Les haltes, comme celle de La Tache, étaient bien souvent le résultat de demandes locales, les CFD n'étant intéressés que par les stations de villages. Aussi, la création d'une halte était bien souvent précédée de longs palabres entre les habitants du hameau concerné, le conseil municipal qui portait la demande et la Cie CFD qui freinait des quatre fers...
Si l'accord était finalement obtenu c'était aux frais des habitants et de la commune mais suivant les normes imposées par les CFD.
Voici un extrait de la délibération de la commune de Migron, du 29 mars 1908, par laquelle la commune accepte les condition de la Cie CFD :
Non content de faire eux mêmes les travaux et de donner les terrains, les habitants, pour une dépense totale de 750 F, ouvrent entre eux une souscription qui rapporte 450 F. Prudente, la commune ne participe qu'à hauteur de 50 F et demande au Préfet une subvention de 250 F...
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La belle photo d'Oie Galopante montrant le puits et "l'abri de jardin" de la gare de Migron appelle quelques précisions. En effet, les interviews des locaux sur l'existence de cet "abri de jardin" fortement maçonné menaient dans une fausse direction. De nombreux et anciens habitants me parlaient du "blockhaus allemand" de la gare ! L'intérêt stratégique de la gare de Migron et de ses alentours étant des plus limité, la forme de la construction ne correspondant à rien de connu en matière de construction de bunker allemand de la 2ième guerre, c'est finalement sur PME, ou Forum-train, je ne sais plus, que j'ai eu la solution :
Les chefs de station bénéficiaient, au titre des avantages en nature, non seulement du logement, d'un bout de terrain pour le potager et d'un puits, mais également d'une "cave" semi-enterrée, dans les régions humides où la positionner sous la maison pouvait être risqué.
Ainsi, pour en restituer l'allure primitive, la maçonnerie qui subsiste doit-elle être prolongée, de chaque côté, par la pente d'un talus gazonnée lui donnant un petit air pyramidal. Le toit recevait également une bonne couche de terre, le tout assurant une bonne isolation... C'est tout bête et ça n'a pas laissé beaucoup de trace dans les mémoires.
(Pour les modélistes c'est un petit sujet, peu traité je pense, à ajouter...)Re-voilà la gare, prise en direction du sud.
Gare de Migron.
Les CPA méritent toujours d'être bien regardées. Sur celle-ci, on devine, à droite sous les arbres, deux petites filles assises dans l'herbe. C'était un divertissement que de regarder passer les trains...
Sur la CPA précédente de Migron, prise vers le Nord, on voit également, sous les arbres, des stères de bois prêts au départ.
Car la scierie Roux, que l'on a vu en gare de Prignac-Courcerac, est implantée, pour ses installations fixes, juste à côté de la gare de Migron. On comprend bien la nécessité pour la compagnie de s'équiper de wagons à pivot pour le transport des grumes jusqu'aux scieries. Les CFD Charentes en reçurent une première série de 8 puis une seconde de 12 (MTVS n°15).
Illustration de ces transports sur les Economiques Charentais, en gare de Port d'Envaux (rien trouvé pour les CFD) :
Illustration du transport de grumes par le train, à droite, vu sur les EC en gare de Port d'Envaux.
Voici une autre photo de la scierie itinérante de m. Roux que je trouve particulièrement belle :
Noter la locomobile, la bache où elle puise son eau, le tas de briquettes à gauche. Au dessus des briquettes, on remarque le banc et le bâti de la scie à ruban. Au fond à gauche, la petite tache blanche dans la haie est un scieur de long en action. En plein milieu du cliché, le trait fin et blanc qui dessine un 8 aplati (encerclant le chien) est un ruban de scie en cours d'aiguisage.
A suivre...