Voilà ce que j'avais écrit à propos de Port de Carhaix
La réalisation de ce réseau est l'aboutissement d'un rêve d'enfant.
A l'äge de 12 ans, j'ai cassé ma tire-lire pour acheter une loco Egger-Bahn et je m'étais promis de construire un réseau pour la faire rouler...
J'ai du attendre d'avoir quelques moyens, de la place pour pouvoir l'entreprendre. Par contre, le temps est celui que l'on peut se donner.
Au début, visitant les expositions, j'étais hésitant et complexé devant les réalisations qui me semblaient d'une qualité que je ne pourrais jamais atteindre.
Et puis, et puis...
Et puis, un jour, j'ai descendu le canal de Nantes à Brest, entre Port de Carhaix et Pont-Triffin, à l'aviron: on a le temps de s'intéresser aux paysages qui vous entourent. J'ai été intrigué par une saignée dans la forêt, qui suivait le cours du canal. A terre, je me suis rendu sur ces lieux qui n'étaient plus que la plate-forme de feu la ligne de Carhaix- Le Fret du Réseau Breton.
Le thème de mon réseau était là! et en plus c'était le pays de ma femme!
Et puis, je me suis lancé...
L'élaboration des plans m'a demandé plus d'un an. Cette période a été ponctuée par plusieurs esquisses permettant de privilégier des sites et des exploitations. J'ai effectué des relevés topographiques, des relevés de bâtiments, des visites au Musée Cartopole de Baud, des collectes de souvenirs dans ma belle-famille, des recherches sur les mériers et les activités de cette région.
Je me suis projeté dans les années 1950-1960.
Petit à petit, la construction du réseau est devenue le fil rouge de toute une activité économique, de toute une façon de vivre d'un pays, rythmées par le canal et le train.
J'ai alors recherché à reproduire une ambiance, fondée sur les relations possibles, plausibles et réalistes de ces activités, en laissant une part importante à l'imaginaire.
Ma plus grande satisfaction a été de présenter ce réseau à des membres de ma belle-famille qui ont retrouvé des tranches de vie dans ce pays miniature.
Une fois le plan établi, il a fallu transposer en 3D en s'inspirant des cartes IGN, dessiner la structure porteuse (profilé en L selon les techniques US), réfléchir à l'alimentation électrique, à l'alimentation en cantons.
La construction n'a pas comporté de difficulté majeure, si ce n'est une rigueur de pose de la voie et du câblage. Elle a été découpée en 8 modules pour faciliter la tâche et éviter la lassitude (cela permet de construire et de jouer!). Toutes les techniques et façons de faire ont été décrites dans toutes les revues de modèlisme ferroviaire ou autres et n'ont demandé qu'un outillage minimum.
Le plus difficile, pour moi, a été de trouver une technique de décoration (bâtiments et paysages) reproductible dans le temps et d'un module à l'autre.
Une dernière chose! Ne vous étonnez pas de trouver des bâtiments d'origine américaine! C'est plausible et cela existe dans cette contrée. Il faut simplement se souvenir que les pays de Gourin et de Carhaix ont été les points de départ de l'exode ou de l'émigration des Bretons vers l'Amérique du Nord. Certains sont revenus, fortune faite ou défaite, en ramenant des techniques d'Outre-Atlantique.
En fin de compte, le plus difficile pour réaliser un réseau, c'est de décider de le faire!
Depuis, grâce en particulier à ce forum, j'ai rencontré certains d'entre vous (ainsi que leurs moitiés): le modèlisme ferroviaire se conjugue maintenant avec amitié!