Les Forums de Passions Métrique et Etroite !!

Pour les 40 ans de l'Appeva, je prépare actuellement une petite rame commémorative de trois couverts Pershing.

La sucrerie de Dompierre, dans la Somme, exploitait 21 wagons couverts Pershing, qui servaient à stocker les sacs de sucre, faute de disposer d'un silo de stockage. Ensuite les locotracteurs Coferma descendaient, du plateau vers la vallée en passant par le Z, des rames de 3 ou 4 wagons vers le port de Cappy où le sucre était embarqué sur des péniches. La ligne de la sucrerie au port était bien active : pour emplir une péniche, il fallait 9 aller-retour. Les ateliers de la sucrerie entretenait avec soin les Pershing, hors de question qu'une fuite sur le toit vienne endommager la marchandise. Extérieurement, leur aspect était plus soigné que le noir goudron unifié du TPT. Les frises de bois étaient gris-bleuté-clair et les montants métalliques noirs.

Je vous proposerais donc pour commencer un dossier photographique documentaire.
Les Pershing sont entreposés à Cappy sur une voie de garage.


Attention, la face photographiée est coté Nord, face au canal (humidité). On remarque que la peinture noire accroche mieux sur l'acier, que le gris sur le bois, soumis aux intempéries, et qui travaille plus. L'autre face, coté Sud, est moins dégradée.
Pershing n°6.


Pershing n°?.


Pershing n°3

Quelques gros plan sur des détails.
Les Pershing ont été peu modifié par la sucrerie de Dompierre. La principale transformation porte sur le système de frein. Le système américain à cliquet, reproduit par Trains d'Antan, a été remplacé par une bielette relièe à une vis sans fin actionnée par une manivelle.

Sur mes modèles, j'ai simplifié et conservé les jolis moulages Trains d'Antan.

L'autre plateforme, avec un patelage strié et le système tampons/attelage.

On remarque que le taquet d'arrêt de la porte, un gros fer en L, est aussi différent du système d'origine, une pièce métallique en U.

La porte et son gros loquet.


Le boggie.

Un peu bas sur patte, ses parties inférieures ramassent de la terre des champs lors qu'il circule.

LE COUVERT PERSHING TRAINS D'ANTAN (Oe)
Ouverture de la boite, et préparation du montage.

A l'ouverture de la boite, il y a pas de surprise pour les habitués des kits Trains d'Antan.

On trouve :
- Une notice de montage détaillée.
- Un sachet de pièces en résine.
- 2 jeu de pièces photogravées
- De l'acastillage (roues, attelages Kadee...)
- Une belle planche de décalcomanies, avec les marquages US-Army. D'ailleurs, un lecteur de PME les a-t'il utilisés ? J'ai l'impression que beaucoup de couverts Pershing ont été monté dans des versions d'après-guerre...

Quelques conseils pour préparer le montage.

Les boggies :

Attention avant de monter votre boggie, pensez à percer à 0,7 mm la traverse de votre boggie-trait. Après, c'est plus compliqué ...

Normalement l'assemblage est sans soucis. Collez un flanc sur la traverse, positionnez à blanc l'autre flanc en l'encastrant, montez les roues et vérifiez quelles tournent librement. Collez définitivement le second flanc.
Attention, ici où là, on entend dire qu'en cas de mauvais ajustement, on peut rectifier en chauffant la résine... Méfiez-vous, vous risquez rapidement de "replier" un flanc de boggie . Ou alors, chauffez juste un peu, avec séche-cheveux en position mini, pas avec un décapeur thermique ...

Caisse et planchet :
De belles pièces, bien moulées, avec un ébavurage minimum.

Mais attention, les flancs de caisse ne sont pas totalement symétriques.

Lors du montage, il faudra coller le flanc avec les perçages pour les rambardes du coté du dossier avec le support de frein. Méfiez-vous une erreur est vite arrivée...
Passez un petit coup de lime sur les "bouboules" pour éviter toute légère sur-épaisseur, préjudiciable au bon ajustement des flancs de caisse.

Pensez aussi à graver un planchet sous le chassis.

Au final, le résultat sera beaucoup plus gratifiant qu'une surface uniformément noir mat.

Les renforts métalliques :
Vérifiez avant le montage, tous les renforts métalliques n'ont pas la même taille.

Les renforts livrés par grappe de 2 sont plus longs, ils se collent sur la droite de la caisse.
Les renforts photogravés sur la planche sont un peu plus courts. Ils se collent sur la gauche de la caisse, pour pouvoir ajuster la glissière de la porte.
Attention au pliage de la glissière de la porte. C'est peut-être le seul piège du kit . Si vous forcez trop, ou si vous vous y prenez mal, cette longue et fine piéce de laiton risque de se briser le long d'une pliure !!! Pas de panique . Tout se ressoude très bien. D'abord un petit point de soudure en bout de pièce, bien ajustée, sur la face cachée. Puis d'autres petits points tout du long. Si c'est bon, flux à souder, fer bien chaud, faites filer la soudure tout du long de la pièce, et la bêtise sera réparée... (PS : je ne suis pas un as du laiton soudé, je préfère de loin la résine !)
Enfin avant le montage, pensez à vérifier la position des renforts métalliques sur la caisse, ajustez bien les trous de positionnement.

