Merci messieurs ! Et ce n'est pas fini...
Tout d'abord, une rectification. Après discussion avec Oie Galopante il s'avère que la photo du PN des Croisières est erronée. Je me suis laissé abuser par une lecture trop rapide de la carte et un chemin dont la direction cadrait trop bien avec ce que je souhaitais.
Ceci N'EST PAS le PN des Croisières.
Géoportail-cadastre et autres PVA nous montrent qu'il est situé 300 ou 400 m plus à l'est, en direction de Burie. Rien sur le terrain ne permet de le deviner hormis la clôture en biais d'un terrain privé.
Ceci serait plus surement l'ancien PN des Croisières. La plateforme aurait été située à l'emplacement de l'allée du pavillon. Vue Google.
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Repassons par La Grève, maintenant. A quelques dizaines de mètres près la PVA ci-dessous nous aurait confortablement dévoilé le site de l'arrêt en question et, comble de malchance, le perforation latérale de la pellicule tombe juste à cet endroit. Néanmoins, cela permet de vérifier la présence de la voie unique et donc de circulations limitées aux autorails, en 1944-45, comme suggéré plus haut.
Saintes CFD - La Grève - Géoportail PVA IGN 1945.
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Saintes, maintenant. Vérifions l'état des infrastructures en 1945. Sur la PVA ci-dessous, nous remarquons les traces des cratères de bombes du 24 juin 1944, dans les prés. Bien sur, les cratères ayant ravagé les faisceaux de voie ne sont déjà plus qu'un souvenir, mais néanmoins ils étaient fort nombreux. On s'aperçoit que le pont CFD sur la route de Bussac (flèche rouge), dont Oie Galopante nous a montré l'une des culée subsistante, a disparu.
Le BV CFD est intact (flèche jaune), de même que le BV SNCF (flèche blanche). Mais en poursuivant dans le sens de cette flèche, au delà des voies, on s'aperçoit que, de la demi-rotonde qui formait le dépôt vapeur, il n'en subsite plus que la moitié. Juste au dessus, la zone claire indique l'emplacement ravagé des ateliers du dépôt. La halle au-dessus des quais voyageurs a également disparue.
Géoportail - PVA IGN 1945 - Gares SNCF et CFD de Saintes.
Reprenons la vue d'ensemble annotée de la gare CFD de Saintes qui est un site très intéressant car non seulement c'est la gare d'échange avec la SNCF mais encore c'est un site partagé, et donc d'échange également, avec les Economiques Charentais. Il semble que ceux-ci disposèrent dès l'origine (1894) d'une voie d'évitement et d'échange, d'une remise et d'une plaque. Les CFD vinrent greffer leurs installations sur ces précurseurs et ils purent les partager de 1915 (ouverture de Saintes-Burie CFD) à 1934 (fermeture de Saintes-Etat à Saintes-ville EC)
Géoportail - PVA IGN 1947.
Dans le coin inférieur gauche, on voit le pont sur la route de Bussac rétabli en provisoire. Peut être, d'ailleurs, ne fut-il jamais rétabli en définitif... Deux tombereaux en mauvais état stationnent sur le tiroir. Celui du haut semble déraillé.
Géoportail - PVA IGN 1947.
La rame de tombereaux stationnée près de la remise est également en ruine. Les planchers semblent avoir disparu, le premier est plié. En regardant les PVA des années postérieures on s'aperçoit que ces matériels sont condamnés et sont restés de longues années sur place avant d'être finalement ferraillés.
Géoportail - PVA IGN 1947.
Sur la voie d'échange CFD on peut voir une grue roulante, en haut, et ce que je crois être la bascule, en bas.
Géoportail - PVA IGN 1947.
Quittons maintenant la gare CFD, jetons un regard en arrière comme sur la belle et rarissime (je crois) photo qu'Yves nous a transmis et qu'Oie Galopante nous a montré, et engageons-nous entre petites maisons, jardins et chantiers du "grand" chemin de fer, sur la partie de ligne commune aux CFD et aux EC. Je vais, bien sur, réutiliser des photos que j'ai déjà montré dans le fil des EC mais c'est normal, n'est-ce pas, puisque les deux compagnies faisaient ligne commune.
Géoportail - PVA IGN 1947.
On remarque que, pour protéger leur personnel, les allemands construisirent un blockhaus devant l'aile gauche du BV. Dans les chroniques saintaises de cette période il est relaté l'histoire de ce passant (ou de cette passante ?) surpris(e) par le bombardement devant la gare et mis(e) à l'abri dans le bunker par un soldat allemand sorti en coup de vent du blockhaus...
A suivre...