Chic, enfin un qui suit !
Tout d'abord, je renvoie sur l'excellentissime ouvrage de Lucien Maurice Vilain, "Les locomotives articulées du système Mallet dans le Monde", aux éditions Vincent, Fréal & Cie, 1969, 284 p.
Anatole Mallet, d'origine Suisse mais ingénieur de l'école centrale des arts et manufactures de Paris, indique dans un mémoire de 1877 l'intérêt d'installer le compoundage aux machines articulées des système Meyer et Fairlie. Il dépose en 1884 un brevet portant sur :
- une machine montée sur deux ensembles dont un train arrière fixe (portant l'arrière de la chaudière) et un train avant mobile,
- une machine compound dont le train arrière est haute pression (HP) et le train avant est basse pression (BP).
L'avantage de ce système repose sur :
- une machine articulée qui s'inscrit mieux dans les courbes,
- une machine compound qui est plus économe,
- un passage de la vapeur fixe pour le groupe haute pression et articulé pour la basse pression, évitant la perte de charge et les pertes de vapeur HP potentielles dans des tuyauteries complexes articulées.
Une Mallet, c'est donc articulé uniquement à l'avant et avec une différence de taille des cylindres HP et BP (sauf si les roues ont un diamètre différent - ça a existé !!).
L'autre avantage du compoundage, c'est d'éviter le patinage d'un groupe par rapport à l'autre. Bien évidement, si les deux patinent...
Ce n'est qu'en 1901, mais surtout en 1911 et 1912 que l'on expérimentera l'utilisation de quatre cylindres égaux , donc tous HP : on garde l'inscription en courbe, on augmente la tuyauterie et les risques de fuite, on perd en combustible et en eau, mais on gagne en puissance. Bref, on invente les "fausses" Mallet !
Les vraies Mallet du Harz datent de 1897, les fausses de 1918. Les vraies ont également un châssis externe sur le groupe BP.
Voilà !
Au plaisir...