Apprêtez (primer en bombe Tamiya) et peignez les renforts avant leur montage. Sinon, une fois en place, vous ne pourrez plus peindre l'intérieur des renforts du dossier, qui ont une forme de L. Cet oubli sera très visible sur les photos !!!

Bonjour Yves,

ce fil est super bien parti !... Quant au matériel, c'est du "O", d'accord, mais quel luxe de détails ! 8^D

Allez, je vais l'épinglé avant même la suite (on voit bien qu'un wagon est déjà fini...)

Améliorons la toiture du wagon.

En regardant attentivement les Pershing de la sucrerie de Dompierre, on s'apperçoit que la toiture était recouverte de 7 bandes de toile goudronnée.
Pour les reproduire, on peux opter pour la technique du mouchoir, comme pour la remise de Zébu :

Zébu a écrit:Technique du mouchoir en papier soigneusement effeuillé. Je découpe des bandes de 2cm et d'une longueur un peu supérieure à la longueur désirée. Ensuite, j'applique une couche de mélange eau-colle blanche, je place la première bande que j'enduis aussi du mélange. Pour la suivante, pareil, tout en chevauchant légèrement la précédente. Pour le faîte du toit, je place des bandes de +/- 5mm. Ensuite, je peins avec de l'acrylique noire et enfin, de l'acrylique blanche diluée pour casser l'effet du trop neuf.
Je ne sais plus qui a initié cette technique. Franck ?

Mais après un essai, je trouvais que le "grain" et la texture était encore un peu trop rugueux, même en zéro.

J'ai donc découpé dans des rubans de masquage pour peinture, facilement disponible en grande surface, mes 7 bandes à la largeur voulue. Puis la toiture du wagon a reçu un voile de colle néoprène en bombe, et les 7 panneaux ont été facilement collé (alors qu'avec le petit bout de mouchoir sous tension, parfois, se déchire ou s'effiloche... ).

Je débute la décoration par une couche de bleu antique (Pébéo, mais toute autre nuance gris/bleu convient) passée au pinceau.
Puis je fonce la teinte à l'aide d'un jus de gris foncé passé au pinceau. Recommencez si la nuance vous semble trop claire.


- La toiture du bas est juste peinte en bleu antique Pébéo.
-La toiture du haut a déjà reçu sont son jus gris foncé.

Ensuite, j'utilise des pigments.
La toiture est patinée avec un noir de mars, fixé avec une bombe de fixatif pour pastel. Recommencez si vous le jugez utile.

Enfin, je termine en donnant un peu plus de relief aux panneaux, avec un pinceau fin, légèrement chargé en pigments, je délimite mes bandes de toile goudronnée, avec un petit coup de brun foncé.

on suit avec attention !!

Ca, pour suivre avec attention... on suit.

Tu trouve le grain du papier mouchoir trop gros ? Ca m'étonne! Pour ma part, j'utilise du papier mouchoir mais pas ceux des paquets de 10, ceux issus des boites, ils sont plus délicats mais assez réalistes. Je les colle avec du médium acrylique mat. Pour la couleur, du noir à la base, que je clarifie avec un pigment gris ardoise clair, brossé. Un peu d'alcool en final avec des pigments terre. Ca, pour les toitures de mes baladeuses, car les pershings sont encore en boite (les fêtards ).

Stef

J'adore ces discussions sur PME !
" j'utilise du papier mouchoir mais pas ceux des paquets de 10...", Steamy tu as tout compris. Et oui, certains mouchoirs sont mieux que d'autres !...
Bon, je vous propose un test comparatif. Tous au supermarché, ouvrez les boites de mouchoirs en papier, comparez la texture et le grain, et si le directeur, affolé, rapplique, expliquez lui que c'est pour faire de la toile goudronnée en modélisme .

Tu as le Coferna qui va avec Yves Et donc, tu prévois un diorama de la Sapinière… J'aurais peut-être un peu de docs d'époque (début du touristique) au cas où… Faute d'avoir des photos de notre Pershing-Mobile-Home

Bonjour Yves,
J'ignorais que tu pratiquais aussi l'échelle O. Ton wagon se présente bien et la méthode décrite pour la toiture est intéressante. Mais en H0, le grain serait sans doute un peu trop important. Bon courage pour la suite.

Non, j'utilise la même technique en HO. A l'origine, c'est une idée de Beyer, que j'ai aménagé à ma sauce.
Et puis la toile goudronnée, ça n'a pas trop de relief... Exemple sur une Manage.

