Hop ! Le revoilou, le lapinou
Alors moi, je suis "gros-œuvre" au départ : maçonnerie, béton à la tonne (et non le contraire
). Mais j'ai quelques connaissances dans la charpente parce qu'il faut bien que je sache de quoi que je cause, puisque mon métier actuel est de coordonner tous les corps d'état sur un chantier.
Or donc, j'ai fait un p'tit dessin du cas le plus courant, et je prie par avance les vrais charpentiers de m'excuser des à-peu-près, mais j'ai aussi voulu faire simple :
J'ai visualisé les efforts avec des flèches bleues, pour expliquer comment se déforment les pièces de bois : une charpente est composée de triangles, ça tombe bien car le triangle est une figure indéformable, pas comme le carré qui se transforme en losange quand on lui en met plein la
gu figure. On calcule les efforts dans les bras des différents triangles grâce à une méthode qui s'appelle le Crémona, j'ai appris ça dans le temps mais c'était en... ouuuuuhhhh !
Le pied du poinçon n'est
jamais fixé à l'entrait, car c'est la seule pièce qui travaille en tension. Au contraire, on laisse un vide de 2 cm, pour permettre à cette pièce de travailler sans entraîner de désordres dans l'entrait donc dans les arbas, qui, eux, sont liés (chevilles, vis+écrou). On met juste un fer en U pour soutenir l'entrait et éviter sa déformation vers le bas.
La figure principale ci-dessus, c'est ce qu'on rencontre le plus souvent.
L'ennui c'est que si les portées entre fermes sont importantes, les pannes intermédiaires qui sont posées de biais vont avoir tendance à "faire le ventre" et entraîner la toiture suivant la pente.
Donc le petit dessin annexe montre ce que j'ai vu dans le temps : les pannes étant verticales, elles ne supportent
que l'effort vertical. Ah ben voui mais faut faire des échantignolles bizarres et délarder l'arête de la panne pour que les chevrons portent bien dessus, ça prend du temps, laisse tomber
...
Aussi, la panne du bas est simplement remplacée par une panne (voir plus mince) ou un chevron posé directement sur le mur.
Quand la charpente est posée, le maçon vient bourrer le haut du mur jusqu'au niveau supérieur des chevrons avant que le couvreur mette les liteaux et les tuiles ou autre : chacun son métier, non mais...
Voilà la belle charpente photographiée lundi dernier sur mon chantier de la Chapelle des Pots (17) :