-Thierry pour une grande ville ?

A priori, on est avant 1909, mais je ne situe pas ce pont.

[dufi78]

C'est un joli photo-montage du photographe Ehrhard (installé sur le quai de la Poterne) qui s'est souvent moqué du CSA dans ses éditions.
Pour revenir à la photo, il s'agit bien du coffrage du pont CSA en construction vers 1908/1909 entre Chierry dont on voit le BV très peu illustré ! sur la gauche, et l'atelier de Brasles, sur lequel il a collé une loco EST 220 "Chameau" série 800 (à voie normale bien sûr) comme il en passait à l'époque en gare de Château-Thierry sur laquelle il a ajouté en traverse avant les lettres CSA.
Beau travail tout de même avant Photoshop

Vous trouverez aussi une carte où on voit un aéroplane des frères Wright larguer une pile de pont dans le lit de la Marne.
N'en croyez rien, bien sûr, même s'il s'agit bien toujours d'une des piles du pont en cours de construction qui fut foncée par des moyens plus conventionnels !
Il y a une belle série de cartes anciennes qui en retrace toutes les étapes.

[Fredles]

Mais c'est très drôle alors ! J'avoue que ça m'a vaguement traversé l'esprit. Y a comme un problème de proportions, les logos CSA trop blancs... Mais j'ai pas cherché plus que ça, j'étais parti pour faire des recherches ! Facebook aurait existé à cette époque, il aurait eu du succès avec ses photos !

Mais au delà de l'anecdote, ça donne un bon indice de l'opinion qu'on avait de la CSA. C'est presque un petit morceau de l'histoire de la CSA.

Merci pour ce décryptage !

[dufi78]

Pour compléter l'anecdotique autour du CSA.

Vous remarquerez sur votre carte que le photographe Ehrhard faisait une publicité très visible au coin du quai de la Poterne avant la construction du CSA. Son domicile et magasin était au bout de l'avenue à gauche.

Voir à propos de sa renommé :
- Alfred Louis (décédé en 1971 à l'âge de 99 ans !) http://portraitsepia.fr/photographes/ehrhard-2/
- celle de son père Joseph http://portraitsepia.fr/photographes/ehrhard/ venu d'Alsace, "opérateur principal de la photographie de l’empereur Napoléon III", avant de "s'exiler" en 1870 à la chute de l'Empire à Château-Thierry.
D'ailleurs, il me semble avoir lu que ses origines alsaciennes lui avait valu quelque suspicion d'espionnage durant la Grande Guerre.

Je pense que vu les troubles apportés par ce convoi brinquebalant et fumant à 15 km/h sous ses fenêtres, après des débats préalables et des travaux de construction qui ont un peu traîné, et destiné aux populations rurales des bourgs d'alentours et non aux bourgeois castelthéodoriciens, n'avaient pas dû en faire un soutien !

[Fredles]

Merci encore ! Je trouve ça super intéressant !

Personne n'a eu l'idée de créer un fil dédié à la CSA ? Vous êtes plusieurs à avoir des informations inédites je pense. Ca éviterait que d'autres fassent les mêmes recherches, non ?

[YVES]

Merci pour la CPA et la netteté de la reproduction qui permet de voir un détail invisible sur d’autres documents.
Regardez attentivement l’arrière de la locomotive, il semble équipé d’un portillon de circulation, qui permettrait de communiquer avec les voitures ou un fourgon. Cela n’est pas fréquent, mais exista aussi sur d’autres compagnies (Cotes d'Or CDCO). Donc, pas de bac à charbon non plus à l’arrière de la cabine.

[pelican]

Excellent le photographe

[Ramon Soupalognon]

il semble équipé d’un portillon de circulation, qui permettrait de communiquer avec les voitures

Ce ne serait pas plutot pour manœuvrer plus aisément le ringard ???

Ramon

[dufi78]

Regardez attentivement l’arrière de la locomotive, il semble équipé d’un portillon de circulation, qui permettrait de communiquer avec les voitures ou un fourgon.

Je ne vois pas bien l'intérêt de communiquer avec le train, d'autant que dans l'autre sens... la fonction qui aurait nécessaire dans un sens, était perdue.
Mais c'est vrai que cheminée avant, le fourgon était toujours en queue de train sur les photos connues, et donc les voitures adjacentes à la loco.

L'explication pour les outils de feu dû à une plateforme étroite, ou un foyer profond, nécessitant du dégagement pour manier le ringard parait plus plausible.
Autre usage du ringard plus secondaire : ramener le charbon du fond la soute à portée de pelle sans être obligé de grimper dedans pour le faire descendre.

En tous cas, ce portillon a servi pour immortaliser une équipe à Viels-Maisons, pour un concurrent à la maison Ehrhard

Collection dufi78

NB : au passage, comme on est passé du décor au chemin de fer réel, il serait peut-être judicieux que Yves reclasse ce fil de discussion, et rendre ainsi une peu de splendeur à un "p'tit réseau de 3 lignes" mais aussi 3 départements !

[Storm]

J’ai l’impression qu’il a un pied sur le tampon et l’autre sur le rebord au dessus de la traverse