Ce qui est bien en modélisme, c'est qu'il n'y a jamais une seule technique. Par exemple pour la rouille, c'est intéressant de constater que d'anciennes méthodes, peintures à l'huile, aérographe, donnent toujours d'aussi bons résultats que des solutions plus récentes, comme la patine à la laque.
Le meilleur tour de main est juste celui avec lequel vous êtes le plus à l'aise, d'où des "styles" modélistes, un peu comme en peinture...

Peinture et patine des boggies.

Le montage des boggies ne pose aucun problème. Il faudra juste lors de la peinture faire attention à ne pas bloquer la partie mobile sur le boggie trait.
J'ai peint les boggies en noir mat, avec une touche de brun-rouille sur les ressorts de suspension.
Ensuite, j'ai débuté la patine en passant un voile de pigments ombre calcinée, pour donner un aspect légèrement rouillé.

Puis, pour reproduire la boue j'ai réalisé une "soupe" en mélangeant des pigments marrons avec du médium.

J'avais en effet constaté que le dessous des boggies ramassait de la terre des champs. La "soupe" de pigments est donc appliquée SOUS les boggies, sur les parties en relief.

Vous pouvez contraster le résultat avec un petit pinceau légèrement chargé en pigments sienne naturelle.
Les roues sont traitées avec un jus d'humbrol brun rouille foncé. Toutes noires, au premier remontage, elles faisaient toutes neuves...

Et voici le boggie terminé.

Peinture et patine de la caisse :

Dégraissez votre modèle, avec de la lessive Saint-Marc, ou du produit à récurer. Surtout pas de produits chimiques, genre acétone, vous risquez d'endommager les pièces, si elles sont petites, ou si elles font trempette trop longtemps.
Avant de commencer à peindre la caisse, pensez à protèger avec du Maskol les zones qui seront collées.

A propos, le Maskol se "tire" très bien avec avec une petite pointe, style pic à saucisses. Terminé les pinceaux irrécupérables...
J'ai utilisé de l'apprêt en bombe Tamiya, pour les pièces en résine, et du primer de la même marque pour les pièces métalliques.
Ensuite, il faut réaliser un soigneux travail de masquage des parties métalliques du wagon.

Ce sera plus facile, si vous procédez à plat, surtout lors de la patine. Ensuite, si vos accostages ont été bien préparé, vous n'aurez presque aucune retouche de peinture noire à faire aux angles de la maquette.
Commencez par réaliser votre fond de peinture, en imitant une couleur vieux bois. Pas la peine de trop fignoller, elle sera recouverte. Par contre faites des essais, ici le brun foncé ressortait mieux au final que le gris foncé.

J'ai utilisé une patine au sel sur ce wagon. Elle rend très bien les effets de peinture écaillée sur bois. Pour les surfaces métalliques, je teste actuellement la patine à la laque. Mais ce n'est pas si simple que cela en à l'air...
En plus, à plat, en 0, on guide très bien les petits grains de sel pillés (pour avoir une granulométrie différente). Ils se positionnent facilement sur une surface légèrement humidifiée. Par contre, évitez de les fixer avec un vernis, ou de la laque, ou alors l'effet lors du grattage sera beaucoup plus marqué (d'où l'intérêt de procéder à plat).
Pour la peinture, choisissez un gris très clair, légèrement bleuté. Le gris souris Tamiya TS-32 est déjà trop foncé...

Laissez sécher, grattez la couche de sel.

Ensuite, masquez les frises en bois au Maskol (avantage sur les adhésifs, pas de risques d'arrachage...), peignez en noir les parties métalliques.
Comme l'effet de la patine au sel, après le grattage, était assez marqué, le travail consistait ensuite à l'atténuer, par des repeints, comme sur un wagon qui était régulièrement entretenu.

Collez la caisse et passez aux finitions.
Pour les butées de portes, je n'ai pas représenté les massifs fer en L de la sucrerie de Dompierre. J'ai monté les jolies pièces de Trains d'Antan.

Patinez le dessous de votre couvert Pershing avec des pigments couleur terre des champs, ici du marron clair.

J'ai peint avec un mélange de metalcote et de noir Humbrol de système de frein. J'en ai aussi profité pour donner un peu de relief aux fixations de la porte et à 5 ou 6 rivets.
Frottez légèrement avec un crayon gras, pour les graphiter, le loquet de la porte et les mains montoires. Cela les fera ressortir, plus usés par les frottements.
Enfin, utilisez votre "soupe" de pigments pour représenter la boue sur les marchepieds et les plateformes.

Protégez votre peinture par une légère couche de vernis mat.
Collez le toit.
Montez les boggies et les attelages.
Le couvert Pershing est terminé !

Waow ! C'est beau !