Rendez-vous avait été pris pris avec Monsieur D. Horn, directeur de l'exploitation. Il m'attendait dans son bureau, avant de m'entrainer dans une visite guidée des installations.
Le petit dépôt fut notre premier centre d'interêt. Surprise, il abritait encore une vieille Decauville et un locotracteur bricollé localement. Monsieur Horn m'expliqua que la Decauville était la seule rescapée des toutes premières machines utilisées pour tracter les wagonnets de minerai et qu'il n'avait pas le courage d'envoyer à la ferraille cette vieille bouillotte.
Et oui, c'est moi, sur la gauche de la photo...
D'une puissance beaucoup trop faible, cette Decauville ne partait plus en ligne, elle était cantonnée à quelques manoeuvres sur les voies de débord.
A deux pas de là, j'observais le faisceau toujours encombré qui desservait l'usine du "Groupement de Entreprises Minières et Manufacturières de l'Est" et sa voie à quai. Une rame de gros tombereaux, spécifique à ce réseau, stationnait devant l'entrée de l'usine, avant de pénétrer à l'intérieur où ils étaient déchargés.
Mr Horn était en train de m'expliquer l'ensemble du process industriel, de la mine jusqu'au chargement des péniches lorsqu'un rugissement puissant couvrit ses commentaires. Un gros Diesel rouge venait de se mettre en tête d'une rame vide et lentement commençait a rouler vers la sortie du faisceau de voies.
Au-dela du dêpot, après avoir franchi un pont métallique, la voie serpentait le long d'une vallée encaissée...
... la courbe serrée était une contrainte pour les mécaniciens pressés et un wagon fracassé au fond du ravin leur rappelait qu'il était risqué de l'aborder "à fond, à fond", en profitant de la vitesse et d'un léger dévers pour ne freiner que pile poil devant l'usine.
Au-delà, à flanc de colline, on pouvait toujours apercevoir une entrée de galerie, datant des début de l'exploitation, et aujourd'hui abandonnée. Mais les ingénieurs géologues étaient optimistes, ils prétendaient avoir découvert un nouveau filon, ignoré jusque là à cause d'une faille. Encore fait-il évaluer sa rentabilité avant d'établir une estacade de transbordement.
Ensuite, la ligne franchissait un nouveau pont et s'engouffrait dans un tunnel débouchant sur le versant opposé où se trouvaient les sites d'extraction.
YVES


